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Délibération 17871224(07)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17871224(07)
CODE de la session 17871213
Date 24/12/1787
Cote de la source C 7643
Folio 66-70
Espace occupé 3,7

Texte :

Monseigneur l'évêque de Montpellier a ajouté : Qu'après avoir donné le détail de tous les travaux relatifs à l'amélioration du Grau d'Agde, & de leurs effets, le sieur de Montferrier a fait à la Commission le rapport de deux mémoires présentés, l'un par les consuls & communauté d'Agde, l'autre par les corps du commerce & de la marine de ladite ville.
Que lesdits consuls exposent dans le leur que la rivière d'Hérault, bordée de magnifiques quais sur l'une & l'autre rive, offre, dans l'étendue de plus de deux mille cinq cents toises, le port le plus commode & le plus sûr, où cinq cents vaisseaux peuvent être amarrés à quai, & qui peut contenir mille bâtiments de toute espece, en faisant un double rang de part & d'autre.
Qu'aucun autre port dans la Méditerranée, peut-être même dans l'Océan, n'est plus propre pour une expédition maritime, vingt ou trente mille hommes pouvant y être embarqués à la fois, & que l'Etat en a tiré des services essentiels, même dans son état peu florissant, pendant la guerre de la Succession, celles d'Italie, & lors de l'expédition de Minorque, pour l'approvisionnement de ses armées & de ses flottes.
Que si la rivière est reconnue susceptible de recevoir à son entrée les plus gros vaisseaux de commerce, peut-être même les grosses frégates du Roi, on doit sentir la nécessité d'entretenir, dans le cours de la rivière jusqu'à la ville, le même fonds d'eau qu'à son entrée.
Que cette nécessité a été déjà reconnue par la Commission des Travaux-Publics, lorsqu'elle a ordonné provisoirement le recreusement des sables qui obstruent actuellement la navigation près de la ville, avec le ponton qui a été mis à cet effet en état de service.
Que cette opération à laquelle on travaille depuis plus de deux mois produit un double avantage, celui d'assurer la navigation, & les moyens de remblayer derrière les quais des cloaques profonds & malsains, jusqu'à douze ou quinze toises de distance ; que les quais se trouvent par là consolidés, & ce remblai, qui est presque à leur niveau, servira de base à un très-beau chemin qui deviendra très-utile à la navigation, lorsque les bâtiments, à cause du vent contraire, seront obligés de remonter la rivière ou de la descendre traînés par des hommes ou par des chevaux, ce qui arrive fréquemment.
Que cependant, lorsque deux ou trois pontons suffiroient à peine pour enlever les dépôts de sable qui existent déjà dans le cours de la rivière & ceux qui peuvent s'y former, la ville d'Agde se voit menacée de perdre, après le recreusement auquel on travaille, le seul ponton qu'elle ait dans son port.
Que cette machine y est de la plus grande nécessité, les abords, dans plusieurs endroits de la rivière, & notamment devant la ville, ont le besoin le plus urgent d'être recreusés ; ce n'est qu'avec beaucoup de peine, d'embarras & de risque, qu'on peut faire les chargements & déchargements du côté de la rivière opposé à la ville, dans les endroits même les plus favorables, en tenant les bâtiments fort éloignés des quais, & en faisant passer les gros fardeaux sur des solives fort longues, & toujours mal assurées, & qu'en plusieurs endroits du même côté de la rivière, il est impossible de charger ou de décharger les bâtiments.
Que le Commerce auroit sans doute fait entendre ses réclamations à cet égard, si le mauvais état de l'entrée de la rivière n'eût attiré toute son attention ; mais qu'à présent que le ponton jadis hors de service a été réparé, que le commerce va reprendre son activité, le recreusement devient de plus en plus indispensable pour la facilité & la célérité des opérations maritimes.
Que les consuls supplient en conséquence les Etats de vouloir bien, en considérant que l'entretien de la navigation intérieure de la rivière est la suite & la conséquence des ouvrages commencés avec tant de succès à son embouchure, de fixer à demeure au port d'Agde le seul ponton qui lui ait été accordé depuis longtemps, & même déterminer dans la suite la construction d'un nouveau ponton pour être employés l'un & l'autre au recreusement de la rivière partout où la sûreté de la navigation l'exigera.
Que les Corps du Commerce & de la Marine représentent que depuis l'amélioration heureusement opérée à l'embouchure de la rivière, les navigateurs, obligés avant de relâcher au port de Sette ou au Port Vendres, peuvent aller jusqu'à Agde.
Qu'ils n'éprouvent aucun inconvénient lorsqu'ils se présentent de jour pour entrer dans la rivière ; une chaloupe armée de dix matelots, & commandée par un pilote lamaneur que le Commerce entretient, étant constamment au service des bâtiments pour les conduire & les mettre en sûreté.
Qu'il n'en est pas de même durant la nuit, le défaut d'un phare qui puisse les guider à l'entrée les forçant à mouiller au-dehors pour attendre le jour, au grand risque d'essuyer des avaries, comme plusieurs l'ont éprouvé, & même de périr si le temps devient mauvais.
Qu'un phare préviendroit ces funestes accidents, & seroit non-seulement utile aux vaisseaux commerçants, mais encore aux bâtiments de pêche de la ville d'Agde, plus souvent exposés à en sentir la nécessité.
