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Discours/Cérémonie


Discours d'une personnalité extérieure - E16491001(1)

Nature Discours d'une personnalité extérieure
Code du discours/geste E16491001(1)
CODE de la session 16490601
Date 01/10/1649
Cote de la source C 7201
Folio 80v-82r
Espace occupé 3,66p.

Locuteur

Titre Monsieur le président
Nom Donneville, de
Prénom np
Fonction Président au Parlement de Toulouse


Texte :

Monsieur le presidant Donneville, Messieurs d'Assezat et du May, conseillers au parlemant de Thoulouze et deputez de la part de leur corps pour saluer les Estatz et les assurer de son affection et service ayant esté receus dans l'assamblée avec l'ordre qui avoit esté resolu auparavant, Monsieur le presidant de Donneville a dit :
Messieurs, la cour de Parlemant est celle la mesme que voz predecesseurs, Messieurs, ont receu dans cette province en sa naissance avec tant d'acclamation, marques certaines de l'avantage que les peuples en devoient tirer, [elle] vient vous assurer qu'elle ne manquera jamais de correspondre aux bonnes intentions que cette illustre assamblée luy a tesmoigné avoir au service du Roy et soulagemant de ses peuples.
Elle a esté très aize, Messieurs, que cette occasion se soit offerte en laquelle elle ayt peu ajouter quelque chose aux honneurs et aux tesmoignages d'amour que noz predecesseurs vous ont randu.
Elle trouve en ce lieu des personnes sacrées au charactere desquelles tout ce qui est au dessous de Dieu rand du respect.
Elle y voit la plus haute noblesse de son ressort, dont la valleur a servi si souvant de rampart contre nos ennemys.
Elle y trouve encore un abbregé et un racourcy de touttes ces grandes villes qui ont tousjours tesmoigné tant de fidelité au Roy et tant d'amour et de veneration a sa justice souveraine.
L'histoire des siecles passés conserve avec très grand honneur les exemples que cette province a donné a toute la France de zele et de fidelité envers son prince, et nous avons veu de noz jours comme avec un courage invincible elle a par ses propres forces et par deux diverses fois repoussé l'invasion des Espagnols.
Mais ce que la posterité admirera aussi bien que nous, [c'est] comme pandant ces derniers mouvemans et dans l'agita(ti)on presque universelle de toutte la France cette province, comme un pays eslevé au dessus des orages et des tempestes, ayt demeuré dans une parfaite serenité, en sorte que le parlemant reconnoit que ce luy est un bonheur d'estre prepozé a une si genereuse, si sage et si fidelle province.
Un ancien a autresfois desiré qu'il eut pleu a Dieu en la premiere creation de l'homme de faire une ouverture auprès du cœur affin qu'il peut voir a decouvert ce qu'il y avoit de bon ou de mauvais, de vray ou de dissimulé, et a la verité il n'y a rien de si caché que les offres et soumissions des hommes.
Mais, Messieurs, ce ne sont pas des hommes qui viennent a vous avec des cœurs fardés, c'est la Justice souveraine du Roy, laquelle toutte pure qu'elle est vous vient assurer qu'elle n'a point de plus forte passion que celle d'entretenir une liaison estroitte avec cette illustre assamblée pour, par nos vœux communs, attirer une paix seure et durable a cet estat.
Mais, parce que la paix est un ouvrage de Dieu, il la faut attandre lors seulemant que cette Justice souveraine aura ses fonctions libres partout et que tous les ordres de cette province, par une reformation generale qui arrivera sans doute par le bon exemple que nous leur donnerons, conspirant unanimemant au bien public et a la grandeur de cette monarchie, l'attacheront de la main de Dieu.
On dit qu'en l'escorce des arbres consiste leur vigueur comme au sang la vie des animaux, mais nous disons qu'en la justice conciste la vigueur des monarchies, et si nous avons veu ces jours passés noz peuples voisins secouer le joug de leur devoir, se dispanser des loix et comme fleuves desbordez s'eslever au dessus des digues, et mesmes des provinces touttes entieres, tout cela vient du mepris des loix de la justice du legitime magistrat et de l'inexecution de ses commandemants, car les peuples, voyant la justice impuissante a leur donner le juste secours qu'ils en attendent, cessant de la craindre et d'avoir le respect et la veneration qu'ils doivent avoir pour elle, ne cessent jamais de la meprizer.
