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Délibération 17781117(10)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17781117(10)
CODE de la session 17781029
Date 17/11/1778
Cote de la source C 7600
Folio 126-131
Espace occupé 5,4

Texte :

Travaux de jonction de la robine de Narbone au Canal de communication des mers.
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Que le sieur de Monferrier, après avoir rappellé à la commission les précédentes délibérations prises par les Etats relativement à la jonction de la robine de Narbonne au Canal des mers & les ouvrages préparatoires faits l'année dernière dans la partie inférieure du nouveau Canal, qui doit procurer cette jonction, a ajouté que les travaux ont été continués cette année, dès que la cessation des pluies de l'hiver a permis d'y travailler ; qu'on a achevé d'abord le recreusement de la partie supérieure de la rigole d'atterrissement, sur environ cent soixante toises de longueur, & ensuite dans le milieu de la base de cette rigole, celui d'une cuvette de six cents toises de longueur sur deux toises de largeur & quatre pieds de profondeur.
Que la hauteur des eaux dans l'emplacement de l'épanchoir & de l'écluse ayant été diminuée par cette cuvette autant qu'il étoit possible de le faire sans épuisements, on a approfondi sans difficulté les fondations sur toute leur étendue jusqu'à la base de la cuvette, qui est à cinq pieds de profondeur au-dessous du niveau des basses-eaux de la rivière d'Aude. Que lorsqu'on a voulu porter les fouilles plus bas, il a fallu employer les épuisements pour se délivrer des filtrations ; & que par ce moyen on a augmenté de trois pieds la profondeur des fondations, dans la partie supérieure de l'écluse, sur environ cinquante toises quarrées.
Qu’on a rencontré pour lors une couche d'un limon argileux très-compacte, que les eaux ne pénétroient point, & sur lequel on a établi un premier bâtardeau d'enceinte, afin d'arrêter toutes les eaux supérieures & les obliger à s'écouler par la cuvette de la rigole d'atterrissement.
Que les diverses sondes faites avant le commencement de l'ouvrage n'ayant pénétré dans ce limon que d'environ deux pieds, on avoit espéré d'abord qu'il avoit une épaisseur suffisante pour y asseoir solidement les fondements de l'écluse & de l'épanchoir ; mais qu'étant de la plus grande importance de ne rien hasarder sur cet article, on avoit fait avec la tarriere divers trous dans ce limon pour en connoître l'épaisseur.
Que dès que ces trous ont dépassé trois pieds de profondeur, il est sorti de chacun d'eux des surgents qui jaillissoient à deux pieds de hauteur, & qui étoient chargés de sablon ; qu'il restoit à savoir quelle est la qualité du terrein au-dessous de la couche de limon ; qu'on y est parvenu en plantant des pilots dans les trous déjà faits, & en les faisant battre au refus du mouton ; qu'ils sont tous entrés de dix-huit pieds plus bas que le dessus de la couche de limon, & que par conséquent le terrein ferme ne se trouve qu'à vingt-six pieds au-dessous du niveau des basses-eaux de la rivière d'Aude.
Que cette grande profondeur exigeant des précautions beaucoup plus grandes que celles qu'on avoit cru devoir prendre d'après le résultat des premières sondes, on s'est borné cette année à fonder l'épaulement droit de la partie supérieure de l'écluse, en profitant du limon argileux qui s'y trouve à une profondeur suffisante pour cette partie élevée de la maçonnerie, en ayant eu soin toutefois de s'y encadrer d'environ dix-huit pouces, & qu'on a été obligé de différer le surplus des fondations jusqu'à ce qu'on ait fait les approvisionnements nécessaires de pilots & de machines.
Que vu la profondeur du terrein ferme & la grande dépense qu'exigeroient les bâtardeaux & les épuisements nécessaires pour bâtir à sec l'épanchoir d'atterrissement & la partie basse de l'écluse, le sieur Garipuy propose de dégravoyer d'abord jusqu'à la profondeur connue du ferme tout l'espace que ces fondations doivent occuper, de l'enceindre par un bâtardeau dont les pilots pénétreront dans le terrein solide, de bâtir l'intérieur sans épuisement avec du giron sur environ douze pieds d'épaisseur ; & lorsque cette maçonnerie aura fait sa prise, d'épuiser les eaux supérieures pour bâtir le surplus à sec.
Que le dégravoiement qui est indispensable ne peut être fait d'une manière plus prompte & plus économique qu'au moyen d'un ponton pareil à ceux dont on se sert pour le recreusement du port de Sette, ainsi qu'on l'a éprouvé sur les travaux de l'Aude & sur ceux de la Garonne à Toulouse ; que MM. les commissaires des Travaux-Publics, sur le rapport qui leur en fut fait lors de la dernière sonde du port de Sette, autoriserent le sieur Garipuy à acheter du sieur Migniot un ponton d'une grandeur convenable pour être amené par eau sur l'ouvrage, en remontant la robine de Narbonne, tous les pontons appartenant à la Province étant trop larges pour passer dans les écluses de ce Canal ; qu'on attend un vent favorable pour faire passer ce ponton à La Nouvelle, & que dès qu'il sera rendu dans la rivière d'Aude à Moussoulens, on ouvrira un petit canal nécessaire pour l'amener sur l'ouvrage, après quoi on refermera la chaussée d'enveloppe ainsi qu'elle est aujourd'hui, pour n'avoïr rien à craindre des crues de Cesse & de l'Aude.
