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Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - E16530318(2)
| Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
| Code du discours/geste |
E16530318(2) |
| CODE de la session |
16530317 |
| Date |
18/03/1651 |
| Cote de la source |
C 7106 |
| Folio |
202r-203r |
| Espace occupé |
1,3 |
Locuteur
| Titre |
Sieur |
| Nom |
Boucherat, de |
| Prénom |
Louis |
| Fonction |
np |
Texte :
Sur quoy ledit sieur de Boucherat a dit :
Messieurs, apprès ce qui vient de vous estre si sagemant proposé par Monsieur le comte du Roure, il me samble fort inutile de faire un long discours sur une matiere qui doit estre aussytost resolüe que proposée puisqu'il s'agit du service du Roy et du repos des peuples de cette grande province, dont les interestz sont si dignemant confiez a une si illustre assamblée.
Neanmoins le respect, l'estime et l'amour que j'auray toutte ma vie pour les trois ordres qui la composent m'ont tellemant imprimé dans l'esprit aussy bien que gravé dans le cœur une forte passion de vous honnorer et servir qu'en tous les rancontres qui regarderont, dans la fonction de mon employ, le bien et soulagemant de la province, je tascheray de vous en donner des preuves reelles et effectives.
L'estat presant de ce pays qui nous fut hier si eloquemment et naivemant rep(rese)nté par Monsieur l'archevesque de Narbonne nous a engagé, pour satisfaire a l'ordre que nous avons receu de Sa Majesté, de venir aujourd'huy extraordinairemant en cette grande assamblée pour vous assurer, Messieurs, que nous travaillerons de concert avec vous pour procurer du soulagemant au peuple de cette province pendant le sejour des troupes que Sa Majesté a esté obligée, pour sa conservation et pour empescher que les ennemis de son estat ne poussent leurs progrez en Catalogne et Rossillon, de les faire demeurer en icelle.
Et Sa Majesté ayant en singuliere recommandation cette province, non seulemant pour l'importance d'icelle, mais aussi pour les preuves de fidelité et d'affection a son service qu'elle luy a randu en se maintenant dans une parfaitte obeissance pendant les mouvemans excitez dans son royaume, a bien voulu pourvoir a prevenir tous les desordres que cause le logemant des troupes, pour ce subjet elle m'a fait l'honneur de m'envoyer une commi(ssi)on particuliere pour informer et donner ordre aux plaintes de ses peuples et d'adviser avec vous les moyens les plus promptz pour cet effet.
Vous scavez, Messieurs, que les vertus des hommes de Dieu font subsister le monde, quoyque rampli de vice et de desordre, aussy nous esperons que vostre province, quoyque presantemant affligée des maladies qui l'infectent depuis quelque temps et ramplie des troupes que Sa Majesté y a envoyé par la necessité du bien de son service, sera soulagée si par vostre conduitte ordinaire et prompte prevoyance vous y apportez les remedes convenables, ce qui faira dire de vous, Messieurs, a l'esgard de vostre province, ce qui fut dit a un grand sainct qui par ses soingz et sa prevoyance avoit conservé son pays : pax vobis.
Si nous sommes donc assistez de vous en ce dessain si utile et necessaire et en l'execution des ordres de Sa Majesté, nous ne doutons pas que vous ne jouissiez bientost du repoz que nous vous souhaitons et procurerons avec une affection toutte sincere en faisant observer soigneusemant les ordres que nous en avons receu.
