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Discours/Cérémonie


Discours d'un membre des Etats - E16621207(04)

Nature Discours d'un membre des Etats
Code du discours/geste E16621207(04)
CODE de la session 16621124
Date 07/12/1662
Cote de la source C 7137
Folio 25r-27r
Espace occupé 3,6

Locuteur

Titre Monseigneur
Nom np
Prénom np
Fonction Evêque de Castres nommé à l'archevêché de Toulouse


Texte :

Monseigneur l'evesque de Castres nommé a l'archevesché de Tholose, president aux Estats, adressant ses parolles a Monseigneur le prince de Conty, a dit :
Mons(eig)neur,
Sy le besoin et les forces de cette province esgaloient leur affection et leur zele pour le service du Roy, nous ne serions pas obligés de prier V. A. S. de nous donner quelque dellay pour respondre aux demandes qui nous sont faictes de la part de Sa Majesté, Elle verroit au contraire que par une acclamation publique on se hasteroit a qui seroit le premier a parler pour plaire au Roy
Mais la province de laquelle nous sommes icy les procur(eu)rs est encore languissante et affoiblie des plaies glorieuses et honnorables qu'elle a receues en exposant courageusem(en)t ses biens et son sang pour le service du Roy et pour repousser les ennemis de ses frontières, et donner logem(en)t et subcistence aux armées de Sa Majesté.
Touttes ses plaies saignent encore, et personne ne le connoit mieux que V. A. S. qui, par une affection de pere se donne la peine d'y porter souvant la main pour arrester la perte de son sang le plus pur.
Vous entendés bien, Monseigneur, que les veritables plaies du corps de la province sont ses propres debtes et les debtes immenses de ses communautés qui sont ses membres, plaies a la verité sy douloureuses qu'il n'y a que le souvenir de la cause quy les a produittes qui puisse un peu temperer le mal, puisque ç'a esté pour soustenir l'honneur de la France et pour la gloire de son prince qu'elle a versé abondammant ses biens et le sang de ses peuples.
Dans la diminution de nos forces, nostre courage n'est pas affoibly, et nous conservons pour le Roy et pour nostre patrie la mesme ardeur dans l'ame, mais frigent effaeta in corpore vires.
Ce seroit sans doute une injustice de mespriser un brave soldat percé de coups pour le service de son prince parce que de longtemps il ne peut estre en estat de faire les mesmes efforts, quoyqu'il ayt la mesme volonté et le mesme courage.
C'est a peu près un racourcy de l'estat ou se trouve reduitte cette province. Elle est accablée de debtes, dont elle a peine de payer les intherests, V. A. S. le sçait, et sa charité s'employe tous les jours a chercher les moyens les moins durs pour s'en desgager. C'est un cancer qui va rongeant l'embonpoint de ce corps et qui n'est curable que par des mains aussy innocentes, aussy pures et aussy desinteressées que celles de V. A. S. Je sçay bien que que sy nous nous arrestons a representer nostre impuissance et nostre pauvreté, on nous opposera la necessité pressante des affaires du Roy et l'obliga(ti)on indispensable des sujets de secourir leur prince, on nous remettra devant les yeux les puissants effortz que font continuellement les provinces de ce Royaume. Ce n'est pas n(ost)re dessein d'attenuer ny d'affoiblir le merite de leurs belles actions pour relever celles que fait la province de Languedoc ; nous pouvons toutesfois dire que c'est la seulle qui a eu en partage la gloire d'avoir fait lever un siege a une armée royalle campée et retranchée devant une de ses villes par le seul effort de sa noblesse et de ses peuples.
Nous demandons seullement a V. A. S. quelque peu de jours pour penser aux propositions qui nous viennent d'estre faictes et pour esprouver quid valeant humeri, quid ferre recusent.
Nous connoissons bien que nous allons entrer dans une desliberation bien perilleuse pour nous, puisque d'un costé ce monstre affreux de la pauvretté et de la misere nous estonne, et que de l'autre nous avons a nous deffendre de nostre propre volonté et de la passion que tous ceux de cette province sucent avec le laict de plaire au Roy et de passer par-dessus touttes les difficultés les plus invincibles pour arriver a ce but.
Nous esperons que, nous conformans au sage conseil et digne d'un veritable pere de cette province que V. A. S. nous donna en ce mesme lieu il y a quinze jours, nous reiglerons nostre conduitte dans une telle sincerité et candeur et dans une soumission sy parfaite que l'honesteté de nostre procedé suppléera a ce qui manquera a nostre pouvoir pour contenter le Roy. Nous advertirons V. A. S. des resolutions que la compaignie prendra.