C'est a quoy, Messieurs, votre zele vous a fait pourvoir avantageusemant pour le bien de cette province par les deliberations qu'il vous a pleu prandre pour l'execu(ti)on de nos arrestz, chose si necessaire pour maintenir les peuples dans le respect des loix et de la justice et faire valoir l'authorité du Roy partout, non pas par des juges et commissaires estrangers comme il a esté fait cy devant a la ruine et a la desolation de cette province, mais par voz juges naturelz et legitimes qui ont esté accordez par noz Roys a vostre instante priere depuis tant de siecles, qui, conservant l'amour de leur pays, conservent aussi la modera(ti)on si necessaire en telles rancontres.
Ce qui vous fait voir clairemant qu'ez lieux ou les remedes croissent comme fait la justice dans cette province, l'opera(ti)on en est plus heureuse et plus assurée, et nous avons sujet d'esperer que lorsque cette dure necessité qui force bien souvant les loix mesmes a ployer soubz ses rigueurs vous donnera quelque relasche, nous vous esprouverons très dignes et très justes dispensateurs des fourtunes de cette province.
Nous naissons, Messieurs, bien propres a la vertu, et si la nature n'etoufoit bien souvant ce feu divin qui nous esclaire, il est certain que sans au(tr)e sernionye (sic) ny conduite nous serions tousjours vertueux et demeurerions dans une fermeté immuable de nos devoirs, mais parce que nos mauvaises habitudes corrompent noz bonnes inclinations, il est necessaire que la justice souveraine veille continuellemant a la conserva(ti)on des loix.
Mais considerons, Messieurs, s'il vous plaist, comme les loix sont impuissantes a redresser, s'il en est quelquefois besoin, ceux qui tiennent voz places et les nostres, l'authorité que le Roy nous a donné fait que nous n'avons point de censeurs au(tr)es que noz consciences, et celles la sont toujours noz parties et noz tesmoins, mais nous verserons si sainctemant, et vous et nous, dans nos fonctions qu'elles ne nous reprocheront jamais des crimes, et la resolution que nous aurons toujours de bien faire nous mettra a couvert de toutte sorte de reproches.
Les vestales qui gouvernoient le feu sacré estoient inviolables a tout le monde, et ainsy, tandis que nous conserverons ce feu divin parmy nous et que nous aurons dans le cœur bien avant gravé le service de Dieu, du Roy et l'amour du publicq, noz prosperitez surmonteront noz vœux et noz desirs, et cet amour que nous aurons pour le publiq imprimera un charactere si sainct en nous qu'il nous randra considerables a tout le monde et eslognera toutte sorte de maux de noz testes.
On a cy devant employé l'authorité royalle a tant de choses fâcheuses, peut estre par le malheur et par la necessité du temps, que maintenant, apprès les declarations qu'il a pleu au Roy nous donner comme des gages et des marques de son affection envers ses peuples et favorizer par S. A. R., a qui le Roy avec tant de justice a confié avec la lieutenance generalle de son Estat le gouvernemant de cette province et que nous devons regarder comme le plus ferme appuy de la royauté, nous avons sujet d'esperer que nous verrons descouler des pluyes du même ciel dont nous avons veu tomber tant d'orages et tant de tempestes, et que la nature ayant fait Sa Majesté Roy de France, sa bonté, joincte a cette precieuse educa(ti)on qui luy est donnée par une grande princesse, le fera pere des peuples, et l'affection de ses sujets augmentant de jour a au(tr)e, la felicité publique fera voir qu'il est impossible d'estre sujet d'un si grand prince qui a esté donné a la France par miracle sans estre a même temps heureux, et vous et nous, Messieurs, chacun en nos fonctions avec la fidelité et obeissance que nous luy devons, le fairons paroistre prince très juste par l'exacte justice que nous randrons a ses sujets et le soulagem(ant) que nous leur procurerons.