Qu'à la vérité il en existe un sur la jetée de l'ouest, à l'endroit où l'on avoit établi une batterie pour défendre alors l'entrée de la rivière ; mais le prolongement des jetées, tant du côté de l'est que du côté de l'ouest, l'a laissé loin de l'entrée actuelle, & le rend par conséquent inutile.
Qu'il seroit nécessaire d'établir provisoirement un nouveau phare sur l'extrémité de l'une des deux jetées prolongées, jusqu'à ce que la perfection de ces jetées permette d'en construire un plus solide.
Qu'il a été proposé des projets de ce phare provisoire. Il devroit, selon quelques-uns, être à l'instar de celui qu'on voit à l'entrée de Barcelonne. C'est une espece de tour construite en charpente, au haut de laquelle on pourroit adapter la lanterne de l'ancien phare avec toutes ses dépendances. Cette tour seroit portée sur quatre grandes roues, au moyen desquelles on pourroit la faire aisément rouler en avant lorsque le cas I'exigeroit, & seroit néanmoins fixée par-tout où l'on voudroit la placer par des consoles de fer qui prendroient dans la jetée même, & tiendroient cette tour suffisamment assujettie.
Que d'autres proposent une machine plus simple & moins dispendieuse, mais aussi plus exposée & moins solide. Ce seroit un poteau bâti dans la jetée même, au bout duquel on éleveroit au moyen d'une poulie un réverbère qui se trouverait suspendu à une barre de fer ; moyen employé sur les vaisseaux de guerre pour servir de signal.
Que les corps du Commerce & de la Marine terminent leur mémoire en suppliant les Etats de vouloir bien ordonner, attendu la modicité de l'objet, l'établissement de ce phare provisoire en la forme qu'il leur plaira de déterminer, offrant de se charger de son entretien, de payer les gages de celui qui sera chargé d'allumer tous les soirs le reverbere, & de pourvoir à la dépense de l'huile nécessaire.
Que MM. les Commissaires ont été informés, au sujet de la première demande, que le courant de la rivière d'Hérault entretient constamment, depuis la rivière d'Agde jusques à la mer, un canal d'environ vingt-cinq toises de largeur, où l'on trouve de dix à douze pieds d'eau, excepté sur la barre de l'ancienne digue des moulins, où le ponton est à présent utilement employé à creuser un canal, afin que les barques trouvent partout le même fonds d'eau ; mais que le lit de la riviere étant sinueux & beaucoup trop large, relativement au volume ordinaire des eaux qu'il reçoit & à la force de leur courant, ce seroit une entreprise également dispendieuse & infructueuse que de travailler à élargir ou approfondir le canal que ces eaux se sont fait, la largeur & la profondeur de ce canal étant relatives au volume & la vitesse des eaux qui l'ont formé, & ses diverses directions, tantôt sur un bord tantôt sur l'autre, étant invariablement déterminées par les sinuosités du lit de la rivière ; qu'ainsi, il n'est pas douteux qu'à mesure qu'on travailleroit à recreuser ou à élargir, la rivière ne comblât à chaque crue ce qu'on auroit déjà fait ; qu'au surplus, depuis la ville jusques à la mer, les quais sont abordables sur de très-grandes longueurs & bien au-delà des besoins du commerce, quelques accroissements qu'il puisse recevoir.
Que d'après ces observations, il a paru à MM. les Commissaires que le travail du ponton ne pouvoit être utile dans la rivière d'Agde que momentanément & dans les cas extraordinaires ; que l'établissement à demeure d'une de ces machines dans cette rivière ne feroit, comme par le passé, qu'occasionner une dépense considérable d'entretien sans utilité, & qu'il étoit plus convenable de l'employer successivement aux divers travaux de la province où on en auroit besoin ; qu'ainsi, la Commission a cru devoir proposer aux Etats de délibérer n'y avoir lieu d'accueillir la demande faite à ce sujet par la ville d'Agde ; qu'à l'égard de la difficulté d'aborder sur les quais du port qui longent la ville, il convenoit de charger le sieur Ducros de vérifier le fondement de cette demande, & le Syndic-Général de prendre des informations pour savoir s'il n'y a point des droits affectés à l'entretien dudit pont (sic), pour le tout rapporté à l'assemblée prochaine des Etats, être statué par eux ce qu'il appartiendra.
Comme aussi de charger ce directeur d'examiner si le phare provisoire pourroit être construit économiquement, & de manière à être assis avec assez de solidité, pour son rapport être mis pendant l'année sous les yeux de MM. les Commissaires des Travaux-Publics, être pris par eux telle détermination qu'ils jugeront convenable.
Ce qui a été ainsi délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.

Economie 17871224(07)
Travaux publics
Les Etats rejettent la demande du corps du commerce et de la marine d'Agde d'avoir un ponton à demeure et d'en faire fabriquer un second, l'actuel, enfin réparé, pouvant être utile à toute la province ; le projet d'un phare sur la jetée sera étudié Action des Etats

Travaux publics et communications

Affaires militaires 17871224(07)
Marine
Le port d'Agde (2 500 toises de quais sur les deux rives, place pour 1 000 bâtiments !) a servi pour les guerres de Succession, d'Italie et de Minorque ; il est mieux adapté à une expédition militaire qu'aucun autre de la Méditerranée et de l'Océan… Action des Etats

Affaires militaires et ordre public