AIDE Fermer

TRI DE RÉSULTATS


Pour trier les tableaux de résultats, il suffit de cliquer sur un des intitulés de colonne.



Vous pouvez également faire des tris sur plusieurs critères en cliquant sur plusieurs intitulés de colonne tout en maintenant la touche "majuscule" enfoncée.


Le nombre de critères de tri n'est pas limité.


aide
Accueil / Recherche trans-session / Discours de l'un des commissaires du roi - E16620112(02)

Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16620112(02)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16620112(02)
CODE de la session 16620103
Date 12/01/1662
Cote de la source C 7132
Folio 18r-18v
Espace occupé 2

Locuteur

Titre Monseigneur le prince de Conti
Nom np
Prénom np
Fonction


Texte :

Messieurs,
Il arrive souvant que dans les grandes maladies les medecins les plus habilles se trompent dans leurs pronostiques, et comme leur science a ses limites, lorsqu'ilz pensent avoir surmonté le mal par la force de leurs remedes, quelque simptome nouveau les rejette dans la necessitté de les redoubler sans regarder a la foiblesse de leurs malades, les corps politiques n'ont pas un meilleur sort que les naturels, et ceux qui gouvernent les uns et les autres, estans esgalement hommes et par consequent bornés dans leurs cognoissances, sont aussy esgalement sujetz a trouver des maux impreveus qui viennent renverser des guerisons presque consommées, qui les obligent a des nouveaux remedes et a ne pas laisser les corps qu'ilz traittent ou l'estat qu'ils gouvernent dans un repos qui leur seroit funeste.
Le Roy croyoit, ayant donné la paix a ses subjetz, n'avoir plus qu'a leur en faire gouster les fruictz, il se persuadoit desja qu'il estoit parvenu a la fin de ses traveaux et au but de tous ses desirs qui n'estoint autres que le soulagement de ses peuples, lorsqu'entrant avec un soin paternel dans le detail de ses affaires, il a recogneu avec douleur qu'un mal beaucoup plus dangereux attaquoit son royaume, et il m'a commandé très expressement de vous faire scavoir qu'ayant vouleu luy mesme prandre le soing de l'administration de ses finances il a esté surprins de trouver plus de vingt milions de livres de son revenu plus clair et plus liquide alienné despuis sept ou huict ans, l'année entiere et partie de 1663 consommées, en sorte qu'il se trouveroit dans des difficultéz presque insurmontables de pourvoir aux necessittez de l'Estat si par un dernier mais salutaire effort les provinces ne le secouroint puissamment, Sa Majesté attand que celle qui jouit des plus grandz privilleges que touttes les autres de son obeissance, en l'assistant considerablement ceste année luy donnera moyen de metre un bon ordre dans ses affaires pour travailler après solidement au soulagement de ses subjetz. Plusieurs se persuadent faussement que ce soulagement est un bien qui n'a son estre que dans les harangues des commissaires, mais quand la parolle de Sa Majesté ne vous seroit pas un garand dont il ne nous est pas permis de doubter, sa conduitte presente seroit capable de desabuzer les plus incredulles d'un sentiment faux, et l'establissement de ceste chambre de justice qui va venger les peuples de tous ces traittans qui s'estoint nourris du plus pur de leur sang est la preuve la plus certaine des saintes intentions du Roy. Entrés en part, Messieurs, de ce grand ouvrage en luy donnant de bonne grace ce que vous ne pouvez luy reffuzer sans manquer de zele a son service, vous saurés par Monsieur de Bezons la qualitté des chozes qu'il desire, et je me tais apprès vous avoir fait remarquer que celuy qui demande est un Roy, et un Roy qui gouverne.