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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16480213(02)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16480213(02)
CODE de la session 16480213
Date 13/02/1648
Cote de la source C 7099
Folio 01v-02r
Espace occupé 1,5

Locuteur

Titre Comte d'Aubijoux
Nom Amboise, d'
Prénom François Jacques
Fonction np


Texte :

Mond. seigneur le comte a dict :
Messieurs, l'honeur qu'il a pleu au Roy de me faire en me commandant, en l'absence de Son Altesse Royalle que sa condi(ti)on et sa charge de lieutenant general de l'estat arrestent auprès de Leurs Majestés pour des affaires plus utilles et plus importantes a leur service, de venir faire icy l'ouverture de vos estatz et faire entendre a ceste illustre assemblée le secours extraordinaire qu'il desire en retirer ceste année m'oblige, comme tous ceux quy ont esté devant moy a la place ou je suis, de vous faire cognoistre, Messieurs, que la guerre durant encore, il est absolumant nec(essai)re pour la maintenir avec les mesmes avantages que les armes du Roy ont partout emporté sur ses ennemis que vous consentiés a l'imposi(ti)on des sommes quy pour cest effect vous seront demandées de sa part, mais après ce que vous avés faict jusques icy et principallemant aux derniers estatz de Montpellier, je senz qu'il n'est pas besoing de vous parler que comme a des personnes entierem(en)t persuadées de ceste necessité et que le seul zelle du service du Roy peult emporter mesmes au della de leur pouvoir par des effortz extra(ordinai)res, cella m'empesche de m'estendre sur les raisons quy vous y pourront obliger, m'asseurant de plus que Monsieur de Breteuil le fera beaucoup mieux que moy et avec plus d'eloquence ; je me contenteray donc de vous dire, Messieurs, que l'honeur que j'ay eu d'entrer dans ceste celebre assemblée comme baron de la province, les tesmoignages de confiance et d'estime que j'en receus et par ma deputation a la Cour ou elle me jugea capable de solliciter ses plus importantes affaires, et ma naissance, m'attachent tellement a voz interestz que les voyant jointz inseparablemant avec le service et l'obeissance que vous devez au Roy, je me trouve obligé par ces puissantes considerations a vous [fragment de page arraché] avec une ardeur et une passion extraordinaire a ne vous en esloigner jamais, scachant particulieremant comme je fais que l'obeissance que vous avés rendu l'année derniere aux ordres du Roy et aux volontez de Son Altesse Royalle l'a desja portée a vous procurer l'exemption des logemans effectifz des gens de guerre, qui est un des plus grandz et considerables soulagemens que la province puisse recevoir, vous ne debvez pas doubter, Messieurs, que, luy donnant suject par une semblable conduite de vous continuer sa protection, elle n'obtienne de la Reyne (que sa bonté, pieté et generosité portent naturellement au bien et soulagemant de tous ses sujectz) tous les avantages que vous pouvez raisonnablement souhaiter, Sa Majesté y sera encor portée par Monsieur le Cardinal, que les soings qu'il est obligé de prendre generallement pour tout l'estat (dont la Reyne luy a confié la conduitte, que nous voyons tous les jours reheussir avec tant de bonheur et tant de gloire) n'empescheront pas de songer au bien de ceste province, pour laquelle il a tousjours tesmoigné beaucoup de bonne volonté.
Avant de finir, je vous supplie de trouver bon que je vous asseure qu'il ne pourroit jamais entrer personne dans la charge qu'il a pleu a Son Altesse Royalle de me faire donner par le Roy ny dans la place ou je seray durant la tenue de vos estatz qui feust plus veritablement, Messieurs, vostre très humble et très passionné serviteur.