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Délibération 17880116(10)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17880116(10)
CODE de la session 17871213
Date 16/01/1788
Cote de la source C 7643
Folio 511-512
Espace occupé 1,6

Texte :

Commission des Travaux-Publics de la Province.
Neuvième rapport.
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Que le diocese de Beziers fit remettre à la dernière assemblée des Etats un mémoire dans lequel il exposa que les inondations de 1766 ayant emporté le pont d'Hérépian, les Etats, convaincus de l'importance de la communication qu'il établissoit, se sont plusieurs fois occupés de sa reconstruction, tantôt en pierre tantôt en bois, & qu'elle seroit même déjà effectuée de la première manière, sans la mésintelligence entre les entrepreneurs qui en étoient chargés, laquelle donna lieu à la délibération du 3 janvier 1780, pour accepter le résiliement de leur bail ; que cependant les dioceses de Castres & de Beziers n'ayant cessé de s'occuper de la construction des chemins qui doivent faciliter la communication entre le Bas-Languedoc d'un côté, & l'Albigeois & le Rouergue de l'autre, les dépenses considérables qu'ils ont déjà fait, & celles qui leur restent à faire, seroient inutiles si les Etats ne faisoient une nouvelle adjudication dudit pont ; que la construction en pierre de cet ouvrage ayant été promise auxdits dioceses dans le cas où ils feroient les chemins qui doivent y aboutir, il paroît d'autant-plus pressant de s'occuper de cette construction que lesdits chemins sont déjà faits depuis Saint-Gervais jusques à la Croix de Petafi sur environ six mille toises de longueur, & que les deux dioceses vont les prolonger d'un côté vers le Rouergue, & de l'autre vers Pézenas.
Que sur cet exposé, les Etats ayant chargé le sieur Ducros de vérifier sur les lieux les divers projets déjà faits pour cet important ouvrage, de constater par des sondes multipliées la profondeur du terrein sur lequel il faudra l'établir, & de rapporter à cette assemblée le résultat de ses opérations avec les plans & les toisés estimatifs, ce Directeur s'est rendu à Hérépian dans le mois d'août dernier, & a reconnu par l'examen le plus détaillé que l'emplacement proposé par le sieur Garipuy le 30 décembre 1780, après le résiliement du bail de la première entreprise, est plus convenable qu'aucun autre, à raison de ce que les rivières d'Orb & de Mare réunies s'y dirigent naturellement, tandis qu'au contraire elles sont obligées de faire un grand détour pour aller passer sous le pont actuel, & que sans les épis qui ont été faits pour les y maintenir, elles l'abandonneroient à la première crue pour se jeter dans l'emplacement proposé, ainsi qu'elles le firent lors de la première inondation de 1779.
Que cet emplacement ayant été sondé de près-à-près, sur plusieurs lignes & dans toute son étendue, il en résulte que la profondeur moyenne du terrein ferme n'est que de trois à quatre pieds, à l'exception d'une petite partie où elle a été trouvée de huit pieds cinq pouces ; ce qui se rapporte au résultat des sondes faites en 1780 dans les mêmes endroits à-peu-près.
Qu’une profondeur aussi modique donnant une grande facilité pour les fondations, le sieur Ducros propose, comme le fit le sieur Garipuy en 1780, de former ce pont par sept petites arches au lieu de cinq plus grandes qui avoient d'abord été projetées, ce qui donne une grande économie, parce que lorsque les fondations sont faciles, il est moins coûteux de faire de petites arches que de grandes, & parce qu'elles exigent moins d'élévation dans les chaussées d'avenues ; que le projet du sieur Ducros ne diffère de celui du sieur Garipuy qu'en ce que d'après divers renseignements qu'il a pris sur le volume des eaux des grandes inondations, il a cru suffisant que chaque arche eût cinquante pieds d'ouverture au lieu de cinquante-quatre, & que ce Directeur ayant dressé les toisés estimatifs des ouvrages à faire pour l'exécution de ce projet, il en résulte que la dépense du pont du nouveau lit qu'il faut ouvrir pour y porter les eaux de la rivière & de la chaussée qu'il faut faire du côté de la montagne pour barrer le lit actuel se portera à environ cent quatre-vingt mille livres.
Que MM. les Commissaires n'ont pas cru que les circonstances présentes puissent porter les Etats à déterminer cette année une imposition pour commencer cet ouvrage, mais qu'ils ont été d'avis de leur proposer de délibérer d'y destiner les premiers fonds qui seront libres de ceux actuellement employés à l'exécution de divers ponts.
Ce qui a été ainsi délibéré.

Economie 17880116(10)
Travaux publics
Les Etats décident de ne pas imposer de somme pour la reconstruction du pont d'Hérépian emporté par les inondations de 1766, bien que "convaincus de l'importance de la communication qu'il établissait", mais d'y destiner les premiers fonds disponibles Action des Etats

Travaux publics et communications