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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16591022(04)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16591022(04)
CODE de la session 16591001
Date 22/10/1659
Cote de la source C 7125
Folio 019v-020r
Espace occupé 1,9

Locuteur

Titre Monsieur de Bezons
Nom Bazin, de
Prénom Claude
Fonction Intendant


Texte :

Messieurs,
Quoyque l'ambition soit la plus legitime passion des grandes ames et la verteu des conquerans, l'experiance vous vient de faire voir que le Roy, au milieu de [s]es victoires et de ses triomphes, s'est desarmé luy mesme pour establir une paix solide et pour procurer le repos a ses subjectz, après avoir longtemps combatu pour la gloire de l'Estat et rendeu a la France [s]es entiennes limites du Rhein et des P[y]rennées, après avoir reuny l'Artois et faict sentir a tous ses alliés l'effect de sa protection puissante, il a creu estre obligé de remettre le lustre au dedans de son royaume comme il avoit estendeu sa gloire au dehors, et comme il avoit rendeu par sa conqueste cette justice a son Estat il a creu se la devoir a soy mesme en restablissant son authorité qui est le fondemant de sa grandeur et la source du bonheur des peuples, ainsy, faisant reflexion sur la conduicte de cette province il a pensé que son authorité avoit esté blessée par la revocation de l'edict de Beziers faicte en l'année 1649 dans un temps de trouble et d'orage.
L'année derniere nous expliquames dans cette assemblée la nullité de cette revoccation et nous fismes voir par le dispozition du droict et par l'usaige de toutes les nations que cet acte ne pouvoit subcister, et quand mesmes vous auriés quelque fondemant pour le pretendre, il faudroict tousjours commancer par restablir les choses au meme estat qu'elles estoint lors de la mort du feu Roy sans se prevaloir d'une revoca(ti)on destituée de toutes [s]es formes, car puisque la bonté du Roy a vouleu oublier ce quy [s]'estoit passé ez années 1648 et les suivantes, puisque nous desirons pour le repos de ceux quy s'estoint esloignés de leur devoir que ce temps soit couvert d'un silence eternel, est il raisonnable de se prevaloir de ce quy a esté faict contre l'authorité du Roy ; et ce n'a pas esté sans raison que la prudence des ministres a faict relacher alors des choses prejudiciables pour empecher les mauvais effectz qu'un soullevemant presque universel quy s'estoit eslevé dans l'Estat pouvoit causer, aussy les decretz que le senat de Rome faisoit publier dans des occasions de cette qualité n'estoint considerés qu'autant que la necessité qui les avoit produictz duroit, non patrum conscriptorum voluntas sed teterrimae necessitatis truculenta manus huic senatus consulto stilum imposuit. C'est pourquoy le Roy desire de restablir l'edict de Beziers au mesme estat qu'il estoit auparavant la revocation, et Sa Ma(jes)té nous commanda hier d'entrer aujourdhuy pour vous tesmoigner de sa part et vous dire que, son autorité ayant esté blessée en cette occasion, elle preferoit ce restablissement a tout autre secours qu'elle auroit peu attendre de la province, d'autant plus que le peuple se treuve soulagé par cet edict puisque toutes les impozitions sont fixées a une somme modique et que mesmes les estappes que vous aviés accordées depuis ne seront plus necessaires par la paix, et passant plus avant Sa Majesté est persuadée que voz privileges n'en reçoivent aucun prejudice, car quand mesmes nous vous considererions comme corps d'estat depuis la constitution des empereurs Arcadius et Honnorius, quand nous advouerions que vous avés esté reunis a la Couronne par Charles le Chauve avec les mesmes advantages que vous possedés, n'avés vous pas depuis ce temps recogneu que vous deviés contribuer aux necessités de l'Estat et a la subcistance ordinaire a proportion des autres provinces, n'avés vous pas fixé vostre octroy dès auparavant le regne de François premier, et pour cella vous n'aviés pas creu prejudicier a voz privileges, quel inconveniant sy toutes les choses ayant augmenté infiniment et toutes les despences de l'Estat ayant creu vous ayez donné vostre consentemant a l'augmentation de vostre octroy et a le fixer a la somme qu'il estoit par l'edict de Beziers ?
Il y a de plus, l'establissement du taillon est une chose moderne, vous en avés porté vostre part a proportion des autres provinces et en [mil] six cens vingt sept lorsqu'il a esté doublé vous avés receu ce doublemant comme une suite des premieres impozitions, ne disons point que l'edict de Beziers soit un ouvrage de la colere du Roy, Sa Majesté est satisfaicte de vostre zelle et de vostre fidelité a son service, et la seule consideration du restablissement de son authorité le porte a vous demander une desliberation contenant que vous consentiés a ce restablissemant, c'est ce que nous avons eu ordre de vous expliquer.