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Discours/Cérémonie


Visite ou réception protocolaire - E16490731(2)

Nature Visite ou réception protocolaire
Code du discours/geste E16490731(2)
CODE de la session 16490601
Date 31/07/1649
Cote de la source C 7201
Folio 46r-49r
Espace occupé 4 p.

Locuteur

Titre np
Nom np
Prénom np
Fonction np


Texte :

Monseigneur l'evesque d'Uzes, Monsieur de La Forest Toyras, baron de Castelnau et les sieurs de Fromant, consul d'Usez, et de Cousin, consul de Lavaur, deputez par l'assamblée vers Messieurs du Parlemant de Thoulouze, ont fait leur rapport de ce qui s'estoit passé en leur deputa(ti)on, et Monseigneur l'evesque d'Usez a dit qu'estans partis de cette ville le samedy [blanc] du presant mois ilz auroient fait toutte la dilligence possible pour se randre a Thoulouze ou ilz seroient arrivez le mercredy ensyuvant nonobstant les mauvais chemins, ayant receu en leur passage très grande courtoisie, surtout du sieur Cassaignes, scindic de Narbonne, qui les traités magnifiquemant en sa grange, que leur venue avoit esté anoncée a Thoulouze a l'avance par le sieur de Villeneufve, scindic, qui les avoit precedez d'un jour, a cause de quoy Messieurs du Parlemant, ainsin qu'ils avoient apprins depuis, dez le matin mesmes de leur arrivée avoient pansé a la manière dont ils auroient a les recevoir et donné charge a Monsieur le Premier Presidant d'en conferer avec eux quand ilz seroient venus, ayant resolu avant tout que ce fut en toutte la plus avantageuse et honnorable façon qu'il se pourroit, et auroient même fait exorter Messieurs les Capitoulz de leur randre touttes les honneurs et deferances possibles comme estant envoyez de la part d'un corps très illustre et très considerable principalemant a tous les au(tr)es corps de la province et qu'ilz desiroient singulieremant honorer, et que de fait ensuitte ils auroient rancontré a une lieue de Thoulouze deux de Messieurs les Capitoulz très bien accompagnez chacun dans un carosse a quatre chevaux, qui, les ayant saluez très civilemant, leur auroient offert de les loger, ce qu'ilz n'accepterent pas, ayant des logis d'amis ou on les attendoit, ou lesd. sieurs capitoulz les accompagnerent ; que soudain, nonobstant qu'il fut assez tard, ilz creurent devoir saluer le jour mesmes Monsieur le Premier Presidant ou ilz allarent tous en habitz de campaigne, lequel les ayant receux avec très grande civilité et pris avec grand respect la lettre que Messieurs des estatz luy escrivoient, ensuitte leur fit quelques propo(siti)ons sur le fait de leur reception au Parlemant, les ayant assurez que leurs registres n'estoient chargez d'aucuns examples parce que jusques alors ceus qui avoient esté deputez vers eux de la part de l'assamblée n'avoient esté ouys que par commissaires, ce qui estoit aussy l'une des manieres qu'il leur offroit, mais eux, ne scachant pas a fondz l'importance et la differance des diverses propo(siti)ons qu'il leur faisoit, ne jugerent pas devoir rien eslire pour l'heure, oultre qu'il leur sambloit raisonnable que cette premiere visite fut un pur compliment et qu'ils remissent l'affaire au lendemain.
Que le lendemain, Messieurs les Capitoux leur auroient envoyé demander audiance et seroient venus quatre d'iceux avec leur chaperon, qui, par la bouche du sieur de Lagourée, de l'un d'eux, leur firent un complimant aussi civil et solennel qu'il se puisse, et en estantz sortys, auroient envoyé leur scindic de la maison de ville qui leur auroit fait porter les mêmes presans qu'ilz ont accoustumé de faire de la part de la ville a Messieurs les gouverneurs et lieutenans de Roy, et quelques heures apprès, Monsieur le Capitoul chef du Concistoire avec un au(tr)e les vint encore saluer et les prier de vouloir honnorer la maison de ville d'une visite a tel jour qu'il leur plairroit, ce qu'ilz promirent très volontiers, l'ayant remercyé comme ilz devoient et tous les autres aussi de leur civilité. Durant ce jour, aux heures ausquelles on peut voir Messieurs de la cour de Parlemant, ilz allarent saluer tous Messieurs les presidans et doyens et furent aussi visitez d'aucuns de leurs particuliers amys, et, ayans aprins ce qui estoit des diverses seances et maniere de reception qu'on leur offroit et de la generale intention qu'avoient Messieurs du parlemant de les faire recevoir le plus avantageusemant qu'il se pourroit, ilz allarent le soir retrouver Monsieur le Premier