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Délibération 17171220(02)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17171220(02)
CODE de la session 17171209
Date 20/12/1717
Cote de la source C 7376
Folio 30v
Espace occupé 8,75

Texte :

Monseigneur l’eveque d’Agde, commissaire nommé avec Monseigneur l’eveque de Beziers, Monsieur le baron de Rouairoux, Monsieur le baron de Villeneuve, les sieurs consuls de Montpellier et de Beziers, et les sieurs diocezains de Narbonne et Pezenas, pour examiner ce qui a esté fait a l’occasion du transport de la figure equestre du feu Roy, a rapporté que le sieur de Joubert, scindic general, ayant par ordre de Messieurs les deputez a la Cour fait voiturer cette statue depuis la ville de Paris jusques au Havre de Grace, elle y avoit esté embarquée, qu’il avoit fait un traité avec le sieur Meunier, negotiant de ladite ville, qui s’estoit engagé moyennant la somme de cinq mil trois cent livres de la conduire par mer jusques a Bordeaux, et de la faire remonter ensuite par la riviere de Garonne jusques a l’emboucheure du canal royal par ou elle devoit estre voiturée depuis la ville de Toulouse jusques au pont Juvenal, si ce n’est qu’il se trouvat moins de deux pieds et demy de profondeur d’eau dans les Estangs, auquel cas elle devoit estre conduite au port de Cete.
Que, sur l’avis qui avoit esté donnée de ce traitté par le sieur de Joubert, Messieurs les Commissaires des travaux publics s’estoient assemblez en cette ville au mois de juillet dernier, et ordonné qu’il seroit fait une sonde dans les endroits des estangs ou elle devoit estre conduite. Il leur fut rapporté qu’il ne s’y estoit pas trouvé une quantité d’eau suffisante pour continuer cette navigation, ce qui avoit donné lieu d’ordonner au sieur Meunier de s’arreter a Frontignan et Messieurs les commissaires aprés avoir consulté Monseigneur l’archesveque de Narbonne qui estoit alors a Montpellier, passerent un nouveau bail le 27 juillet avec ledit sieur Meunier qui se chargea de conduire a ses frais, nonobstant le peu de profondeur des eaux, la statue depuis Frontignan jusques sur la place de Peyrou pour une somme de sept mil livres qui luy a esté payée au dela de celle de deux mil six cens cinquante livres pour reste du prix du transport depuis Le Havre jusqu’a Frontignan, et de sept cens trente une livres qu’il a receu pour la depense employée a relever la figure equestre prez de Bordeaux ou le peuple qui s’estoit introduit en grand nombre dans le bateau pour voir la statue du Roy, l’avoit fait submerger, ce qui avoit obligé de la placer sur un autre batiment dont les loyers et dedommagemens payez au patron Diart revenoient a cens vingt livres.
Qu’il a esté payé de plus la somme de vingt quatre livres quinze sols aux habitants de Frontignan qui ont esté employez a garder l’entrée du bateau pour eviter que le peuple ne causat un nouvel accident.
Que pendant ce temps Messieurs les Commissaires donnoient a Montpellier les ordres necessaires pour la construction d’un piedestal sur lequel la statue equestre devoit estre elevée dans la place du Peyrou et qu’a cet effet le sieur Desfours, architecte, qui avoit esté envoyé a Lyon, les avoit informez de ce qui avoit esté pratiqué dans une pareille occasion, et qu’il luy avoit esté accordé cent vingt livres pour les fraix de son voyage.
Que le devis de ce piedestal avoit esté dressé et le bail passé par Messieurs les Commissaires le 23 juillet dernier aux sieurs Giral et Beleze sur le pied de quatre vingt dix neuf livres la toise cube de pierre de taille, et de vingt trois livres la toise cube de maçonnerie et a quarante sols la toise cube pour la terre tirée des fondemens.
Mais qu’avant de faire travailler a ce piedestal il avoit falu creuser une tranchée pour donner la facilité du nivellement et determiner avec certitude la position de ses fondements et de son elevation, ce qui avoit donné lieu a une depense de trois cens quatre vingts quatre livres dix sept sols.
Qu’il avoit encore esté necessaire de construire une nouvelle enceinte de murailles ou les ouvriers pûssent travailler en seureté a la construction de ce piedestal, que cette enceinte qui serviroit a environner la statue equestre en attendant que la place du Peyrou fut renfermée dans la ville, avoit esté construite de moêlon et gros bugest par les nommez Recouly et Nogaret suivant le bail qui leur avoit esté passé le 27 aoust dernier sur le pied de six livres la toise quarrée, la pierre de taille comprise, que la charpente du couvert revenoit a neuf livres la toise quarrée et les portes et fenetres a cinquante livres, et que les crampons de fer scellez en plomb qui devoient estre posez aux trois dernieres assizes du piedestal avoient esté faits sur le pied de dix huit livres quinze sols le quintal tant du fer que du plomb mis en place.
Qu’aprez ces preparatifs l’ouvrage le plus difficile restoit encore a faire, scavoir l’elevation de la statue equestre sur son piedestal, que ce qui avoit esté proposé sur ce sujet par le sieur Chabry, architecte de la ville de Lyon, n’ayant pas convenu, il luy avoit esté payé quatre cens soixante quatre livres pour les fraix de son voyage.
Mais que pour une entreprise qui merite d’estre conduite avec le plus grand art et la plus grande capacité, Messieurs les Commissaires ont jugé qu’ils devoient avoir recours au sieur Abeille, ingenieur du Roy, lequel ayant esté appellé, s’estoit chargé de donner ses soins pour que les Estats avant leur separation, eussent la satisfaction de voir la statue equestre elevée sur ce piedestal, qu’il a fait construire le modele de la machine qui doit servir pour l’execution de ce projet, que le prix de la main d’oeuvre de la charpente que les ouvriers pretendoient faire monter jusques quinze cens livres, avoit esté reduit par le sieur Abeille a six cens vingt cinq livres, de sorte qu’il s’agit a present d’acheter les bois qui doivent composer cette machine, lesquels pourroient ensuite servir a former le couvert de la cloture ou les echaffauds doivent estre dressez pour poser et travailler les marbres dont le piedestal doit estre décoré.
Que pour êpargner des nouveaux fraix a la province, le sieur Abeille est allé a Toulon par ordre de Messieurs les Commissaires pour retirer de l’arsenal de la marine les mouffles et cordages necessaires, que Monseigneur le comte de Toulouse a la priere de Monseigneur le duc du Maine a donné ordre de faire prêter, et qu’il amenera de Provence a son retour des maitres d’oeuvre accoutumez a élever des grands fardeaux.
De sorte qu’il ne reste plus a l’assemblée qu’a approuver toutes les depenses qui ont esté faites, lesquelles ont esté prises sur le fonds de vingt mil livres imposé par la ville de Montpellier, le sieur Bonnier, tresorier de la bourse, ayant avancé ce qui a excedé cette somme ainsy qu’il l’avoit offert l’année derniere.
A quoy Messieurs les Commissaires ont adjouté que, si les Estats le trouvent a propos, ils donneront les ordres necessaires pour accompagner de rejouissances publiques le jour auquel la statue equestre du Roy sera placée sur le piedestal, et paroitra pour la premiere fois dans le lieu de son emplacement, ainsy qu’il a esté pratiqué dans les autres villes du Royaume, et qu’il a esté deja preparé des desseinz pour des decorations de peinture et des feux d’artifice par les soins de Messieurs les Commissaires qui ne doutent pas que l’execution de ces projets ne reponde a l’attente de cette assemblée.
Surquoy les Estats approuvant tout ce qui a esté fait par les ordres de Messieurs les Commissaires avec autant de diligence que d’economie, il a esté deliberé que la somme de cinq mil trois cens livres contenue au bail passé avec le Sieur Meunier et qui luy a esté comptée en deux payemens egaux pour le transport de la statue equestre du feu Roy depuis Le Havre jusqu’a Frontignan sera allouée dans le compte que le sieur Bonnier rend aux presents Estats.
Comme aussy celle de sept mil livres du bail passé le 27e juillet dernier avec ledit sieur Meunier pour le transport de cette statue depuis Frontignan jusques a la place du Peyrou.
Ensemble celle de sept cens trente une livres pour les depenses qu’il a fait pour la relever et replacer prez de Bordeaux sur un nouveau bateau.
Qu’il sera pareillement alloué cent vingt livres payées au patron Diart, proprietaire de ce batiment.
Et celle de vingt quatre livres quinze sols aux habitants de Frontignan qui ont gardé la statue pendant plusieurs jours.
Que la somme de trois cens quatre vingts quatre livres dix sept sols sera pareillement allouée en deux articles sur les mandements qui ont esté expediez.
Les Estats ont aussy approuvé le bail passé le 23e juillet dernier pour la construction du piedestal, comme aussy celuy qui a esté passé le 27 aoust aux nommez Recouly et Nogaret pour construire un mur de cloture autour de la statue, et celuy qui a esté passé pour les serrures et transports des trois dernieres assises du piedestal.
Et a esté arresté que la somme de trois cent livres payée au sieur Desfours pour son voyage a Lyon et celle de quatre cens soixante quatre livres payée au sieur Chabry seront allouées dans le mesme compte.
L’assemblée a approuvé le marché fait pour la main d’oeuvre de la charpente sur le pied de six cens vingt cinq livres, et a esté deliberé que la somme de trois cens deux livres dix neuf sols payée au sieur Roussel pour avoir conduit la statue depuis l’enclos de la mercy jusques auprès du piedestal sera allouée dans le compte du tresorier de la bourse.
Et a esté arresté que les sommes dont le sieur Bonnier a fait l’avance dans cette occasion luy seront allouées dans son compte, les Estats ayant chargé Messieurs les Commissaires de regler les preparatifs qui doivent estre faits tant pour le feu d’artifice que pour les decorations et autres ouvrages de peinture qui doivent marquer d’une maniere convenable la satisfaction que les peuples ressentent d’avoir enfin executé le glorieux dessein d’elever a la memoire de Louis le Grand mesme aprez sa mort un monument ou le Roy son arriere petit fils et tous ses descendants pourront jusques dans la posterité la plus reculée reconnoistre le zele et la fidelité des peuples de cette province pour leurs monarques.

Culture 17171220(02)
Arts
Approbation des dépenses pour transporter la statue équestre de Louis XIV de Paris au Peyrou via Le Havre, Bordeaux (où le bateau a coulé sous le poids des admirateurs), la Garonne, le canal jusqu'à Sète puis Frontignan et pour l'ériger sur le piédestal Action des Etats

Culture