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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16510104(2)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16510104(2)
CODE de la session 16501024
Date 04/01/1651
Cote de la source C 7106
Folio 048v-049r
Espace occupé 1,5

Locuteur

Titre Monsieur de Miromesnil
Nom Dyel
Prénom Jacques
Fonction np


Texte :

A suitte de quoy Monsieur de Miromenil a dit :
Messieurs, Monsieur le comte de Bieule vous fit connoistre, il y a trois jours qu'il vous plût de venir vers nous, que nous acceptions la somme de six cens mil livres par vous offertes a Leurs Majestez.
Mais nous estimerions vous devoir dire que, cette somme estant fort au dessoubz de celle que nous vous avions demandée, la necessité de l'estat obligeoit Leurs Majestez a desirer un secours plus considerable de cette province, si, S. A. R. faisant donner a ces belles et genereuses resolutions que vous avez prises si avantageusemant pour le service du Roy la connoissance qu'elles meritent, nous n'avions eu en mesme temps ordre de vous tesmoigner que Leurs Majestez estoient autant satisfaittes de vostre zele que de la somme, dont vous avez veu aussitost les effetz, Leurs Majeztés ayant prevenu voz demandes, et dans la necessité de faire hiverner quelques troupes en cette province, elles ont voulu, pour vous en espargner la charge, que les deniers de leur subcistance fussent pris sur le don gratuit.
Apprez quoy, Messieurs, il ne reste plus que de vous prier d'achever l'ouvrage que vous avez commancé pour l'entretien des garnisons, dont le fondz n'estans suffizant, nous avons ordre du Roy de vous demander cinquante mil livres pour le suplemant qui est necessaire pour leur subsistance et vostre seureté.
Vous en voyez, Messieurs, les consequances mieux que personne, et quoy que voz soins aillent tousjours a espargner les charges a cette province, nous pouvons vous dire qu'en cette occasion la liberalité fait une espargne bien grande.
Il est certain, Messieurs, que la necessité rand tout excusable et que les soldatz qui ne peuvent vivre de leurs payes sont contrainctz de se licencier, et ce pretexte n'excite que trop souvant leur temerité a la foule et oppression des peuples.
Nous le prouvons, Messieurs, en beaucoup de frontieres de ce royaume ou les retranchemans que la necessité de l'estat a fait faire du fondz de plusieurs garnizons a chargé le plat pays de très grandes foules et contribu(ti)ons extraordinaires.
Mais icy, Messieurs, ou vostre bonne conduitte a toutte la part dans la belle oeconomie de cette province, nous voyons que les soldatz y gardent le precepte de saint Paul stipendiis vivunt et neminem laedunt.
Et affin que cette loy soit inviolable parmy eux et que les gouverneurs et capitaines tenans leurs compagnies complettes, la province y trouve sa seureté comme son repos, nous estimons que vous jugerez ce suplemant aussi necessaire que la demande en est juste et raisonnable.
Vous le pouvez connoistre, Messieurs, et l'importance de la chose par les lettres de S. A. R. qui, veillant tousjours pour le bien de cette province, vous a espargné depuis son gouvernemant touttes les garnisons extraordinaires qui vous ont esté autresfois a si grande charge et dont la despanse excedoit trois et quatre fois ce suplemant qu'on vous demande.
Et comme ce grand prince ne regarde que vostre soulagemant et que S. A. R. Madame la duchesse d'Orleans vous a fait esprouver si recemmant les effetz de ses genereux sentimans, et que pour avoir un libre accez vers Leurs A. R. il suffit d'estre du Languedoc ou de vouloir parler des affaires de la province, nous avons sujet d'esperer que vous donnerez en cette occasion des marques de vostre reconnoissance, qui n'aura jamais un employ plus agreable a S. A. R., laquelle nous a fait l'honneur de nous charger d'adjouster a la demande que nous vous faisons de la part de Leurs Majestés sa recommandation que nous ne doutions point devoir faire sur voz espritz une forte impression de gratitude et reconnoissance.
C'est, Messieurs, tout ce que nous avons a vous dire sur ce subjet, vous supliant très humblemant de croyre que nous conserverons pour cette grande compagnie autant de respect que nous avons de desir de demeurer voz très humbles et très affectionnez serviteurs, et que, esperant en mon particulier de me trouver dans peu de temps au lieu ou la pluspart de voz affaires se consomment, je n'espargneray aucuns soins pour le service soit du general ou du particulier de cette illustre assamblée.