Presidant et luy dire que pour tout choix et resolu('ti)on de leur part ilz les prioint de quatre choses. La premiere, qu'ils fussent ouys en plain Parlemant, chambres assamblées. La seconde, que leur deputa(ti)on ne fut point separée, mais bien assis tous de suitte. La troisieme, que Monsieur le baron portat son espée qui est l'habit essentiel des barons des Estatz. La quatriesme, qu'ilz leur donnassent place dans le corps de la cour telle qu'eux mêmes jugeroient digne et de la qualité des envoyez et de la bienveuillance qu'ilz voudroint leur tesmoigner, le laissant a leur choix. Que le lendeman matin, durant que Messieurs du parlemant estoient assamblez, ilz auroient esté visités avec grand honneur de la part de Messieurs du chapitre de l'esglize maistrepolitaine, qui auroient deputé vers eux Monsieur le chancelier et Monsieur le chantre, premieres dignitez qui se trouvoient pour lors dans la ville, et deux de Messieurs les chanoines, qui les auroient haranguez très civilemant, faisantz particulieremant mention de l'obligation qu'ils avoient aux Estatz lors de la reedifica(ti)on de leur esglize et protestant de n'oublier jamais en leurs prieres de demander a Dieu son assistance pour une assamblée si importante. En second lieu, ilz auroient esté aussi visitez du corps de la senechaucée par Monsieur le juge mage et quatre con(seill)ers qui leur firent un très beau compliment plain de respect et d'affection très grande, ensuitte par le corps de l'université, huit de Messieurs les docteurs regens ayant esté deputez pour cela, et Monsieur le Recteur portant la parole plaine de très grande deferance et civilité, et en dernier lieu, ilz auroient esté aussi visitez par une compagnie de personnes de condi(ti)on et de notables bourgeois qui ont soing par charité de l'hospital de la Grave, cette deputa(ti)on ayant pour but de dispozer Messieurs des estatz a donner quelque assistance a ceste œuvre très pieuse.
Que soudain appres le disner Monsieur le Premier Presidant les vint visiter pour leur faire scavoir ce que le parlemant avoit resolu, scavoir qu'ilz seroient ouys au lendemain s'il leur plaisoit en la seance ordinaire des chambres assamblées, qu'ilz seroient tous sans division receus dans le corps de la cour, que Monsieur le baron pourteroit son espée en la même façon qu'il va aux estatz, que on leur laisseroit le choix d'un des bancs de la premiere enceinte, mais le plus commode pour ceux qui portent parolle estoit celuy qui est vis a vis de Messieurs les presidans, qu'on le leur laisseroit vuide et que les conseillers de la Grand Chambre et presidant des Enquestes qui ont accoustumé de s'y asseoir et qui, lorsqu'on le cedde a quelques envoyez ou commiss(ai)res extraordinaires, ont accoustumé de s'asseoir sur des sieges portatifz qu'on met au devant de ce banc, au contraire, pour le respect qu'on portoit aux estatz, s'assiroient sur des bancs qu'on mettroit derriere.
Le lendemain, sur les neuf heures, Monsieur le greffier civil eut ordre de la Cour de venir au logis scavoir nostre heure, et demy heure apprès, ilz se seroient randus au pied du perron ou ledit greffier vint en robbe et bonnet carré, accompagné de six huissiers qui dessandirent auprès du carosse, d'ou ilz furent accompagnez a la Grand Chambre a leur entrée. La Cour assamblée se leva pour les saluer...
[L'évêque d'Uzès présente alors l'objet de la députation : voir dans le fichier Délibérations 16490731(03)]
Ledit sieur evesque n'avoit rien dit que ce qui luy estoit ordonné par Messieurs des Estatz et avoit tâché de tout son pouvoir en conservant la dignité de l'assamblée qui les envoyoit de randre tout respect possible a celle a laquelle ilz estoient envoyez, et que surtout, si son discours estoit examiné par l'academie franceoise ou par les personnes scavantes aux reigles de l'eloquance, il se trouveroit plain de très grandes fautes, mais s'il est examiné par les personnes les plus austeres du Conseil du Roy, ilz ne trouveront un seul mot contraire a la parfaite fidelité, soumission et zele que cette assamblée a toujours eu et aura pour son souverain monarque et pour le bien de son estat, que, le discours fini, le Premier Presidant leur auroit repondu au nom de la Cour et de leur tesmoigner (sic) par des parolles les plus civiles et affectionnées qui se puissent dire que Messieurs du Parlemant honnoroint, estimoint et cherissoient tandremant la compagnie des estatz et seroient très