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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16480520(02)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16480520(02)
CODE de la session 16480213
Date 20/05/1648
Cote de la source C 7099
Folio 74v-75r
Espace occupé 2,1

Locuteur

Titre M. de Breteuil
Nom Le Tonnelier
Prénom Louis
Fonction Intendant


Texte :

En suitte de quoy Monsieur de Breteuil a dict :
Messieurs, le subject quy nous faict entrer dans ceste assemblée ce jour d'huy de la part de Leurs Majestés est tellement advantageux pour le bien public et particulier de ceste province que je n'estime pas avoir besoing de parolles et de raisons pour vous le persuader, puisqu'en vous disant en un mot que c'est pour vous mesme et pour vostre seul interest il me semble que je n'y doibz rien adjouster davantage.
Ceste verité, Messieurs, vous a esté facillement recogneue lorsque Mess(ieu)rs vos depputés vous ont faict le rapport de l'heureux succès de leur negocia(ti)on et comme quoy ce qu'ilz ont presenté a esté agreé par l'entremise et par les bontés de Son Altesse Royalle, et que ce qu'ilz ont aussy demandé de v(ost)re part leur a esté liberallement accordé par Leurs Majestés, de sorte que je n'ay qu'a vous faire cognoistre en peu de motz pour n'uzer pas de redites les ordres que nous avons receu nouvellement, quy portent qu'a la seulle priere et en considera(ti)on de Son Altesse Royalle Leurs Majestés ont ratiffié le traitté que vous avez faict avec les engagistes de l'equivalent et pour l'execu(ti)on de toutes les proposi(ti)ons nous avons en main la ratifica(ti)on en bonne forme.
Il est certain, Messieurs, que sans la bonté et l'affection que Son A. R. a pour ceste province et sans les soingz extraordinaires de Monsieur l'abbé de La Riviere quy a l'honneur d'estre son principal ministre vous ne fussiez jamais venus a bout de vos prethentions, puisque Sa Majesté, dans la necessité pressente des affaires de la guerre et pour la subsistence de ses armées, avoit faict desein d'unir l'equivalent a son domaine pour par ce moyen en tirer un notable secours dans ceste province, après quoy, Messieurs, que pouviés vous en esperer ?
Et c'est aussy ce quy avoit veritablement porté Son Altesse Royalle a songer a l'equivalent pour guarentir la province de ce mal quy luy estoit inesvitab(le) et de crainte qu'estant une fois uny au domaine de Sa Ma(jes)té vous n'eussiez peu le retirer sy aisement, comme aussy pour vous faire cognoistre qu'elle sçait facillement oublier ses interestz, sy elle en avoit aucun, lorsqu'il est question de faire esclatter sa vertu heroique et sa generosité incomparab(le) et pour faire du bien a ceux quy comme vous ont l'honneur d'estre soubz sa protection et soubz sa conduitte.
Et c'est, Messieurs, ce que ce grand prince a faict pour vous aussytost qu'il a cogneu l'interest part(iculi)er et general de ceste province et que vous pouviés, en donnant presentement toute sorte de satisfaction a Sa Ma(jes)té, retirer l'equivalent des mains des engagistes en leur en laissant la jouissance pendant quelques années, eussiés vous jamais creu, Messieurs, en bonne foy que Sa Majesté vous accordant ce bienfait ne s'en deubt pas prevaloir et vous demander une somme beaucoup plus grande que celle que nous vous avons demandé par plusieurs fois, et toutesfois par une grace toute extraordinaire et par une faveur insigne elle se contente de la mesme somme de sept cens cinquante livres payable dans le courant de la p(rese)nte année.
Quel excès de bonheur est le vostre et combien estes vous sensiblem(en)t obligés a Son Altesse Royalle, laquelle se despouille volontairement pour vo(us) enrichir et pour vous faire cognoistre qu'elle vous regarde desormais comme ses enfans, en voullés vous un plus signallé tesmoignage, pendant que toutes les au(tr)es provinces sont accablées et que les au(tr)es sujectz de ce Roy armé contribuent de tous leurs biens pour le secours de cest estat, ceste province, par une prerogative part(iculie)re se trouve sy heureuse que de pouvoir rentrer dans la possession d'un bien qu'elle sembloit par toute sorte d'apparence avoir perdu.
C'est l'ouvrage, Messieurs, de la bonté de Son Altesse Royalle, et c'est d'elle que desormais vous debvés attendre tous vos avantages et esperer la conserva(ti)on du bien qu'elle vous redonne aujourd'huy.
Admirés, Messieurs, la generosité de ce grand Prince et faictes reflexion sur le bonheur que vous avés qu'il ayt choisy ceste province po(ur) son gouvernement et soyés certains a l'advenir qu'en continuant les marques veritables de vostre debvoir et de vostre fidelité envers Leurs Ma(jes)tés et en donnant a Son Altesse Royalle les justes recognoissances quy sont deues a sa naissance et a sa grandeur et au bienfaict que vous en recepvés, ceste province jouira d'un grand repos et se pourra dire la plus heureuse du monde, comme je le seray de ma part sy les occa(si)ons de vous servir en general et en part(iculi)er se peuvent rencontrer, comme je les recherche avec soing et que je les desire avec ardeur.