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Délibération 17601211(05)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17601211(05)
CODE de la session 17601127
Date 11/12/1760
Cote de la source C 7523
Folio 052v-054r
Espace occupé 3,5

Texte :

Monseigneur l'Evêque de Montpellier a dit ensuite que les Etats, ayant par leur deliberation du 22e dec(em)bre 1759, autorisé MM. les commissaires des travaux publics à faire faire l'epreuve des moyens proposés par le sieur Cauvy pour rendre le travail des pontons moins dangereux pour les ouvriers qu'on y employe et moins couteux à la province, et à faire payer les fraix de cette epreuve sur les fonds destinés à l'entretien du port de Cette, le s(ieu)r de Montferrier fut chargé de faire travailler en sa presence, lorsqu'il se transporteroit à Cette pour y faire la sonde du port au mois d'avril, l'un des pontons que led. Cauvy avoit preparé, ce qui, ayant été executé, il en resulte, suivant le rapport qu'en fit led. sieur de Montferrier à MM. les commissaires, qu'après avoir employé un axe à manivelle tourné par quatre hommes pour faire mouvoir la grande roüe on étoit veritablement parvenû à faire enlever du sable avec la culiere comme font les autres pontons, mais que le travail plus long avoit parû si penible qu'il n'etoit gueres possible de trouver des hommes assés forts et assés robustes pour y resister.
Qu'on s'etoit determiné alors a employer un cabestan horizontal avec lequel on fit une seconde experience, dont le resultat avoit été qu'il faloit à peu près autant de tems et d'hommes pour travailler avec cette machine qu'avec les pontons ordinaires et qu'il y auroit plus de depense de cables.
Que dès lors on sentit les inconvenients qui pouvoient balancer les avantages qu'on avoit esperé trouver dans cette nouvelle façon de travailler, mais que le sieur Cauvy ayant representé que la mauvaise volonté des ouvriers étoit cause du peu de succès de cette premiere experience et qu'il avoit encore d'autres moyens a employer pour mieux reussir, si on vouloit renvoyer à un autre tems a en faire une seconde, MM. les commissaires crurent qu'il convenoit d'avoir égard à ses representations et determinerent de faire faire une seconde epreuve en leur presence lorsqu'ils iroient à Cette au mois d'oct(o)bre pour la grande sonde du port ; et que pour ne rien negliger de ce qui pouvoit contribuer a avoir les eclaircissements les plus certains, les s(ieu)rs Garipuy et Saget furent chargés d'examiner dans le plus grand detail la composition de la machine et ses effets non seulement par la theorie mais par l'experience.
Que le tout a été parfaittement executé, MM. les comm(issai)res ayant vû travailler eux mêmes le ponton manoeuvrant avec la machine de Cauvy, en même tems qu'un autre travailloit selon la methode ordinaire et les s(ieu)rs directeurs ayant pris touttes les dimensions et eclaircissements qu'ils ont crû necessaires pour pouvoir porter un jugement solide sur le merite du mecanisme imaginé par led. Cauvy.
Qu'il paroit par le rapport qu'ont dressé lesd. s(ieu)rs Garipuy et Saget, et dont il a été fait lecture à la commission, que quoyque l'idée dud. Cauvy soit ingenieuse et peut produire le principal effet qu'il avoit eû en vüe de garantir les ouvriers du danger qu'ils courent en manoeuvrant la grande roüe où ils ne travailleroient plus, cette nouvelle methode fairoit perdre beaucoup trop de tems pour que les ouvriers consentissent a en faire usage, puisqu'il faudroit que ces ouvriers appliqués au cabestan parcourussent pour faire la journée ordinaire un espace de sept lieues de long, ce qui seroit impossible vû la fatigue que ce travail exige, que d'ailleurs les frottements sont plus considerables dans cette forme de travailler que dans l'ancienne, et que la depense des cordages qu'il faudroit renouveller chaque année prevaudroit vraysemblablement à ce qu'on pourroit epargner sur le nombre d'hommes.
Que lesd. sieurs Garipuy et Saget, après avoir ainsy deduit les motifs qui doivent faire abandonner le projet dud. Cauvy, dont cependant le zele et les talents leur ont parû très digne d'eloges, se sont appliqués eux même a trouver quelque moyen de rendre plus facile le travail selon la methode actuelle, a quoy ils croyent qu'on pourroit parvenir en augmentant le diamettre des poulies sur lesquelles la chaine coule et en faisant mettre plus a plomb qu'ils ne sont actuellement les cottés des caisses des trebuchets, precautions dont on peut aisement faire usage lors du radoub des machines et à très peu de fraix.
Que MM. les commissaires avoient consequemm(en)t crû devoir proposer à l'assemblée d'abandonner le projet du sieur Cauvy, de faire vendre au proffit de la province les matteriaux qui ont été employés à faire les experience dont la depense qui s'est portée a environ 3 000 l. sera par là reduite à très peu de chose et d'ordonner qu'on fera sur un ponton et un trebuchet l'experience des moyens proposés par les sieurs Garipuy et Saget pour en faciliter le travail.
Ce qui a été deliberé conformement à l'avis de MM. les commissaires.

Culture 17601211(05)
Découvertes scientifiques et techniques
Les améliorations proposées par Cauvy pour le travail des pontons de Sète (axe à manivelle pour mouvoir la grande roue, cabestan horizontal) sont difficiles à appliquer ; on essaiera celles de Garipuy et Saget (entre autres, augm. du diamètre des poulies) Action des Etats

Culture

Société 17601211(05)
Conditions de travail
Les moyens proposés pour rendre moins dangereux le travail des pontons de Sète obligent les ouvriers à parcourir 7 lieues par jour ; peu d'hommes sont assez robustes pour y résister, de plus la mauvaise volonté des ouvriers a causé l'échec de l'expérience Action des Etats

Société, santé, assistance