Que l'entrepreneur, de son côté, fait l'approvisionnement des pilots & des autres bois nécessaires pour la construction du bâtardeau, afin de le commencer dès que les excavations le lui permettront.
Que la plus grande partie de la pierre de taille, du moilon & de la chaux est déjà à pied d'oeuvre, & qu'il ne manque pour faire la maçonnerie qu'une provision de pozzolane nécessaire pour donner plus de solidité au giron & aux parements de toute la maçonnerie exposée à l'action des eaux ; & qu'au moyen des arrangements que le sieur Garipuy propose, il espere de faire tous les fondements de ce grand ouvrage dans le cours de l’année prochaine.
Que pour ce qui concerne le creusement de la retenue, formée par la dernière écluse, & qui se termine près le village de Sallelles, il est achevé ; en sorte qu'il ne reste que les ragréages des talus, qui ne doivent être faits qu'après que tous les autres ouvrages seront entièrement finis.
Que le sieur Garipuy observe au sujet de cette retenue qu'on n'a pu parvenir à lui donner toute la profondeur nécessaire qu'en vuidant des sources abondantes qui s'y rendoient, surtout à travers un banc de sable mouvant d'environ deux cents toises de longueur, dans lequel on s'est enfoncé d'environ trois pieds ; que la facilité avec laquelle les eaux souterraines traversent aujourd'hui le sable pour se rendre dans le Canal, vers lequel elles ont une pente, tandis qu'il n'y a point d'eau, fait craindre que la pente devenant dans un sens contraire lorsque la retenue sera pleine , elle ne se vuidât pour lors à travers ce même sable ; & que pour prévenir cet accident, il convient d'en enlever une couche de trois pieds d'épaisseur, tant dans le fonds du Canal que sur ses côtés, & de la remplacer par une couche égale de terre forte ou d'argile qu'on trouve au bord du Canal, sur la hauteur de Salleles.
Que la digue d'enveloppe du côté de Cesse, commencée en 1777, a été achevée cette année ; que la digue opposée est à la moitié de la hauteur qu'elle doit avoir, & que le surplus sera fini dans le cours de l'année en grande partie, avec les déblais à faire pour les fondations de l'écluse & de l'épanchoir.
Que les sommes employées pendant le cours de l'année aux diverses parties de ces travaux, d'après les toisés provisionnels qui en ont été faits, se portent à la somme de cinquante-trois mille livres ; mais que l'état actuel des ouvrages ne permettant pas d'en arrêter définitivement le toisé, on y procédera dès que l'état des travaux le permettra.
Que quant à la continuation des ouvrages, le sieur Garipuy observe que ceux de maçonnerie à faire ne peuvent occuper qu'un petit nombre de travailleurs du pays ; que le surplus peut être employé très-utilement, à continuer le creusement du nouveau canal au-dessus de Salleles, suivant les niveaux de pente déjà déterminés, pourvu qu'on n'intercepte pas les chemins d'Ouveillan & d'Argeliers, & que par ce moyen on accélèreroit la confection du canal, en procurant un travail utile aux paysans ; qu'il a déjà fait procéder à l'arpentement des terres que ce prolongement traverse sur huit cents toises de longueur, & que l'estimation qui y est jointe se porte à neuf mille trois cents quarante-une livres deux sols.
Enfin, qu'en exécution des conventions passées avec MM. les propriétaires du Canal au sujet de celui de Narbonne, ils se sont obligés de fournir à ce dernier toute l'eau nécessaire & de construire un nouveau reservoir sur le ruisseau de Lampy, moyennant une somme de cent soixante mille livres, payable en trois années & en trois paiements égaux ; que les deux premiers ont été faits en 1776 & 1777; que le dernier terme échoit cette année, & qu'il résulte du procès-verbal de visite du Canal, dressé par le sieur Garipuy, que MM. les propriétaires ont fait de très-grands approvisionnements pour la construction de ce reservoir ; qu'ils ont fait procéder à l'estimation du sol, & qu'ils n'attendent pour mettre la main à l'oeuvre que d'avoir convenu du prix.
A quoi Monseigneur l'évêque de Montpellier a ajouté : Que la robine de Narbonne appartenant à la Province, en vertu de la cession faite par la ville, autorisée par un arrêt du Conseil du 18 novembre 1776, les Etats font faire depuis à ce canal les réparations nécessaires, pour la facilité & pour la sureté de la navigation.
Qu’il fut passé un premier bail de ces ouvrages par MM. les commissaires des Travaux-Publics le 19 août 1777, sur le devis du sieur Garipuy ; & qu'il fut rendu compte aux Etats derniers de ceux qui furent exécutés en conséquence l'année dernière ; qu'au commencement de cette année, les entrepreneurs, pour faciliter la traite des sels, ont fait aussi quelques réparations urgentes, tant au chemin du tirage qu'aux fermetures des portes d'écluse, lesquelles se portent à la somme de cinq cents soixante-onze livres dix sols.
Qu'ensuite le sieur Garipuy a dressé le devis des ouvrages à faire cette année à la robine, & que l'adjudication en a été faite le 3 juin aux nommés Bruguiere & Faure, à tant la toise pour chaque nature d'ouvrages ; que la robine a été mise à sec à la fin de septembre, suivant l'usage, le mois d'octobre étant le plus convenable pour la chaume de ce canal.
Que les travaux faits cette année consistent
1°. Au réhaussement du sol du logement du garde-écluse de Moussoulens, pour le porter au-dessus des inondations de l'Aude, & à une chaussée en terre d'environ cent toises de longueur, élevée au même niveau, depuis le pied de la hauteur voisine jusqu'à ce logement, pour établir une communication assurée & pour prévenir les excavations qui auroient pu isoler l'écluse.
2°. A avoir fait à neuf en pierre de taille de Roucaute l'éperon bas de l'écluse de Raonel, & avoir fait aussi en bois de chêne la fermeture de la porte basse de cette écluse.
3°. En une ligne de pilots de bois de chêne de quinze toises de longueur au-dessous de l'écluse de la ville, pour empêcher la formation d'un ensablement causé dans le trajet des barques par le remoux des eaux des moulins voisïns.
4°. A avoir enlevé les dépôts qui se font chaque année vis-à-vis les cales, celui qui étoit au-dessus du moulin du Gua ; & enfin, un autre plus considérable à l'entrée de la ville de Narbonne, entre le pont de Lescoute & celui des Carmes.
Et qu'il résulte du toisé dressé par le sieur Garipuy que ces ouvrages se portent, y compris les gages des gardes-écluses, à la somme de dix mille quatre cents vingt-une livres dix-neuf sols un denier, laquelle jointe à celle qui a été payée au premier entrepreneur, tous les ouvrages faits à la robine la présente année montent à celle de dix mille neuf cents quatre-vingt-treize livres neuf sols un denier, qui a été payée ; savoir, six mille cent vingt-une livres dix sols sur le produit de la ferme des droits de la robine, & quatre mille huit cents soixante-onze livres dix-neuf sols un denier sur les fonds du Canal.
Que le sieur Garipuy observe au sujet des ouvrages à faire l'année prochaine que quoiqu'il ne soit pas possible de déterminer exactement à l'avance le montant de ces entretiens, il estime cependant qu'ils ne sauroient excéder une somme de deux mille livres ; mais il ajoute que l'éperon de la porte basse de l'écluse de la ville, qui est en bois, est en fort mauvais état, & qu'ainsi il est indispensable de le refaire avec la fermeture de la porte en la même manière qu'on a refait cette année l'éperon & la porte de l'écluse de Raonel. Que cette réfaction sera un peu plus dispendieuse, parce qu'elle exige la construction d'un bâtardeau assez considérable pour détourner dans les fossés de la ville les eaux du ruisseau de Lamairal, qui se jettent dans la robine à environ cinq cents toises au-dessus.
Que sur tous ces différents objets la commission a cru devoir proposer à l'assemblée,
1°. Dapprouver les ouvrages qui ont été faits jusqu'à ce jour, tant au nouveau canal que sur la robine, d'après les devis dressés par le sieur Garipuy, & sur les baux passés pour ce double objet.
2°. D'ordonner que les ouvrages seront continués dans l'ordre & en la manière détaillée ci-dessus.
3°. Que le dernier paiement de la somme de cinquante-trois mille trois cents trente-trois livres six sols huit deniers sera fait à MM. les propriétaires du Canal, conformément aux conventions passées avec eux.
4°. Qu’il sera procédé par MM. les commissaires des Travaux-Publics pendant l'année à l'adjudication des nouveaux ouvrages du canal, sur les devis qui en seront dressés par le sieur Garipuy, & que les réparations de la robine continueront d'être faites par l'entrepreneur actuel.
Ce qui a été délibéré, conformément à l'avis de MM. les commissaires.

Economie 17781117(10)
Cours d'eau et voies navigables
Approbation des ouvrages faits & à faire au nouveau canal assurant la jonction du Canal des mers & de la roubine de Narbonne ; payement de 53 333 l. 6 s. 8 d. aux propriétaires du Canal ; adjudication des prochains ouvrages & des réparations de la roubine Action des Etats

Travaux publics et communications

Santé et assistance 17781117(10)
Ateliers de charité et lutte contre le chômage
Les travaux de maçonnerie du canal de jonction de la robine de Narbonne au Canal des deux mers n'occupant qu'un petit nombre de travailleurs du pays, on fera travailler le surplus au creusement du nouveau canal au-dessus de Sallèles Action des Etats

Société, santé, assistance