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Délibération 17880108(09)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17880108(09)
CODE de la session 17871213
Date 08/01/1788
Cote de la source C 7643
Folio 339-345
Espace occupé 6,1

Texte :

Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Que sur le compte qui fut rendu à la dernière assemblée des Etats des divers ouvrages à faire aux digues & aux jetées du Grau de la Nouvelle pour les mettre en bon état, il fut délibéré,
1°. D'approuver les projets présentés pour cet objet par le sieur Ducros & d'autoriser MM. les Commissaires des Travaux-Publics pendant l'année à procéder à l'adjudication des réparations qui pourroient être exécutées dans l'espace de six années, en proportion des fonds que les Etats voudroient y employer.
2°. De destiner aux travaux de l'année dernière la somme de trente-huit mille deux cents quatre-vingt-cinq livres qui seroit prise sur la remise du brevet-militaire.
3°. De charger le sieur Ducros de s'occuper des sondes & des observations nécessaires pour appercevoir les causes qui contribuent à former & entretenir le banc de sable qui obstrue ordinairement l'embouchure dudit Grau.
Qu'en exécution du premier article de cette délibération, MM. les Commissaires des Travaux-Publics ont procédé le 27 mars dernier à l'adjudication qui leur étoit renvoyée, & ont passé le bail au sieur Huc, maître maçon de la ville de Sijean.
Que MM. les Commissaires furent informés alors que le sieur Bompar, précédent entrepreneur des ouvrages dudit Grau, étoit chargé par son bail, qui alloit expirer, d'entretenir le canal qui conduit aux carrières de pierre, moyennant le prix en bloc de six cents livres par année, & que ledit sieur Bompar n'ayant pas donné à ce canal la largeur & la profondeur nécessaires & prescrites par le devis, il paroissoit convenable de faire travailler à ses dépens, au moyen de la somme de douze cents livres provenant du montant de l'entretien des deux années qui n'étoit pas payé ; que sur cet exposé, la Commission ayant chargé le Syndic-Général de sommer par acte ledit sieur Bompar de faire recreuser ledit canal, faute de quoi il y seroit mis des ouvriers à ses dépens, cet entrepreneur, informé de cette détermination, se rendit sur les lieux & plaça quelques ouvriers ; mais qu'ayant, quelque temps après, suspendu le travail, il fut sommé de le reprendre & de le conduire à sa perfection ; qu'alors ledit sieur Bompar exposa qu'étant adjudicataire du chemin de Bouzigues, & ne pouvant par cette raison résider à la Nouvelle pour continuer ledit recreusement, il consentoit que ce travail fût fait à ses frais ; que la somme de douze cents livres pour l'entretien des deux dernières années de son bail qui ne lui avoit pas été payée y fût employée si elle y étoit nécessaire, & qu'il ne lui fût compté que l'excédent s'il y en avoit, que cette proposition n'ayant été faite qu'après d'assez longs délais, le sieur de Montferrier n'a pu la mettre sous les yeux de MM. les Commissaires des Travaux-Publics qu'à l'époque de leur assemblée du 16 juillet dernier ; que ce Syndic-Général a pour lors exposé que l'offre faite par le sieur Bompar de laisser employer la somme de douze cents livres ne pouvoit assurer l'exécution entière de son obligation, attendu que cette somme pouvoit être insuffisante pour l'entier recreusement du canal de la carrière, & qu'ainsi il paroissoit indispensable que ledit sieur Bompar ajoutât à sa soumission le consentement à ce que le surplus de la dépense, s'il y en avoit, fut prélevé sur les sommes qui pouvoient lui être dues à raison des autres ouvrages dont il est chargé ; sur quoi la Commission ayant pris un arrêté conforme, le sieur Bompar y acquiesça par écrit le 18 juillet ; que ce n'est donc qu'à cette époque qu'on a pu reprendre le recreusement du canal des carrières, recreusement qu'il étoit cependant indispensable d'achever pour que les barques chargées puissent y passer, & qui n'a été fini que le 24 septembre.
Qu'il étoit bien tard alors pour commencer à porter des pierres à l'extrémité des môles ; mais que ces môles ayant beaucoup souffert l'hiver dernier, on s'est empressé de travailler au surchargement de leurs bermes & de leurs taluds, en profitant de tous les jours où il a été possible de conduire à la mer les barques pontonnées.
Que les autres travaux faits consistent à la réparation du couronnement & des taluds de la calotte sphérique qui termine la digue de l'est, ou la mer avoit fait plusieurs brèches ; au remaniement des caladats de plusieurs parties des deux digues, où il s'étoit fait divers éboulis aux rempiétements des digues maçonnées qui avoient été souscavées en plusieurs endroits, au rejointoyement de la platte-forme du môle de l'ouest avec du mortier de pozzolane, & enfin à la réparation de plusieurs parties des murs de quai du canal des carrières; qu'indépendamment de ces ouvrages d'entretien, l'entrepreneur ayant à présent deux barques pontonnées, & étant à la veille d'en avoir un plus grand nombre, il a été travaillé au recreusement d'un ancien bassin qui avoit été formé autrefois vers le fond du canal des carrières, afin de donner plus d'étendue & de facilité à l'embarquement des pierres, mais qu'on avoit laissé combler depuis qu'on ne travailloit plus qu'à l'entretien ordinaire avec une seule barque pontonnée ; le sieur Huc, entrepreneur, s'étant soumis à entretenir ce nouveau bassin à la même profondeur que le canal, sans autre paiement que celui de la somme en bloc de six cents livres fixée par le bail pour l'entretien dudit canal.
Que d'après le toisé définitif dressé par le sieur Ducros, tous les ouvrages ci-dessus, autres que ceux pour le recreusement de l'ancien canal qui ont été payés aux frais du sieur Bompar, se portent à la somme de sept mille quatre cents vingt-deux livres deux sols onze deniers qui a été payée à l'entrepreneur.
Que pour ce qui concerne les sondes & les observations nécessaires pour tâcher de reconnoître quelles sont les causes qui contribuent à former & à entretenir le banc de sable qui obstrue ordinairement l'embouchure du Grau, le sieur Ducros a présenté à la Commission les plans des trois sondes qui ont été faites cette année à l'embouchure du Grau, celui d'une autre sonde qu'il a fait faire dans la mer, à droite & à gauche de cette embouchure, sur des lignes paralelles à la direction des digues, jusques à environ deux mille toises de distance de chaque côté ; & enfin, celui d'une sonde que le feu sieur Garripuy avoit fait faire en 1776, depuis la redoute de Montouliés, huit mille deux cents toises à l'est du Grau de la Nouvelle, jusques au delà du cap de la Franqui, six mille toises à l'ouest du même Grau.
Que d'après la comparaison de toutes ces sondes, le sieur Ducros observe qu'il résulte également de celle faite en 1776 à l'est & à l'ouest dudit Grau, & de celle qui a été faite cette année dans les mêmes directions, que sur toute l'étendue de cette côte, l'on trouve douze pieds d'eau à une distance moyenne d'environ cent vingt toises du bord de la plage, excepté à l'approche des jetées de la Nouvelle, où l'on ne trouve cette profondeur qu'à environ cent toises plus avant dans la mer, en sorte que sur environ cent cinquante toises de longueur à l'est desdites jetées, & sur trois cents toises à l'ouest, on voit s'avancer sous les eaux, une espece de cap qui est tantôt plus tantôt moins saillant, selon la direction & la violence des vents.
Qu'étant ainsi reconnu que le fonds de la mer a une inclination sensiblement uniforme partout, excepté au seul endroit où il y a des jettées, ce n'est qu'à l'appui que ces jettées prêtent aux sables qu'on peut attribuer la formation du banc qui les dépasse d'environ quatre-vingt toises, tandis qu'elles dépassent au contraire la direction du bas du plan incliné que forme le fond de la mer, depuis le bord de la plage jusques à douze pieds de profondeur ; & qu'ainsi, on peut affirmer que sans lesdites jetées, on trouveroit à la place qu'elles occupent douze pieds de profondeur en dedans de leur extrémité, puisqu'on les trouve partout ailleurs à pareille distance, & notamment vis-à-vis les Graux de Gruissan & de la vieille Nouvelle, où il n'a été fait aucun ouvrage.
Que si on prolongeoit rapidement les deux jetées, il n'est pas douteux que les courants des étangs à la mer qu'elles contiendroient & dirigeroient plus loin, jointes au ressac des vagues qui les heurteroient, ne soulevassent les sables, & que le courant général de la mer qui vient de l'est n'entraînât derrière le prolongement de l'ouest une grande partie de ceux qui forment le banc actuel ; mais il ne paroît pas moins assuré que les prolongements nouveaux prêteroient aux nouveaux sables qui seroient amenés de la partie de l'est une ligne d'appui à laquelle ils s'adosseroient d'abord, & formeroient ensuite en s'avançant au delà des jetées un banc pareil à celui d'aujourd'hui.
