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Délibération 17611128(06)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17611128(06)
CODE de la session 17611022
Date 28/11/1761
Cote de la source C 7529
Folio 203v
Espace occupé 6,2

Texte :

Monseigneur l'Evêque de Carcassonne continuant son rapport a dit que les Etats ayant désiré d'établir dans les principales villes de la Province des moulins à recoupe, autrement appellés moulins à blanc, tels qu'on en use à Paris et dans plusieurs autres Provinces et au moyen desquels on retire une plus grande quantité de belle farine, sans compter l'avantage de faire repasser le gruau, le frère François Lefevre, Cordelier de Mante, parût le plus propre qu'un autre pour faire cet établissement, ayant déjà construit de pareils moulins, et qu'il fut délibéré d'imposer la presente année la somme de 3 000 l. pour fournir aux fraix de cet établissement en priant Monseigneur l'Archevêque de Narbonne de vouloir bien donner les ordres necessaires à ce sujet.
Qu'en execution de cette deliberation il fut convenu le 18e mars d(ernie)r entre le sieur Lafage, sindic général, et le frère François Lefevre, qu'il se transporteroit dans la ville de Montpellier pour y commencer cet établissement avec le nommé Charles Desmarquets, m(aîtr)e meunier à blanc de Pontoise, auquel il seroit payé six livres par jour de voyage de Paris à Montpellier ou d'une ville à l'autre dans la Province et trois livres par jour de séjour, sans en excepter les fêttes et dimanches, et à l'exception seulement des journées où il n'auroit point travaillé, et qu'à l'egard du frère Lefevre, sa depense lui sera alloüée sur le mémoire qu'il en remettroit, dans lequel il comprendroit les avances qu'il se chargeoit de faire aud. Desmarquets.
Que le frère Lefevre et le meunier étant arrivés à Montpellier, le sieur de Joubert, sindic général, écrivit aux consuls de cette ville pour les prier d'indiquer un moulin sur lequel on put faire l'épreuve proposée, mais qu'il n'y eut aucun meunier qui voulut s'y prêter, attendu les changements qu'il y avoit à faire dans la construction du moulin, ce qui mit dans la nécessité d'accepter l'offre qui fut faitte par le fermier du moulin des Guillems par lequel il s'obligea de construire un nouveau moulin pour introduire l'usage de moudre à recoupe dans un lieu le plus convenable du batiment et de fournir la maçonnerie, et généralement tout ce qui seroit nécessaire, excepté la huche et les blutteaux, moyennant la somme de 600 l. qui lui seroit payée par la province, sçavoir 300 l. au commencement de l'ouvrage et le reste quand il seroit fini.
Que lorsque ce moulin eut été mis en état, il y fut fait un premier essay en présence des maire et consuls de la ville, de plusieurs des administrateurs de l'hopital, des consuls des boulangers, et des sieurs de Montferrier et de Joubert, sindics généraux, lequel ne donna pas touts les eclaircissements necessaires par rapport aux contestations qui s'eleverent de la part des boulangers et même des meuniers, qui sont attachés à la manière de moudre des moulins ordinaires.
Que quelque tems après, la même epreuve fut repettée en présence de M. le Maréchal de Thomond et de M. l'Intendant sur quatre setiers de bled, dont deux furent mis au moulin ordinaire et les deux autres dans le moulin préparé par le frère Lefevre. Que la même comparaison fut continuée sur les farines qui étoient provenües des deux moulins et qui furent convertis en pain, et qu'il en resulta que le moulin préparé par le frère Lefevre donne une plus grande quantité de belle farine ; que le pain qui est fait avec cette farine est plus blanc, plus moileux et de meilleur goût et que s'il faut plus de tems pour moudre le bled à ce moulin, cette différence est compensée avec avantage parce que ce moulin fait à lui seul touttes les opérations qu'il faut faire separement à l'egard des moulins ordinaires pour séparer le son et le grüau d'avec la farine.
Que malgré ces avantages, les meuniers paroissent preferer l'usage des moulins ordinaires parce qu'il faut plus de tems pour moudre au nouveau moulin la même quantité de grain, qu'aux moulins ordinaires et que la même raison engage aussi les boulangers à les preférer parce qu'ils comptent pour le tems qu'ils employent chez eux à séparer la farine d'avec le son et le grüau.
Mais que les administrateurs de l'hopital général ont remarqué par l'essay qu'ils ont fait de nourrir les pauvres pendant quelques jours avec du pain fait avec de la farine du nouveau moulin qu'ils en consommoient beaucoup moins et que les pauvres étoient mieux nourris avec une moindre quantité ; que cette expérience leur a donné lieu de delibérer de renouveller le même essai pendant un mois, afin d'être assurés de l'epargne qu'on pourra faire sur le bled pendant une année, mais qu'ils n'ont pû le faire encore par le defaut d'une quantité suffisante de farine faitte avec le nouveau moulin.
Que le frère Lefevre est ensuite allé à Toulouse au commencement du mois d'août, pour y établir un pareil moulin ; qu'il y a trouvé à peu près les mêmes obstacles, et que cependant il en a été construit un au moulin du château, dont le frère Lefevre espère encore plus de succès.
Que cependant l'objet des Etats a été rempli en faisant connoitre la construction des moulins a recoupe et à blanc, dont le public est en état de se servir ; et qu'il faudra ajoûter à la depense faitte par le frère Lefevre et les journées du m(aîtr)e menuisier, les fraix de retour du meunier à Paris et ceux qu'il a falu faire pour la construction du nouveau moulin et pour le dernier essay fait à Montpellier, touttes lesquelles depenses doivent être alloüées dans le compte du sieur Trésorier de la Bourse.
Qu'il restera seulement à régler ce que les Etats jugeront à propos d'accorder au frère Lefevre au delà de son deboursé, que MM. les commissaires ont remarqué à ce sujet qu'independamment du nouveau moulin, il s'est rendu utile soit par rapport à l'agriculture, comme on aura occasion de le dire, soit par rapport aux mechaniques, ayant donné le modèle de plusieurs machines pour conduire dans la ville de Toulouse l'eau de la Garonne et celle de la Rivière d'Aude dans la ville de Narbonne, et qu'il a parû qu'on devoit lui donner la somme de douze cent livres au delà de son déboursé ; au moyen de quoy il cessera d'être defrayé par la province, et il ne sera payé aucunes Journées au S(ieu)r Desmarquets, et seulement les fraix de son retour sur le pied convenû.
Surquoy il a été delibéré de donner au sieur Lefevre la somme de douze cent livres au delà de son deboursé, au moyen de quoy il cessera d'être deffrayé par la province, et qu'il ne sera payé aucunes journées au Sieur Desmarquets au delà du 1er décembre prochain, et seulement les fraix de son retour sur le pied convenû.

Culture 17611128(06)
Découvertes scientifiques et techniques
Le frère François Lefèvre, cordelier de Mantes, a inventé des machines pour conduire les eaux de la Garonne dans la ville de Toulouse et celles de l'Aude dans la ville de Narbonne Action des Etats

Culture

Economie 17611128(06)
Refus du changement
Les meuniers et les boulangers de Montpellier et de Toulouse se montrent réticents devant le nouveau moulin à recoupe inventé par le frère François Lefèvre, cordelier de Mantes, par attachement aux méthodes traditionnelles, plus rapides Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Santé et assistance 17611128(06)
Hôpitaux
Les administrateurs de l'hôpital gén. de Montpellier ont nourri les pauvres avec le pain plus blanc produit par le moulin à recoupe inventé par le cordelier Lefèvre, ont constaté qu'ils en mangeaient moins en étant mieux nourris, ce qui est une économie Action des Etats

Société, santé, assistance

Economie 17611128(06)
Grains et meunerie
Les E. donnent au sr Lefèvre, cordelier de Mantes, 1 200 l. pour l'invention d'un moulin à recoupe fabriquant une meilleure farine ; on ne paiera aucune journée supplémentaire au sr Desmarquets, maître meunier de Pontoise, au-delà du 1er décembre prochain Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Culture 17611128(06)
Découvertes scientifiques et techniques
Le frère François Lefèvre, cordelier de Mantes, a inventé un moulin à recoupe fabriquant une meilleure farine en un temps plus long mais qui groupe toutes les opérations et permet de fabriquer un pain plus blanc Action des Etats

Culture