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Discours/Cérémonie


Discours de l'un des commissaires du roi - E16621207(03)

Nature Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste E16621207(03)
CODE de la session 16621124
Date 07/12/1662
Cote de la source C 7137
Folio 22r-25r
Espace occupé 6

Locuteur

Titre Monsieur de Bezons
Nom Besons, de
Prénom Claude
Fonction Intendant


Texte :

Monsieur de Besons a dit :
Messieurs,
Pour juger sainement de l'avantage et de la gloire de cette province, il faut considerer Monseigneur le prince de Conty, qui entre aujourd'huy dans cette assemblée pour vous demander de la part du Roy un secours considerable pour la necessité de ses affaires et pour contribuer au besoin de l'estat dont vous faites une sy noble partie. Et comme cette demande est la marque la plus eclatante de vos privileges, le zelle avec lequel vous y respondrés est la seule voye pour meriter la continuation des graces de nostre monarque, en quoy conciste la veritable felicité des peuples.
Vous serés informés par Messieurs vos depputés comme Sa Majesté ne laisse eschaper aucune occasion de rependre sur vous de nouvelles graces, le soin qu'elle prend pour le restablissement du commerce, la discution des peages qui en empeschent la liberté en sont une preuve convainquante, et en un mot ses soins paternels pour la liquidation des debtes et pour empescher que les communautés ne soient accablées d'une ruine totalle par une licence effrenée qui s'estoit introduitte d'emprunter ou d'imposer sans cause legittime, violant en ce point les fondemens de la monarchie : tous ces remedes ne peuvent partir que des soins de nostre prince, qui consacre tous les momens de sa vie au bonheur de son royaume.
Il ne faut pas s'imaginer que la paix porte tout d'un coup les richesses dans les coffres du Roy, les corps après les longues maladies ont autant besoin de se restablir de la foiblesse ou les ont jetté les remedes que du mal mesme, aussy les dissipations avoient-elles esté sy grandes pendant la guerre, les moyens pour restablir les desordres si lents, que l'on ne peut de longtemps parvenir au but que l'on s'est proposé, et pour rembourser touttes les alienations qui ont esté faites despuis quelques années, il faut espuiser le plus clair des finances du Roy, et lorsque Sa Majesté n'a que des pensées de paix, qu'il delivre la religion catholique de l'opression qu'elle souffroit dans son Estat, qu'il procure la liberté de conscience chés les estrangers, il se trouve obligé d'entrer dans une nouvelle guerre pour venger l'assassinat commis en la personne de son embassadeur dans Rome.
Les ambassadeurs ont tousjours esté considerés comme des personnes sacrées, leur arrivée estoit une marque de paix, et ils en portoient pour cela le simbole en la main,
Jamque oratores aderant ex urbe latina
Velati ramis olea
Il n'y avoit dans l'antiquité que les dieux qui eussent droit d'en avoir, et ce droit qui leur apartenoit par preciput passé en la personne des Rois, qui en sont les images, et pour cela il s'apelloit par excellance jus regium. les injures qu'ils ont receues ont tousjours esté considerées comme faictes en la personne de ceux qui les envoyoient, et touttes les nations sont entrées dans cette vengeance commune, si civis pulsatus, actio est injuriarum, si magistratus majestatis, si legatus bello, et jure gentium agitur. Et il ne faut point que l'on entre dans aucune crainte de ce que Roy porte ses armes en Italie pour venger cette offense, Sa Majesté conservera tousjours le respect qu'elle a pour le S(ain)t Siege et la consideration mesme pour la personne du pape, qu'elle distinguera d'avec ceux qui abusent de son auctorité, elle conservera le patrimoine de Saint Pierre et la dotation de ses ancestres. mais elle empeschera que des personnes eslevées d'une condition basse ne se mesurent avec les testes couronnées et ne se fassent une fortune du bien des pauvres et de celuy de l'Esglise.
Les desordres qui nous restent de la guerre, la necessité d'en entreprendre une nouvelle, l'entretien de tant de places conquises, le soustien du dedans de l'Estat, et la misere des autres provinces, fait que Sa Majesté espere de vous un secours considerable, proportionné a vos forces et au besoin de ses affaires. Nous n'avons point d'ordre de vous proposer pour cest effect de nouveaux edicts, puisque l'on songe a supprimer plustot les aliena(ti)ons qui ont esté faictes despuis peu que d'imposer des charges perpetuelles, mais le Roy espere que vous luy accorderés deux millions cinq cent mille livres de don gratuit, et que de cette somme il y en aura deux cens mil escus payables comptant, et Sa Majesté se promet avec raison que les advantages que reçoit tous les jours cette province de sa bonté l'obligeront de respondre avec respect et soumission a cette semonce.
Il n'y avoit point de peuple plus chery de Dieu que celuy d'Israél, il estoit tous les jours comblé de nouvelles benedictions et de nouvelles faveurs, s'il faut le tirer de la captivité d'Egipte, la mer s'ouvre pour luy faire passage, s'il le faut nourrir dans le desert, le Ciel fait pleuvoir la manne, la terre la plus seiche et les rochers arides luy fournissent de l'eau pour appaiser sa soif, et le soleil dont le cours n'avoit jamais esté interrompu devient immobile pour eclairer ses victoires et ses triomphes, et Dieu veut bien appeler un contrat d'alliance l'obligation qu'il se donne de luy continuer ses graces, et le peuple s'oblige d'escouter sa voix et ses semonces, d'estre soumis aux ordres de ses prophetes, de ses capitaines et de ses Rois, et de signaler par son obeissance la soubmission a ses ordres, Attende et audi, Israel, hodie factus es populus domini tui, ut audias vocem eius et facias mandata quae praecipio tibi. Les privileges du Languedoc, leurs exemptions et leurs indemnités doivent estre la reigle de leur obeissance, et vous estes obligés, Messieurs, par une juste reconnoissance, de prevenir les demandes de celluy qui vous comble de tant de bienfaits; Passons plus avant, et disons que lorsqu'il fallut bastir un temple pour l'Eternel, le mesme peuple d'Israel consacra ce qu'il avoit de plus precieux pour ce travail, et les femmes quitterent leurs ornemens et leurs parures, figure admirable de ce qui se passa en Languedoc après la bataille de Poictiers lorsque cette province fidelle n'oublia rien pour reparer la perte de cette journée fatalle. Dukerque se trouve entre les mains des Anglois, la memoire des choses passées fait desirer de tirer cette place de leurs mains pour ne laisser jamais aucun pretexte de desordre, et bien que ces raisons politiques feussent assés fortes pour obliger Sa Majesté a ne rien espargner pour une sy pretieuse acquisi(ti)on, le dessain d'y restablir la religion et relever les autels prophanés despuis qu'ils en sont les maistres est le plus puissant motif pour l'y porter. Cependant il faut fournir cinq millions pour la recompense de cette ville, et le Roy ne peut esperer de trouver cette somme que par des secours extraordinaires. Faites, Messieurs, refflection que nous vous demandons que vous y contribuiés considerablement, nous vous le demandons de la part du Roy qui connoit les necessités de son Estat, et quoiqu'il n'ayt point d'autres bornes a sa puissance que celle de sa volonté, il veut bien s'en donner a luy mesme, pour attendre de vostre zelle et de vostre affection ce qu'il doit esperer de vous avec justice.











































































Il ne faut