Que dès qu'il est prouvé par les sondes que les jetées déjà faites, loin de rester en arrière du plan incliné formé par le fond de la mer jusques à douze pieds de profondeur, s'étendent au contraire au delà, il paroit qu'il ne faut que procurer du mouvement aux endroits où le repos fait prendre aux sables que la mer entraîne une plus longue inclination que partout ailleurs.
Que d'après cet apperçu, il convient de remarquer que l'embouchure du Grau étant dirigée au sud-est, les vents depuis l'est jusqu'au sud qui viennent tous du large & sont les plus violents y agissent avec une bien plus grande force qu'aux Graux d'Agde & d'Aiguesmortes qui, étant différemment orientés, ne reçoivent pas aussi directement, à beaucoup près, l'impulsion des vagues poussées par les vents d'est & de sud-est ; ce qui fait que les têtes des jetées du Grau de la Nouvelle, quoique bien mieux bâties que celles des deux autres, souffrent annuellement des dégradations plus considérables.
Qu'il résulte des sondes faites à l'embouchure du Grau que lorsque la mer est soulevée par les vents entre le sud & l'est, les sables refoulés vers l'entrée dudit Grau y forment une barre, que lorsqu'au contraire les vents de terre viennent à souffler avec force, les eaux des étangs sont poussées dans la mer avec une telle vitesse qu'elles déchirent le banc, & forment à travers un canal, où l'on trouve neuf, dix & douze pieds de profondeur, selon que le courant agit plus ou moins longtemps, avec plus ou moins de rapidité ; qu'il en résulte aussi que les vents de la partie du sud-est jusqu'au sud, ces derniers-ci surtout, procurent, près de l'extrémité de la jetée de l'ouest qui est la plus avancée vers la mer, des affouillements considérables, & qui sont tels assez souvent qu'il se forme en avant de la digue de l'ouest une large passe à travers le banc ; que l'action du vent du sud contre ladite jetée de l'ouest est même si forte qu'elle entretient presque constamment en dehors de cette jetée un canal de huit à dix toises de largeur, qui s'enfonce dans la plage jusques à environ quatre-vingt toises en arrière de l'extrémité du môle, & où l'on trouve une profondeur moyenne de neuf à dix pieds.
Qu'il suit de toutes ces observations que si la jetée de l'est au lieu d'être plus courte que celle de l'ouest, étoit au contraire un peu plus longue, les vagues du sud qui actuellement ne l'attaquent que très-peu, la heurteroient avec toute leur force, comme elles heurtent à présent contre celle de l'ouest; que le ressac de ces vagues se prolongeroit dans le chenal, & contribueroit ainsi à y entretenir une profondeur suffisante, au lieu de se borner comme à présent à creuser sans utilité un canal profond dans la plage, derrière la digue de l'ouest, & que lorsque les vents de terre viendroient à remplacer ceux de mer, le courant du chenal, plus longtemps contenu & mieux dirigé, étendroit ses effets beaucoup plus loin.
Que si ce prolongement, auquel il paroît convenable de se fixer, ne produit pas un effet suffisant, alors, au lieu de se livrer à de nouveaux prolongements continus, qui ne procureroient qu'un soulagement momentané, on ne sauroit ce semble employer plus à propos une ou plusieurs jetées isolées, qu'on disposeroit de la manière la plus propre à augmenter les effets des vents de sud-est & du sud, puisque c'est principalement du ressac des vagues mues par ces vents qu'il faut attendre les affouillements qui seuls peuvent procurer constamment un fond d'environ douze pieds à l'embouchure du Grau.
Qu'enfin, si ces diverses jetées ne procuroient pas encore un fond suffisant, comme les courants de l'étang à la mer contribuent beaucoup à creuser le banc qui se forme à l'extrémité du chenal, il seroit convenable alors de construire, à la tête de ce chenal près de l'étang, une écluse qui, laissant entrer les eaux de la mer dans cet étang dont l'étendue est très-considérable, les y contiendroit lorsque les vents d'est & de sud viendroient à cesser, jusques à ce que les eaux de la mer étant abaissées, & les vents d'ouest & de nord venant à souffler, on les laisseroit s'échapper avec une rapidité proportionnée à l'élévation des eaux de l'étang au dessus de celles de la mer, qui est quelquefois de quatre pieds, & à la force des vents qui chasseroient ces eaux dans le chenal.
Que si les Etats approuvent le projet du prolongement à faire à la jetée de l'est qui ne seroit que de trente à trente-cinq toises & dont la dépense se porteroit à environ onze cents livres la toise courante, ce prolongement pourroit être exécuté en 1789 en faisant cette année les approvisionnements des pierres nécessaires, & que pour cela, attendu qu'il seroit difficile de faire travailler à la fois deux entrepreneurs différents à des ouvrages de même espece qui se toucheroient, & pour lesquels il faudroit prendre les matériaux aux mêmes carrières, le sieur Ducros rapporte une soumission du sieur Huc, entrepreneur actuel, qui s'oblige à exécuter les nouvelles jetées & digues qui pourront être ordonnées par les Etats, conformément au devis dressé pour celles du Grau d'Agde, dont cet entrepreneur a pris connoissance, & ce, aux prix fixés par son bail pour chaque nature d'ouvrage, à l'exception des pierres destinées aux jetées, pour lesquelles il demande cinquante-quatre livres d'un voyage de barque, portant neuf cents trente quintaux de grosses pierres, au lieu de cinquante-une livres, prix du bail, & quarante-quatre livres d'une même quantité de pierres moyennes, au lieu de quarante-trois livres cinq sols, l'augmentation de trois livres par voyage de grosses pierres & de quinze sols pour celui de pierres moyennes étant, dit-il, indispensable à raison de la plus grande difficulté du manœuvrage à faire pour jeter à la mer, de la dépense des agrets que ce manoeuvrage nécessite, & de celle pour la fourniture & entretien de quatre barques au lieu de deux ; sur quoi ledit sieur Ducros observe que les prix demandés sont les mêmes que ceux de l'appréciation qu'il avoit remise lors de l'adjudication, & qu'indépendamment des embarras sans fin qu'entraîneroit l'admission d'un autre entrepreneur, il ne croit pas qu'on pût espérer d'en obtenir un meilleur marché.
Que des fonds précédemment faits, sur lesquels la dépense des travaux du chemin de Sijean à la Nouvelle a été prise cette année, ainsi qu'il en sera rendu compte dans la suite de ce rapport, il reste en caisse vingt mille cent cinquante-trois livres sept sols neuf deniers, & que pour fournir à la dépense qui pourra être faite l'année prochaine, tant pour les travaux du Grau que pour ceux du chemin de Sijean, il paroît convenable de destiner à ces divers travaux une somme de dix-huit mille deux cents quatre-vingt-cinq livres qui sera prise sur la remise du brevet-militaire.
Que d'après cet exposé, la Commission a été d'avis de proposer aux Etats,
1°. D'approuver l'adjudication faite par MM. les Commissaires des Travaux-Publics pour la continuation des ouvrages du Grau de la Nouvelle pendant six années, ainsi que leur arrêté du 16 juillet dernier sur la soumission du sieur Bompar, relative à l'entretien du canal qui conduit aux carrières de pierre.
2°. D'approuver également le projet présenté par le sieur Ducros pour le prolongement de la jetée de l'est dudit Grau, & d'accepter la soumission faite pour son exécution par l'entrepreneur des autres ouvrages.
3°. De destiner aux travaux dudit Grau la somme de dix-huit mille deux cents quatre-vingt-cinq livres qui sera prise sur la remise du brevet-militaire.
Ce qui a été délibéré conformément à l'avis de MM. les Commissaires.

Economie 17880108(09)
Cours d'eau et voies navigables
Approbation de l'adjudication des ouvrages à faire au Grau de La Nouvelle pendant six ans, de l'entretien du canal qui conduit aux carrières et du projet de prolongement de la jetée de l'est Action des Etats

Travaux publics et communications

Economie 17880108(09)
Cours d'eau et voies navigables
Exposé d'un projet d'aménagement du Grau de La Nouvelle visant à empêcher son ensablement en utilisant les courants marins provoqués par les vents venant de diverses directions Action des Etats

Travaux publics et communications

Gestion comptable 17880108(09)
Affectation de fonds
La somme de 18 285 l. destinée aux travaux du Grau de La Nouvelle sera prise sur la remise du brevet militaire Action des Etats

Gestion financière et comptable