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Délibération 17800103(25)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17800103(25)
CODE de la session 17791125
Date 03/01/1780
Cote de la source C 7604
Folio 488-490
Espace occupé 2,1

Texte :

Monseigneur l'évêque de Lodève a dit ensuite : Qu'il a été rendu compte à la Commission par le sieur Rome, syndic-général en survivance, d'un mémoire & rapport du sieur Rodier Fontanes, inspecteur des manufactures de soie de la province, à Alais.
Que dans ce mémoire ledit sieur Rodier, après avoir fait ses observations générales sur la récolte des soies de cette année, qui n'a pas été fort abondante, insiste sur la nécessité de multiplier l'espece de vers-à-soie, qui produit la soie appellée de nankin, propre à la fabrication des gazes, & sur les avantages qui doivent en résulter pour l'Etat, & en particulier pour la Province.
Qu'il observe que la consommation de cette soie pour la fabrication des gazes est si considérable, qu'on prétend qu'il sort annuellement du royaume six millions pour alimenter lesdites fabriques de cette qualité de soie.
Que les Etats ont été si convaincus de la nécessité de favoriser l'éducation de cette espece de vers-à-soie, qu'ils encouragerent par une gratification de mille livres les premiers essais que fit le sieur Silvain de la Bitarelle à cet égard ; & que par leur délibération du 3 décembre 1778, ils lui accorderent encore pour le même objet une somme de deux mille livres, à condition qu'il continuerait ses soins pour la multiplication de ces vers-à-soie, & qu'il éclairerait les autres cultivateurs auxquels il donneroit de la graine sur la maniere de les élever.
Que ledit sieur Rodier expose en conséquence que ledit sieur Silvain a fait éclore cette année vingt onces de graine de ladite qualité, dont le produit s'est porté à dix-huit quintaux de cocons ; que ce succès l'a engagé à établir à la Bitarelle un attelier pour fabriquer des gazes, & qu'il a déjà deux métiers battants, un ourdissoir, & plusieurs tours, le tout construit à neuf ; que ledit sieur Rodier estime que si les Etats veulent bien gratifier ledit sieur Silvain, ainsi qu'il le mérite, ce doit être à condition qu'il distribuera de la graine de ces vers-à-soie aux cultivateurs qui en demanderont ; qu'il observe, au surplus, que l'attelier en gazes dont il s'agit eût été beaucoup mieux placé à Alais qu'à la Bitarelle, mais que la fortune dud. sieur Silvain ne lui permet pas de faire l'acquisition d'une maison convenable dans cette ville.
Que MM. les Commissaires ont aussi entendu la lecture de deux mémoires présentés à ce sujet par le sieur Silvain, & accompagnés d'un certificat du syndic du diocese d'Uzès & de plusieurs autres certificats de différents particuliers, au nombre de quatorze, qui tous attestent l'heureux succès des vers-à-soie, dits de nankin, dont ledit sieur Silvain leur a donné de la graine.
Que led. sieur Silvain représente que les soins auxquels il s’est livré à cet égard lui ont occasionné des dépenses considérables ; que pour donner toute l'attention convenable à l'éducation de ces vers-à-soie, il a été obligé d'abandonner le commerce qu'il faisoit en grains, & qui l'aidoit pour la subsistance de sa famille ; que pour favoriser la multiplication desdits nankins, il a fallu construire de nouveaux bâtiments, qu'il n'a pas moins bien réussi dans la filature des cocons que les vers lui ont donné ; que loin de chercher à s'approprier exclusivement les avantages que cette nouvelle branche d'industrie semble promettre, il a mis tous ses concitoyens en état de les partager avec lui, soit en distribuant gratuitement une quantité considérable de graine, soit en communiquant à tout le public les lumieres qu'il a acquises par cinq années de soins & d'expériences, & qu’une conduite aussi patriotique semble mériter de la part des Etats une gratification qui l'indemnise en quelque sorte, non seulement des dépenses que les premiers essais ont exigé, mais encore du sacrifice qu'il a fait à l'intérêt public de son intérêt particulier, qui demandoit sans-doute qu'il se réservât à lui seul la connoissance des procédés qu'il a suivis.
Que ledit sieur Silvain fixe à deux cents livres la quantité de soie de nankin qu'il pourra fournir annuellement de son cru ; que d'après les ventes qu'il fit l'année derniere, il évalue le prix de chaque livre de cette soie à quarante-huit livres au moins ; & qu'il supplie en conséquence les Etats de vouloir bien accorder pendant dix années une gratification de six livres pour chaque livre de soie de nankin qu'il fera filer, à condition que cette gratification ne pourra excéder annuellement la somme de douze cents livres ; qu'avant de la recevoir, il sera tenu de justifier que la soie qu'il auroit filée est d'une qualité égale à celle de la soie qu'il présente actuellement aux Etats, & dont un écheveau seroit mis en dépôt pour servir de piece de comparaison ; que ses opérations seront soumises à l'inspection de MM. les commissaires du diocese d'Alais ; & qu'enfin, il fera part au public de ses procédés pour la filature de la soie, comme il lui a fait part de ceux qu'il a suivis dans l'éducation des vers.
Que MM. les Commissaires ont été persuadés que les Etats apprendroient avec satisfaction que les vers-à-soie, dits de nankin, se multiplient dans la province, & qu'ils y sont élevés avec succès, & qu'ils ne seroient pas moins satisfaits de la conduite du sieur Silvain, & du zèle avec lequel il a répondu à leurs vues ; mais qu'ils ont observé que l'utilité que ledit sieur Silvain retirera de sa découverte le dédommagera de ses soins & de ses dépenses, qu'il suffisoit aux Etats d'avoir excité la multiplication des nankins, & qu'ils n'ont pas cru par conséquent pouvoir leur proposer d'y joindre des nouveaux encouragements.
Ce qui a été ainsi délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.

Economie 17800103(25)
Sériciculture et soierie
Les Etats se félicitent d'avoir encouragé Sylvain, de l'Habitarelle, introducteur de vers à soie pour la fabrication de soie dite de nankin pour les gazes, mais, pensant que son profit suffira à le dédommager de ses dépenses, refusent toute gratification Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Economie 17800103(25)
Discours sur l'agriculture, l'industrie et le commerce
"En communiquant à tout le public les lumieres qu'il a acquises par cinq années de soins & d'expériences" sur la soie de nankin, Sylvain a eu une conduite "patriotique" par "le sacrifice qu'il a fait à l'intérêt public de son intérêt particulier" Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie