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Délibération 16530428(04)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
16530428(04) |
CODE de la session |
16530317 |
Date |
28/04/1653 |
Cote de la source |
C 7106 |
Folio |
231v-233v |
Espace occupé |
3,4 |
Texte :
Monseigneur l'evesque de Montauban a dict que depuis avoir pris conged de la compagnie pour aller a la cour il avoit apris de toutes parts qu'on luy avoit randu de si mauvais offices auprès du Roy pour de[s] choses qu'on suposoit s'estre passées durant la tenue de ces Estatz qu'on avoit induit ses ministres a luy envoyer une lettre de cachet qui soubz d'au(tr)es pretestes (mais en effet pour le tirer de cette assamblée) luy ordonnoit de se randre auprès de Sa Majesté, ou, quoyqu'il esperat de la justice et de la bonté du Roy, de la netteté de sa conscience et de l'innocence de sa conduitte tout bon et favorable traittemant, neantmoins, a cause que tels ordres sont des marques de la mauvaise satisfaction que Sa Majesté peut avoir de ceux a qui on les envoye, il a creu que s'il partoit dans le temps qu'on luy avoit donné contre luy, et mesmes lorsqu'il y avoit icy des personnes qui n'avoient pas feint de dire qu'ils les avoient en leur pouvoir, ils pourroient parler de son despart comme d'une fuitte et tascher de persuader qu'il y avoit esté obligé par la crainte de recevoir un commandement d'aller randre compte au Roy de ses actions, ce qui luy auroit fait prendre la resolution, par le conseil de ses amis, d'attendre encore quelques jours, outre qu'il esperoit de l'innocence de ses intentions et de sa conduitte que ceux qui avoient voulu se charger de cette lettre trouveroient si peu de conformité de ce qu'ils avoient escrit a la cour avec ce qu'on croiroit icy qu'ils n'auroient pas l'assurance de la luy randre, et que, s'il partoit, ils pourroient s'en excuser sur son absence a l'esgard de ceux a qui ils auroient donné ce faux advis et laisser ainsy quelque temps ceux qui ne le connoissoient pas dans l'occasion de doubter de sa fidelité et ternir sa reputation, dont la pureté fait le plus grand bien et la plus grande gloire de ceux de son caractere, que cependant il supplioit la compagnie de faire reflexxion sur les propo(siti)ons qu'il avoit faittes, sur les advis qu'il avoit ouvertz, sur les paroles qu'il avoit portées de sa part, sur ce qu'il avoit dit ou fait par son ordre a l'esgard de Messieurs les commissaires du Roy durant les diverses conferances qui avoient esté entre eux et Messieurs les deputez des estatz, du nombre desquels ayant eu l'honneur de s'estre trouvé le premier, il avoit esté obligé de parler plus souvant et plus longuemant que les autres, affin que s'il luy estoit eschappé quelque parole ou quelque action qui meritat, au jugemant de l'assamblée, qu'elle ne l'advoüat pas, elle l'en advertit et luy en fit la censure dont il seroit digne, a laquelle il se soumettoit volontiers, comme au contraire si l'assamblée ne luy avoit rien veu faire ny rien ouy dire qui ne fut conforme a ses sentimans et digne d'un evesque obligé par tant de devoirs au service du Roy et au bien de la province, qu'il la conjuroit de l'honneur de son tesmoignage public, avec lequel il ne doutoit point qu'il ne peut facilemant se deffandre de la calomnie de quelques particuliers donneurs de faux advis qui, voulant faire valoir comme services leur meschante conduitte, s'efforçoient de faire passer pour des fautes celle qui n'estoit pas sellon leur sens, qu'il ne scavoit de quelle main luy estoit venu ce coup, qu'il avoit raison de croire que Messieurs les commissaires du Roy n'y avoient aucune part puisque non seulemant ils luy avoient tesmoigné en leur par(ticuli)er qu'ilz estoient satisfaitz de luy et mesmes qu'ils luy avoient fait l'honneur de le visiter en ceremonie et ayant en main une lettre de Monsieur de La Vrillere du 4e de ce mois qui leur donnoit charge de la part du Roy de luy tesmoigner quelque gré pour le sermon fait a l'ouverture des Estatz, dans lequel il avoit traitté de trois devoirs des peuples envers Dieu, le Roy et la patrie, qu'il ne se pouvoit persuader qu'aucuns particuliers de la compagnie eussent contribué a ce meschant office, parce que la charité dont sa condition l'engage de faire une profession singuliere n'estant point soubçonneuse, il ne pouvoit faire aucun jugemant desavantageux a leur probité, mais quelque homme pour ignorer la cause d'un mal, on ne laisse pas de le sentir, aussy pour ne scavoir pas ceux qui l'avoient traitté de cette sorte, il n'en estoit pas moins obligé a suplier la compagnie de l'ayder a s'en garentir et de s'appliquer sellon sa prudence aux moyens convenables de s'esclaircir d'une affaire de si estrange et de si ruineuse consequence et de luy ordonner de quelle façon il s'y devoit conduire.
Sur quoy Monseigneur l'archevesque de Narbonne, prenant la parole, auroit dit qu'il avoit entendu parler de touttes les choses dont Monseigneur l'evesque de Montauban s'estoit plaint, mais qu'il n'en pouvoit imaginer les autheurs ny les pretextes qu'on avoit peu prandre pour attaquer sa conduitte en un temps ou elle avoit esté si prudente et si plaine de respect envers le Roy et si affectionnée au bien de la province, que la compagnie estoit offencée en sa personne et qu'il importoit au service du Roy et du pais qu'on prit un esclaicissemant entier dans cette affaire et qu'on apportat bientost un remede efficace a un mal si dangereux.
Monseigneur l'evesque d'Usez auroit dit qu'il ne pouvoit parler avec certitude des actions de Monseigneur l'evesque de Montauban pendant la tenüe des presans estatz, n'y estant arrivé que depuis trois jours, mais qu'il l'avoit veu agir avec tant de zele pour le bien des affaires du Roy et du pais dans ceux des années passées qu'il est très aisemant persuadé qu'il n'aura donné aucun veritable subjet aux plaintes qu'on a formées contre luy.
A quoy Monseigneur l'evesque d'Agde auroit adjousté qu'il avoit veu tousjours agir Monseigneur l'evesque de Montauban en telle sorte qu'il n'y avoit que la calomnie qui peut blasmer ses actions, et que si les personnes dont il se plaignoit estoint du corps de l'assamblée, ils devoint en estre chassez.
Les estatz, plains d'estonnemant, auroient temoigné avec beaucoup d'indignation contre les autheurs d'une si estrange calomnie ozant attaquer un prelat qui en tant d'occasions importantes avoit donné de si grandes preuves de sa fidelité envers le Roy et de son affection au bien de la province.
Sur quoy, l'affaire mize en deliberation, a esté arresté que Messeigneurs les evesques d'Uzez, d'Agde, Messieurs les barons de Lanta et d'Arques, les sieurs capitouls de Tolose, consuls de Montpellier, Nismes et Alby iront devers Messieurs les commissaires presidens pour le Roy en cette assamblée pour scavoir d'eux s'ils avoient eu subjet de se plaindre d'aucuns Messieurs les deputez de l'assamblée pendant la tenüe des presans estatz et en particulier de Monseigneur l'evesque de Montauban, si dans les deputa(ti)ons qui avoient esté faittes vers eux ou il y avoit porté la parolle et dans les conferances qu'ils avoient eües ensemble en tant d'occurrances concernant les interestz du Roy et du pays ils avoient eu quelque subjet de plainte contre ledit seigneur evesque et s'ils en avoient escrit a la Cour et demandé la lettre de cachet dont il avoit esté parlé, affin qu'apprès avoir eu leur responce l'assamblée prit les rezolu(ti)ons convenables.
Défense des privilèges |
16530428(04) |
Soutien aux députés et aux officiers des Etats |
L'évêque de Montauban ayant demandé le soutien de l'assemblée contre ceux qu'il soupçonne d'avoir demandé une lettre de cachet contre lui, les Etats, après le témoignage de l'archev. de Narbonne & des évêques d'Uzès & d'Agde, le lui accordent unanimement |
Action des Etats
Institutions et privilèges de la province |
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Relations avec les commissaires du roi |
16530428(04) |
Défiance |
Des commissaires sont nommés pour aller demander aux commissaires du roi s'ils ont des raisons de se plaindre des députés de l'assemblée et en particulier de l'évêque de Montauban et s'ils en ont écrit à la Cour |
Action des Etats
Relations avec le roi, la cour, les commissaires royaux |
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Commissions |
16530428(04) |
Nomination |
Des commissaires sont nommés pour aller demander aux commissaires du roi s'ils ont des raisons de se plaindre des députés de l'assemblée et en particulier de l'évêque de Montauban et s'ils en ont écrit à la Cour |
Eléments concernant l'assemblée, ses membres et son fonctionnement
Institutions et privilèges de la province |
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Discipline |
16530428(04) |
Dissensions intestines |
L'évêque de Montauban accuse à mots couverts des membres de l'assemblée d'avoir sollicité une lettre de cachet contre lui ; l'évêque d'Agde affirme que si tel est le cas, ils doivent être chassés |
Eléments concernant l'assemblée, ses membres et son fonctionnement
Institutions et privilèges de la province |
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Relations avec l'assemblée |
16530428(04) |
Acte d'autorité |
L'évêque de Montauban dit avoir été averti qu'une lettre de cachet aurait été envoyée contre lui à la sollicitation de personnes qui l'auraient encore entre les mains |
Action royale
Relations avec le roi, la cour, les commissaires royaux |
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