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Discours/Cérémonie
Visite ou réception protocolaire - E16610129(01)
Nature |
Visite ou réception protocolaire |
Code du discours/geste |
E16610129(01) |
CODE de la session |
16610124 |
Date |
29/01/1661 |
Cote de la source |
C 7125 |
Folio |
134v-135v |
Espace occupé |
2 |
Locuteur
Titre |
np |
Nom |
np |
Prénom |
np |
Fonction |
np |
Texte :
Du samedy vingt neufviesme dud. mois de janvier, prezidant Monseigneur l'archevesque et primat de Narbonne.
Messieurs les deputtés nommés pour saluer de la part des estatz Monseigneur le prince de Conty ont rapporté que S. A. S. estoit venue les recepvoir au milieu du perron qui est hors la salle destinée pour l'audiance, que la elle avoit laissé entrer tous les Messieurs de la deputation en leur donnant la main droitte, et ensuitte les seroit venu joindre dans lad. salle ou estant, Monseigneur l'evesque de Nismes a dict :
Monseigneur, L'estat des peuples est heureux quand ils craignent de trop aymer par la raison qu'ils vivent soubz les fers d'une puissance trop aymable, alors il ne leur couste rien de s'espuiser pour ceux qui les commandent, ils sont impatiens de se desposseder d'eux mesmes et de suivre leur cœur ou il est engagé. C'est, Monseigneur, ce que font aujourd'uy les trois ordres de nos estatz, que Vostre Altesse Serenissime voit recuillis en nos personnes et qui luy rendent par ma bouche leurs très humbles debvoirs. L'esclat de vostre gloire qui rejaillit sur eux les a jettés dans un transport qui les rend presque incredulles a leur bonheur naissant, le sang royal confus et meslé dans vos vaines avec celuy d'une maison qui a fait les delices et l'ornement du Languedoc comme elle a fait l'appuy et la deffense de l'Estat, l'enchantement de ceste vois avec laquelle Vostre Altesse a espenché son ame et l'a versée dans nostre sein en ouvrant nos sceances, la majesté, la douceur et la force de ce charmant discours qui nous a garanti et solennellement promis sa protexion et ses offices tous puissans a la Cour pour reparer en ce fameux gouvernement les debris de la guerre par l'abondance de la pais, en un mot, Monseigneur, ce que nous est Vostre A. S. et ce que nous luy sommes fait que dès maintenant nostre nouvelle servitude nous est beaucoup plus chere que nos antiennes libertés, et que nos sentimens et nos dispositions estant touttes unies dans le dessaing de plairre a Vostre A. nous ne nous sentons pas capables de donner aucunes bornes ni mesures a nostre obeissance quand ses desirs paroistront, de sorte qu'a ce compte l'exès de nostre amour seroit a craindre pour nous mesmes si la province n'attandoit tout son salut du vostre. Le mesme tiltre, Monseigneur, qui la soumet a vostre authorité establist son repos sur la tendresse de vos soingz, vous en estes le pere, vous en estes le maistre, en la premiere de ces deux qualités V. A. S. ne scauroit voir nostre naufrage sans douleur, en la seconde elle peust s'asseurer que touttes les personnes qui compozent nostre assamblée tiennent a gloire de l'avoir pour arbittre de leur fortune et pour regle de leur conduitte qui portera tousjours de[s] marques non seulement de la fidellité et de l'aveugle soubmission que nous devons au Roy, mais de la respectueuze desferance que nous avons pour V. A., de qui nous sommes tous avec esmula(ti)on et a l'envy les uns des autres les très obeissans, très humbles et immuables serviteurs.
Apprès lequel discours S. A. S. auroit prié Mesd. sieurs les deputtés d'asseurer l'assamblée qu'elle employeroit tousjours tout ce qui despand de son authoritté pour procurer du soulagement a la province, ayant conduit Mesd. sieurs les deputtés jusques a la porte de la rue, de quoy Mesd. sieurs les deputés ont esté remerciés par Monseigneur le prezidant des estatz.