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Discours/Cérémonie
Lettre du roi ou de ses représ. à l'intent. des E. - E16530314(1)
| Nature |
Lettre du roi ou de ses représ. à l'intent. des E. |
| Code du discours/geste |
E16530314(1) |
| CODE de la session |
16530317 |
| Date |
14/03/1653 |
| Cote de la source |
C 7106 |
| Folio |
216r-217r |
| Espace occupé |
1,2 |
Locuteur
| Titre |
np |
| Nom |
np |
| Prénom |
np |
| Fonction |
np |
Texte :
[Lettre des surintendants des finances à l'assemblée]
Messieurs,
Si le Roy demande maintenant a la province de Languedoc un secours considerable dans le don gratuit que Sa Majesté en attend, nous vous pouvons asseurer que non seulemant ce n'est pas pour en profiter mais qu'elle n'a pas intention de l'employer ailleurs que pour la deffence et seureté de la province. Vous estes trop prudens, Messieurs, pour ne pas juger combien il importe que les forces du Roy soient en estat de tenir celles des ennemis esloignées de voz frontieres, et vous avez trop de zele a son service pour ne pas employer vostre pouvoir pour fournir les choses qui sont necessaires pour cela, comme on l'a veu autresfois que vostre province a esté capable de soustenir hautemant l'authorité du Roy quand il y a eu de[s] divisions intestines, on ne doit pas douter aujourd'huy qu'estant toutte reunie elle ne puisse oster aux Espagnolz le moyen d'y rien entreprandre. Nous attandons d'apprandre que l'on aura pris une bonne resolution dans vostre assamblée, et si le[s] ressentimant[s] des particuliers estoient considerables dans les interestz du Roy, nous prandrions la liberté de vous dire que nous vous serons très obligés de ce que vous y aurez contribué. Nous vous conjurons donc de donner moyen a Sa Majesté par voz soings et par vostre credit de garantir une province si considerable que la vostre du mal que les Espaignols luy pourroient faire si, faute d'assistance, les forces de Sa Majesté n'estoient pas en estat de leur rezister, car a moins d'un grand secours pour en entretenir les troupes hors de la province, outre les moyens qu'on leur aura donné dans les quartiers d'hiver pour les remettre en bon estat, il faudra necessairemant qu'elles y sejournent, ce qui ne seroit pas ni le service de S. M. ny l'advantage de la province. Ce n'est pas pourtant, Messieurs, que nous ayons intention de faire suporter a l'advenir au Languedoc la despence de la guerre du Rossillon ny de la Catalogne, car nous esperons que, si Dieu nous fait la grace (comme nous y travaillons) de remettre pendant le cours de cette année les finances du Roy en bon estat, que nous avons trouvées en grand desordre, l'effort que vostre province aura fait sera sans consequance, et que nous aurons moyen de pourvoir aux despences du dehors sans demander aux subjetz du Roy que les assistances ordinaires. Cependant nous vous supplions de nous croire, Messieurs, voz très humbles et très affectionnez serviteurs.
Servien, Fouquet.
A Paris, ce quatorziesme mars 1653.
A Messieurs, Messieurs des estatz generaux de la province de Languedoc.
