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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16581021(02)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16581021(02)
CODE de la session 16581021
Date 21/10/1658
Cote de la source C 7123
Folio 001r
Espace occupé 2,25

Locuteur

Titre Comte de Roure
Nom Grimoard de Beauvoir
Prénom Scipion
Fonction Lieutenant général en Languedoc


Texte :

Messieurs,
Le roy voulant tenir au jourd'huy de la liberté de vos suffrages ce quy luy est deub, neanlmoingz par une infinitté de raizons j'aurois mauvaize grace d'aporter au menagem(en)t de ses affaires des sentimans contraires aux siens, cherchant a reurssir (sic) aux demandes qu'on vous faira de sa part par quelqu'autre que par vous mesme. De la j'aurois très peu a vous dire, mais comme il seroit aussy mechant (?) de se taire du subiect quy donne lieu a ceste illustre assamblée puisque regardant principalem(en)t le debvoir du subject envers son souverain, il contient les plus grandz et les plus legitimes intherestz du monde.
Sy fault il encore que je vous reprezente (Messieurs) que sy bien ceste grande province a passé dans le corps de ce puissant Estat avec ses privileges et toutes ses franchizes pour en faire a jamais dans ses beaux ornemens une des plus considerables partyes, ce n'a peu estre qu'en s'assubiectissant a ses veritables nececittés pour y contribuer suivant ses forces indispensablemant dans toutes ses rencontres.
Il y a ce me semble deux sortes de devoirs envers un souverain ; l'un depend de sa vollonté absolue et n'a bezoing par consequant que de ses ordres et de ses loix pour se faire cognoistre a ses sujectz ; l'autre suit la raizon que le ciel a sy fortemant establi en nous mesme, que sans qu'il ayct besoing d'aucun caratere estranger, ses regles et ses droictz sont naturelem(en)t emprainte dedans noz ames.
Les immunités des sujectz ne peuvent regarder que ce premier devoir, mais elles ne les ont jamais afranchis du devoir et l'on peult dire avec raizon que comme Sa Maigesté, vous demandant maintenant ce qu'il fault pour sustenir la guerre, satisfaict dez la plainement a toutes voz libertés, vous auries aussy tort envers luy sy vous le luy reffuzies, vous pecheriés envers le reste de l'Estat, vous menqueriés a vous mesme et vous yriés enfin contre les loix divines desquelles j'ay parlé.
Il n'est pas un de vous (messieurs) que je ne veuilhe croire (par l'extime que j'ay de vous) capables des plus importans affaires s'il y estoict appellé, mais vivant comme vous faites la plus part en personnes privées, croyez moi vous ne scauries deviner a quoy tient la paix generalle que (lacune) ceppandant armées et qu'est ce qu'il fault pour entretenir noz correspondances estrangeres.
Nostre Monarque seul voict ses chozes et en doibt estre creu ; sa parolle royalle qui vous sera portée ne peult estre, sur ce suject, legitimement doubt[e]uze ny debateue et c'est la particulieremant l'un des effectz de sa souverainetté dans les pays d'estatz.
Ne donnés donques pas vos suffrages aux affaires du roy dans ceste illustre assamblée soubz des vaines presuposi(ti)ons, prenés garde quand vous y oppinerés que, voulant soulager le public, vous ne reculiés la paix generalle par les advantaiges d'une glorieuze et vigoureuze guerre que vostre mesnage nous pourroit bien oster.
Mais je m'esloignerois trop de mes premiers sentimans sy je vous en dizois davantaige et vous auriés mesme lieu de vous en offencer ; vous (dis je) que, ayant un roy dont les campaignes sont aussy longues et perilieuzes que celles de ses moindres soldatz et quy, sans espargnier sa vie ny son rang (a l'estonnement de tout l'univers), soustient en personne les plus grandes affaires de son royaume dont ses merveilluzes conquestes que nous avons faict ceste année en Italie et en Flandres (au della mesmes des esperances que nous avions concues, vous sont tesmoingz), seriés bien fachés (je m'asure) d'en avoir encore plus de zele pour son service et d'affection pour le bien de l'Estat que n'en ont eu tous vos Estatz precedans.
S. A. R. vous y convie par l'authoritté sy advantagieuze a tout le monde qu'il a dans la province, Son Eminance le dezire par le rang eminant et premier qu'il tient dans les conseilz du roy mais plus encore par la cognoissance très parfaitte qu'il a de ses affaires, M. de Bezon vous en dira le detail, et je seray toute ma vye icy disposé a vous rendre mes servisses.