aizes en touttes occasions de leur randre très humble service et de cooperer avec eux au service du Roy, leur comun maistre, et au bien des peuples de la province ainsin qu'ils l'avoient toujours fait et dans le general et aux affaires particulieres, que sur les demandes des arrestz que nous proposions et sur l'affaire de la commission que nous demandions, ils ne pouvoint pas nous repondre sur le champ parce qu'il falloit que les affaires fussent deliberées, mais que par avance il pourroit bien assurer les Estatz de la part de la Cour qu'ayans un cœur plain d'affection a les servir, ils n'auroient garde de manquer a leur donner tout contantemant dans des demandes plaines de justice. Quoy dit, ilz auroient salué la Cour et s'en seroient retournez en mesme ordre qu'ils estoient venus, reconduitz par Monsieur le greffier civil.
Que l'apresdisnée ensuitte, Monsieur de Donneville, second presidant, accompagné de Messieurs de Combolas et de Reich, seroient venus en leurs logis de la part de la cour leur faire un très civil, très respectueux et affectionné complimant, tous Messieurs les presidans des autres chambres y estant venus aussy en compagnie de plusieurs conseillers d'icelles et en particulier encore presque tous Messieurs du Parlemant, donnantz un très sensible et visible temoignage que cette auguste compagnie avoit receu avec un agreemant non pareil la deputa(ti)on et correspondance d'une affection toutte particuliere a l'affection et respect que celle cy luy avoit tesmoignée.
Le dimanche matin, apprès avoir randu ce qu'on doit a Dieu, ilz auroient esté encore sur les unze heures conviez par deux de Messieurs les Capitoulz de visiter la maison de ville, qui les prierent de vouloir mener avec eux nombre de leurs amys, et de fait, ils se resolurent d'y aller sur les deux heures, et y ayant lors a Thoulouze plusieurs de Messieurs les envoyez et quelques consulz et au(tr)es gentilshommes de la province, ils les y menerent en bon nombre, ayant cinq ou six carosses de compagnie. La reception qui leur fut faite doit estre connue de Messieurs des estatz a qui cette grande ville a randu cet honneur : a leur abord, tous les soldatz en haye aux deux costez depuis la premiere porte, a la seconde devant icelle tous Mess(ieu)rs les capitoulz fors le chef du Concistoire et toute la Bourgeoisie s'avancerent pour les recevoir et, leur complimant fait, un feu d'artifice joua sur la porte, les mousquets, les boites et quelque piece d'artilherie tirerent, les aubois et trompettes sonnantz, on les mena voir les peintures, salles, galeries, arunac (?), bas et haut, a l'entrée et sortye duquel ilz furent saluez de six pieces de campaigne, puis on les mena a la chambre du concistoire ou ilz furent receus par Monsieur le chef du Concistoire, ou ilz trouverent une très magnifique collation de plusieurs pieces de four chargées des armes de la province, pouvant assurer que les estatz en ce rancontre ont esté honnorez en leur personne a l'esgal des plus grandz princes et que ces Messieurs ne pouvoient pas tesmoigner plus d'honneur et d'affection, et Monsieur le baron entra avec l'espée et le carosse des deputez dans la maison de ville.
[Lundi, les députés sont reçus au parlement, qui donne des réponses satisfaisantes à leurs requêtes : voir dans le fichier Délibérations 16490731(03)]
Dès lors, ayant randu en diligence les visites a tous ceux qui avoient honnoré la province en leurs personnes, ilz fussent partys sans les pluyes et le debordem(en)t extraordinaire et presque prodigieux des rivieres du haut Languedoc, et néantmoins, dez le dimanche matin qu'il y eut apparence de beau temps et de liberté de passage, ilz s'en vindrent.
Le bruit de la bonne reception que le parlemant et le corps de la ville de Thoulouze leur avoit fait excita touttes les villes ou ilz ont passé a espier soigneusemant leur passage pour leur randre honneur, et de fait, a Castelnaudary le seneschal et les consulz, a Carcassonne de mesmes leur firent civilité et honneur solennelle, a Beziers Messieurs les consulz dont le premier, Monsieur de Margon, leur fit un très magnifique festin, mais le presidial ne leur fit pas l'honneur de les visiter, ainsy ilz sont arrivez en ce lieu ou avec tout respect ilz supplient la compagnie d'excuser leurs fautes et agreer le service qu'ilz se sont efforcez de randre.
[Ils sont remerciés par l'archevêque de Narbonne et l'assemblée leur accorde des gratifications].