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Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - E16530317(2)
Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
Code du discours/geste |
E16530317(2) |
CODE de la session |
16530317 |
Date |
17/03/1653 |
Cote de la source |
C 7106 |
Folio |
187v-188r |
Espace occupé |
2 |
Locuteur
Titre |
Monsieur le comte du Roure |
Nom |
Grimoard de Beauvoir, de |
Prénom |
Scipion |
Fonction |
np |
Texte :
Messieurs,
C'est une chose ordinaire que l'ouverture de voz estatz, chaque année on en fait une, et toutte la province d'une pareille joye y voit les marques de sa franchise et y donne les preuves de son zele au service du Roy.
Il semble ainsi que j'ay peu a vous dire, chacun estant suffisammant instruit de ce qui est a faire par cette longue experience.
Mais quand je considere dans ces commissions que vous venez d'entendre que Sa Majesté change aujourd'huy de langage en cette illustre assamblée ou, ne parlant plus de l'advis d'une reyne regente, il s'explique a tous par luy mesme, le moyen de se taire et de ne publier pas hautemant que nous devons aussy recevoir ses ordres avec plus d'obeissance et de satisfaction que jamais, et que vous estes particulieremant obligez, Messieurs, de redoubler voz affections a son service, puisqu'outre les considerations generales que vous avez tousjours eues vous avez de nouveau celles de la personne du plus aymable Roy qui ait jamais esté.
Tous les changemans sont difficiles et perilleux en matiere d'estat, quelques raisonnables et necessaires qu'ils puissent estre, et c'est ce que vous avez veu depuis peu en nostre prince, qui n'a pas plustost attainct sa majorité qu'elle a esté suivie de nouvelles affaires capables d'esbranler la conduitte des plus fermes et des plus experimantés.
Il les a soustenues pourtant, et la main de Dieu l'a si bien conduit que les foudres et les esclairs serviront desormais a preparer un ciel plus serain a son regne.
Et ayant si heureusemant mis fin aux principaux troubles de son royaume, que ne devons nous pas attendre de sa majorité pour ce grand ouvrage de la paix generale qui n'a lassé dans sa minorité tant de negociateurs que pour s'achever enfin plus glorieusemant par ses propres soingz en ses mains.
Mais comme il n'est pas possible que les differantes agitations que la France a receues n'ayent laissé de mauvaises impressions dans le corps de l'Estat, c'est par la tenue des estatz generaux du royaume que Sa Majesté nous prepare au plus tôt les remedes entiers et efficaces a noz maux qui nous sont encore necessaires.
Et, attandant qu'une partie de vous, Messieurs, qui estes si dignemant deputez, y contribüe plus fortemant, c'est du devoir de tous ensemble de donner icy a Sa Majesté le secours qu'elle vous demande, prealable et necessaire a ces biens, et que vous dira si particulieremant Monsieur de Vertamont que j'aurois mauvaise grace d'y adjouster quelque chose.
Vous n'y aurez pas peine (je m'asseure), si vous considerez le repos dans lequel cette grande province que vous rep(rese)ntez icy a vaiscu lorsque dans ces derniers temps toutte la France a esté presque desolée et les obligations particulieres que vous avez dans cette conjoncture a Sa Majesté et a S. A. R., qui me font dire hardimant que vous ne devez pas reffuzer pour le bien de l'Estat une partie de ceux que d'un commun accord chascun de vous a si bonnemant espargné.
Et comme, executant leurs ordres et sous leur authorité, je me flatte d'y avoir contribué quelque chose, je vous supplie aussy de croyre, Messieurs, que j'affecteray de vous faire connoistre au mesnagemant des affaires qui se presanteront pandant la tenue de voz estatz que personne n'a jamais occupé cette place qui ait esté vostre serviteur avec plus de franchize et de passion que moy, ni qui ait honnoré si parfaitemant que je fais le general et le particulier de cette auguste assamblée.