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Délibération 17590303(08)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17590303(08)
CODE de la session 17590125
Date 03/03/1759
Cote de la source C 7516
Folio 213r
Espace occupé 4 p.

Texte :

Monseigneur l'evêque de Montpellier a dit ensuite qu'il a été lu à la commission un mémoire dans lequel on propose aux états de mettre en culture les plages de la mer appartenant au Roy depuis Narbonne jusqu'au Rhône pendant l'espace de trente années.
Que cette compagnie qui a acquis par diverses expériences les méthodes les plus propres à procurer au royaume par la culture la quantité de sel alkali qui peut être employé dans les manufactures et la manière de le préparer expose que les plages sur les côtes du Languedoc ne servent presque d'aucun usage, mais qu'elles produisent naturellement en quelques endroits des plantes eparses d'une espece sauvage et approchante de la soude et que c'est de ce mélange qui, après une combustion faite sans intelligence, produit ce qu'on appele Salicor.
Que les soudes que nous recevons de l'étranger pour l'aliment des verreries et savonneries, dont il se consomme dans le royaume pour deux millions, sans compter les cendres et potasses qui nous viennent du nord et dont on employe pour un million dans les blanchisseries de toille et bains de teinturiers, augmentant considerablement le prix pendant la guerre, suspendent le travail des manufactures, on expose dans ces temps critiques la fortune des fabriquants à des pertes très considérables.
Que quelques imparfaites que soient les soudes que l'on receuille sur les plages, cette compagnie prétend en tirer parti par des préparations convenables et les dépouiller du phlogistique quy les rend trop grasses et colorantes pour être employées dans les lessives des blanchisseries, ce qui est même nuisible à la transparence du verre et le colore desagréablement mais que la quantité de salicor qu'on en retire annuellement est sy bornée que les établissements pour cette preparation seroient impossibles.
Que pour en avoir avec l'abondance qu'on peut attendre d'une culture bien réglée et la bonne qualité qui est la suite d'une culture bien étendue, cette compagnie propose: 1. De cultiver la véritable soude sur les plages de la mer appartenant au Roy depuis le Rhône jusqu'à Narbonne.
2. De donner annuellement aux communautés le trentième de la production des terrains compris dans l'étendue de leur paroisse, indépendamment du payement de gré à gré des travaux que cette culture procureroit à leurs habitants.
3. Lorsque cette culture seroit fondée, de faire un établissement en Languedoc pour la préparation des soudes à l'effet de les rendre propres aux blanchisseries.
4. De faire un établissement pour fabriquer, avec du charbon de terre, des pains de verre en masse de deux qualités qu'elle vendroit aux verreriers du royaume à meilleur marché qu'ils ne leur reviennent aujourd'huy, et elle demande que pour cet effet les états luy obtiennent de sa Majesté la permission de cultiver en soude les dittes plages, sans aucune redevance pendant trente années, ce long terme étant necessaire pour compenser la dépense de ces établissements, que les soudes et sels alkalis qui en proviendront soient exempts des droits auxquels sont assujetis les soudes et sels étrangers et enfin que les pains de verre en masse qu'elle fabriquera puissent circuler librement dans le royaume sans payer des droits.
Qu'on voit d'abord que ce nouvel établissement tend à procurer une production considérable dans des terres dont on n'en retire aucune, à ocupper beaucoup de pauvres cultivateurs, à consommer beaucoup de charbon de terre et enfin à mettre les verreries, christalleries et blanchisseries sur un pied de perfection qui leur est inconnu, que cependant quelques considerables que ces avantages paroissent être en eux même, ils peuvent être balancés par des inconvénients qu'on ne sauroit maintenant prévoir et préjudicier aux communautés riveraines de ces plages, ce qui a déterminé MM. les commissaires de proposer à l'assemblée avant de délibérer definitivement sur cet exposé de charger les sindics generaux d'envoyer à MM. les commissaires ordinaires des diocèses de Nismes, Montpellier, Agde, Besiers et Narbonne riverains des dittes plages, copie du mémoire dont il s'agit à l'effet d'être communiqué aux consuls des communautés les plus à portée de la mer, pour en faire délibérer les communautés et être, sur leurs délibérations et l'avis des Sr. commissaires, pris aux états prochains, une dernière détermination sur les demandes faites par une compagnie dont on ne sauroit assé louer le zèle.
Ce qui a été délibéré conformément à l'avis de MM. les commissaires.

Institutions de la province 17590303(08)
Consultation des administrés
Les Etats demandent aux communautés de délibérer sur la proposition d'une compagnie de cultiver la soude sur les plages appartenant au roi, de Narbonne au Rhône, afin d'éviter "les inconvénients qu'on ne saurait maintenant prévoir" Action des Etats

Institutions et privilèges de la province

Economie 17590303(08)
Discours sur l'agriculture, l'industrie et le commerce
La culture de la salicorne sur les plages donnerait une production élevée à des terres incultes, occuperait beaucoup de cultivateurs, consommerait du charbon et améliorerait la qualité de la production des verreries, cristalleries et blanchisseries Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Economie 17590303(08)
Teintures et teinturiers
Une compagnie propose de cultiver la salicorne sur les plages en donnant 1/30e de la production aux communautés, de rendre la soude propre aux blanchisseries & de fabriquer avec cette soude, à l'aide de la houille, des pains de verre pour les verreries Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Economie 17590303(08)
Verreries
Une compagnie propose de cultiver la salicorne sur les plages en donnant 1/30e de la production aux communautés, de rendre la soude propre aux blanchisseries & de fabriquer avec cette soude, à l'aide de la houille, des pains de verre pour les verreries Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie