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Délibération 17611124(12)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17611124(12)
CODE de la session 17611022
Date 24/11/1761
Cote de la source C 7529
Folio 175v
Espace occupé 5

Texte :

Monseigneur l'Evêque de Carcassonne a dit ensuite qu'il a été pareillement rendû compte d'un mémoire présenté par le sieur Colson, un des inspecteurs du Gevaudan à Mende, au sujet de l'imitation d'une étoffe d'Angleterre appellée en France Malbroues [mot souligné], qu'il a essayé de faire fabriquer en Gevaudan ; qu'après avoir exposé dans ce memoire le peu de production qu'on recueille dans le païs, ce qui, joint aux impositions, en fait sortir tout l'argent, et laisse les habitants dans un etat d'indigence dont ils ne peuvent se tirer que par la fabrique de leurs laines ; que cette fabrique leur laisse si peu de proffit sur la main d'œuvre, que l'ouvrier ne retire souvent à la vente de ses etoffes que la valeur intrinsèque de la laine qu'il y employe, et qu'il est pourtant obligé de continuer de fabriquer parce qu'il n'en a point d'autres debouchés.
Que la modicité du prix des etoffes et le peu de proffit qui en resulte entretient les habitants dud. païs dans le decouragement et dans l'habitude de mal epurer leurs laines, ce qui les met hors d'etat de proffiter des avantages que le Gevaudan peut avoir à l'exclusion de touts les autres païs d'imiter la plus part des fabriques angloises, parce que les laines s'y fabriquent sans huile, comme en Angleterre, par une suite de la propriété de l'air et du climat qui rend les laines susceptibles des plus beaux apprêts et des plus belles couleurs.
Que le sieur Colson, qui s'est aperçû depuis longtemps que les Anglois ne l'emportent sur les habitants du Gevaudan ni par la beauté de leurs laines, ni par la finesse de leurs filatures, mais seulement par leurs soins à les bien préparer, à essayé de les imiter dans la fabriquation des etoffes appellées Malbroues [mot souligné], et qu'on peut le faire également à l'égard de bien d'autres petittes étoffes que les Anglois vendent en Italie, en Espagne et dans le royaume, dont ils font sortir beaucoup d'argent.
Que le succès des essays qu'il a faits est une preuve de ce qu'il avance et lui promet une reüssite plus parfaitte, s'il peut au moyen de quelque encouragement établir une fabrique de ces etoffes dans la ville de Mende.
Que le sieur Colson après avoir bien epuré et bien préparé les laines qu'il a employées, les a faittes filer aussi belles que de la soye au moyen d'un triple salaire qu'il promit aux fileuses ; qu'il est aussi parvenu après bien des peines, des soins et des depenses, a imiter les Malbroues [mot souligné] au moyen d'un ouvrier très habile qui lui fut emmené à Mende par un de ses correspondants ; et qu'après avoir gardé cet ouvrier pendant un certain tems, il dressa des fabriquants de la ville pour travailler à ces etoffes qu'il est parvenu à rendre même plus solides dans leur fabriquation que celle des Anglois.
Que le païs de Gevaudan en retirera un grand avantage en ce qu'avec la même quantité de matière qui n'est employée aujourd'huy qu'à des etoffes de peu de valeur, on en fabriquera dont le prix sera beaucoup plus considérable, quoy qu'il soit encore au dessous de celui des etoffes d'Angleterre ; ce qui produira un grand avantage dans le païs par l'augmentation du prix de la main d'œuvre qui y restera.
Que MM. les commissaires ont parfaitem(en)t reconnû l'avantage qui doit résulter pour le Gevaudan, et même pour l'Etat, si la fabrique de cette nouvelle qualité d'étoffe reüssit, et qu'il leur a parû qu'on ne devoit pas negliger de prendre les moyens d'en assurer le succès, qui pourroit dans la suite conduire à fabriquer d'autres étoffes à l'imitation de celles d'Angleterre.
Que MM. les commissaires ont d'abord pensé qu'il étoit juste de dédommager le sieur Colson des fraix qu'il a faits pour les essais dont il s'agit, et que le sindic du Gevaudan a evalués à 1 200 l., mais qu'à l'egard des encouragements que le s(ieu)r Colson propose d'accorder, il a parû suivant l'exposé du memoire que l'article essentiel pour introduire en Gevaudan la fabrique des etoffes appellées Malbroues [mot souligné] est de faciliter l'acquisition des mettiers, qui sont beaucoup plus élevés que les metiers ordinaires de la fabrique du Gevaudan et beaucoup plus composés par rapport au double croisé de ces etoffes.
Que dans cette idée, il a parû qu'on devoit s'attacher à faciliter l'acquisition de ces metiers, dont on a evalué le prix à 700 l., ce qui a donné lieu à MM. les commissaires d'être d'avis d'accorder pour chaque metier de cette nouvelle fabriquation pendant l'année 1762 la somme de 350 l., laquelle ne sera payée qu'après la construction du metier et sur le certifficat de MM. les commissaires du d(iocè)se. Que cette gratiffication pourra ainsi animer plusieurs habitants du païs à s'en procurer ; et que si cette fabrique peut réussir, comme il y a lieu de l'espérer, la province sera bien dedommagée de cette gratiffication.
De sorte que MM. les commissaires ont été d'avis de proposer à l'assemblée d'accorder au s(ieu)r Colson la somme de 1 200 l., qui sera employée dans la depense extraordinaire du compte que le sieur trésorier de la Bourse rend aux présents Etats, et d'accorder pour l'année 1762 la somme de 350 l. pour chaque metier qui sera construit pour la fabriquation des etoffes à l'imitation d'Angleterre appellées Malbroue [mot souligné], laquelle gratiffication, néantmoins, ne sera payée qu'après que chaque metier aura été construit, et sur le certifficat de MM. les commissaires du païs, sans néantmoins qu'il ait parû necessaire de faire aucune imposition à ce sujet, attendu l'incertitude de l'objet de la depense, qui ne sera jamais considérable et à laquelle il sera pourvû sur les ordres qui seront donnés par Monseigneur l'Archevêque de Narbonne au sieur trésorier de la Bourse.
Ce qui a été delibéré conformement à l'avis de MM. les commissaires.

Economie 17611124(12)
Draperie
Les Etats accordent au sr Colson 1 200 l. pour les peines prises pour développer en Gévaudan la fabrication des étoffes à l'imitation d'Angleterre appelées "Malbroues" et donneront 350 l. pour chaque métier construit, soit la moitié de leur coût total Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Plaintes 17611124(12)
Misères particulières
Les habit. du Gévaudan sont dans une indigence dont la fabrique des laines bon marché ne peut actuellem. les tirer, mais l'air & le climat leur permettent de produire des laines sans huile comme en Angleterre & de produire des étoffes nommées "Malbroues" Action des Etats

Catastrophes et misères

Economie 17611124(12)
Draperie
Colson, inspect. du Gévaudan, surmontant le handicap de l'indigence des hab., a fait venir un ouvrier habile pour enseigner la fabric. d'étoffes imitées d'Angleterre nommées "Malbroues", aptes à concurrencer les Anglais, & a triplé le salaire des fileuses Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Economie 17611124(12)
Prix et salaires
Colson, inspecteur du Gévaudan, a triplé le salaire des fileuses chargées de produire des étoffes à l'imitation d'Angleterre appelées "Malbroues", ce qui les a incitées à apporter plus de soin à la qualité des étoffes Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie