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Discours/Cérémonie


Discours d'un membre des Etats - E16581119(01)

Nature Discours d'un membre des Etats
Code du discours/geste E16581119(01)
CODE de la session 16581021
Date 19/11/1658
Cote de la source C 7123
Folio 62v
Espace occupé 3,6

Locuteur

Titre Monseigneur
Nom np
Prénom np
Fonction Evêque de Nîmes


Texte :

Sire,
Dans le pompeux esclat ou vostre ville de Lion paroit maintenant comme un ciel orné de divins astres, nous dicernons sans peyne celluy quy couvre tous les autres et a l'aspect de Vostre Magesté, nous ressentons avec plaizir que ce quy frape nostre veue gaigne nos coeurs avec empire, la nouvauté surprenante de cest objet nous remplissant de l'amour le plus profond que la prezance d'ung (sic) grand roy puisse inspirer a ses subjectz, ainsy dès ce moment, nous exprimons par nos transportz et par nos sentimans ceulx quy seront bien tost communs a toutte la province, et aux Estatz de Languedoc, ils ont la joye de s'assambler soubs l'inspection et les regardz de Vostre Magesté, ces Estatz, Sire, quy sont Vostres, partant de divers tiltres et quy bornent tous leurs souhaitz au bonheur de vous plaire, ont recuilhi touttes leurs voix ou pour mieux parler touttes leurs ames en noz bouches pour les offrir a V(otre) M(ajesté), et pour luy protester qu'apres les efforts qu'ils ont faictz despuis la guere, declairée pour soutenir l'honneur et la justice de voz armes, tous affaiblis qu'ils sont par leurs longues souffrances ils desployerent sans regret et sans gehenne ce quy leur reste de force et de vie pour consommer la gloire de leur fidelitté, ceste assurance, Sire, est un depost que nous avons receu, nous nous en deschargeons aux pieds de V(ot)re Magesté, la supliant très humblemant de croire que par le zele singulier quy nous attache a son service, nous serions satisfaictz sy aux despans de nostre sang nous pouvions voir en fin les ennemis de cest Estat baiser le sceptre de Vostre Magesté, comme la verge quy les dompte.
Ceste campagne, Sire, qu'un esclair de voz yeux a signalé par de sy grandz suc[c]es vous est ung pas bien advancé pour achever l'abaissemant de leur orgueil, c'en estoit faict sy sur le gain d'une bataille vostre propre valleur ne nous eust mis hors de combat en desreiglant vostre santé, mais fault-il rappeler l'affreux et triste souvenir de ceste maladye qui a cousté tant de frissons et tant de larmes a vos peuples alors, Sire, que les simptomes en feurent sy mortels et les pronostics sy funestes, l'incertitude de v(ost)re guerizon quy nous rendoit inconsolables devoit estaindre la chaleur de tous voz generaux, oster le cœur a vos soldatz, dissiper vos armées et interrompre vos victoires, mais par l'evenement v(ost)re convales[c]ence trompa l'espoir des ennemis et la crainte de vos subjectz, vostre mal diminua et vos triomphes au[g]menterent, aux convulsions et aux froides sueurs aux combatz mesmes de la mort vous fustes conquerant, soubs la conduitte de Vostre ombre l'indignation et la dolleur se joignit au courage de vos troupes victorieuzes pour abattre touttes les forces du Milanet et de la Flandre dans aussy peu de temps qu'il en falleust a Vostre Magesté pour reprendre les siennes.
Nous en avions rendeu des actions de graces solennelles a Dieu quy n'a semblé permetre Vostre chute que pour vous relever par ung secours miraculeux en l'art des hommes et les crises de la nature ne pouvoyent arriver nous en devons de sacriffier de louange et d'eternelle gratitude a nostre reine incomparable, a cette tendre mere, et deux fois mere de Vostre Magesté quy vous a mis au monde, pour estre le modelle a l'exemple de tous les roys, mais qui dans ceste ocazion a ceste dure espr[e]uve vous a donné une seconde vie par ses soins amoreux pour estre le bonheur et les delices de Vos peubles.
Enfin, Sire, nous en devons une recognoissance toutte par(ticulie)re a ce fidelle et clairvoyant ministre dont Vostre Magesté cognoist le cœur et l'affection ingeniuze a tous usages po(ur) l'intherest de Sa Grandeur et pour le bien de son service en sorte qu'il n'apartient qu'a vostre Magesté de mezurer par son estime l'utilitté de ce grand homme quy ne vit que pour elle, appuyé sagemant toutte la gloire de son regne.
Il ne nous reste a desirer sinon que ce regne vous sanctiffie par les beneditions du ciel et de la terre, qu'il soit heureux comme il est esclatant et que la paix appres laquelle tout le monde soupire suc[c]ede enfin a vos conquestes pour restablir la justice dans V(ost)re Estat et le calme dans vos provinces ; pour ceste paix, Grand Roy, ce seroit peu ou rien du tout de vous offrir nos biens dans l'estat ou nous sommes, nous vous prometons des autels et les Estatz de Languedoc, quoy qu'espuisés et aux dernieres deffaillances, ils sont honnorés de l'approche de Vostre Magesté, luy paroitrons sy plaines de feu pour sa satisfaction qu'elle jugera bien que ce quy manque a leur pouvoir ne manque pas a leur courage ny aux dispozitions de leur aveugle obeyssance.
Sy cest honneur ne nous arrive, des affaires plus importantes vous appellant ailheurs, il ne fault pas seulemant subconner que nostre zelle en soict plus tiede ou que nos pas et nos demarches en soint plus languissantes, Vostre Magesté, Sire, ne peult jamais estre esloignée de nous, quelque distance quy nous separe d'elle, nous la voyons et la trouvons partout sans la chercher ailheurs que dans nous mesmes en tout heure, en tous lieux et en toutes apolica(ti)ons (?), elle nous est prezante de loin comme de près, nous recevons avec respect ses impressions, ses ordres et ses comendemantz par tout nos cœurs comme de glace de miroir nous la font voir avec les atraictz et les charmes quy leur sont naturels et ses charmes sont sy puissans qu'ils font que nos services ne sont presque vollontaires, nostre debvoir et nostre eslection y ayant moins de part que la douce necessitté que nous sentons dedans nous mesmes d'asubjetir sans rezistance nos sentimans a voz dezirs et en ung mot de nous trouver sans vollonté lorsque que la V(ot)re paroit.
Mais en cest estat, Sire, nous ozons esperer que vostre magesté quy voit nostre resignation et nostre amour sans bornes menagera nostre debris et les lambeaux de nos fortunes, ne voulant pas qu'une province, sy soubmize et sy considerable expire en la servant et qu'elle se consomme dans ses propres ardeurs. Elle a faict choix de nos personnes pour vous venir rendre en ce lieu ses très humbles debvoirs. Vostre Magesté, Sire, recevra s'il luy plaict cest homage respectueux avec les vœux communs des trois estatz de Languedoc quy conspirent d'ung mesme cœur a dezirer que vous soyés (sic) ung siecle entier regnant le plus heureux et le plus satisfaict comme le plus aymable et le plus acomply de tous les princes de la terre.