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Délibération 16811203(01)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
16811203(01) |
CODE de la session |
16811120 |
Date |
03/12/1681 |
Cote de la source |
C 7213 |
Folio |
11v-12r |
Espace occupé |
1,33 |
Texte :
Du mercredy troisiesme decembre president Monseigneur l'archevesque de Tholoze.
Monseigneur le duc de Verneuil et messieurs les autres commissaires pour le Roy estant venus dans l'assemblée et ayant pris leurs places, S[on] A[ltesse] a dit que Sa Majesté qui veille pour le bien de la province croit qu'il luy sera très avantageux de faire subsister la manufacture qui est establie a Clermont et que Monsieur d'Aguesseau en descouvrira les moyens a la compagnie. Ensuitte, Monsieur d'Aguesseau, intendant, a dit qu'a peine le Roy est revenu de Strasboug que ce prince, plus soigneux de procurer le bien de ses peuples que de jouir en repos du fruit de ses conquestes, a tourné ses yeux vers la province de Languedoc qui tient le premier rang dans son cœur entre les autres provinces de son royaume, que scachant que rien ne peut la rendre plus riche que les manufactures, elle a appris avec douleur que celle de Clermont deperit par la fatalité qui est attachée aux commencements de toutes les grandes entreprises et que comme il est plus aisé de prevenir un mal quand on le prevoit que de le prevenir quand il est arrivé, Messieurs les commissaires du Roy viennent a l'assemblée pour exciter par l'authorité de Sa Majesté et par l'exemple de sa vigilance a faire tout ce que la consideration du bien public et le propre interest de cette province devroient luy faire entreprendre, et que d'y maintenir les manufactures c'est y faire rentrer l'argent et remplir le vuide des sommes que les necessités de l'Estat et nostre affection nous font bailler, que le haut Languedoc a des bledz et que ce pays cy recueille des huilles outre ses manufactures, mais tout le monde scait que les fruits de la terre ne sont pas certains et qu'ilz sont exposez a mil accidentz avant qu'ilz soient parvenus a leur maturité, que l'abondance et la disette sont egallement a craindre et que le debit depend de mil causes etrangeres, mais qu'il n'en est pas de mesme des manufactures, qu'elles ne sont sujettes ny aux revolutions des saizons ny a l'inconstance des elementz, qu'elles dependent de l'art de l'industrie et de l'application des hommes, que si on parcourt les pays estrangers on trouvera que ceux qui ont estably leurs fondementz sur les manufactures sont beaucoup plus riches que ceux qui n'ont que des denreez, que le commerce qui enrichit le plus les hollandois n'est pas comme quelques uns l'ont cru celuy des Indes mais celuy de la mer Mediterranée sur laquelle ilz profittent, si l'assemblée luy permet de parler ainsy de nostre negligence, que la manufacture de Clermont nous pourroit donner lieu de jouir du mesme avantage, et que nous ne devons pas traitter cette affaire comme des particuliers regleroient leur despense domestique, mais que nous devons avoir de plus grandes veues, s'agissant d'un bien general et public, et que s'il est besoin d'en faire quelque despense pour soutenir cette manufacture, il n'est point d'effort que nous ne devions faire pour asseurer et pour augmenter un establissement si avantageux a la province.
A quoy Monseigneur l'archevesque de Tholoze a respondu en des termes dignes du rang qu'il tient que cette province recoit tous les jours de nouvelle grace du Roy et qu'elle ne scauroit assez admirer son aplication a rendre ses sujetz heureux, non seulement par la paix et la tranquilité que Sa Majesté les a fait jouir, mais encore par les facilitez qu'elle leur donne d'augmenter le commerce et leurs fortunes, que les Estatz delibereront incessamment sur la proposition qui leur est faite de la part de Sa Majesté et qu'ilz feront scavoir leur resolution a Messieurs les commissaires.
Economie |
16811203(01) |
Draperie |
Le roi, par la bouche de ses commissaires, manifeste le désir de soutenir la manuf. de Clermont qui dépérit à cause de la "fatalité qui est attachée aux commencements", et incite les Etats à y contribuer, pour le "bien public" et l'intérêt de la province |
Action royale
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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Economie |
16811203(01) |
Commerce |
D'Aguesseau affirme devant l'assemblée que le commerce qui enrichit le plus les Hollandais n'est pas, comme l'on croit, celui des Indes mais celui de la Méditerranée, et suggère que cela est dû à "notre négligence" |
Action royale
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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Economie |
16811203(01) |
Draperie |
Les Etats se félicitent de la paix et de la tranquillité établies par le roi et de son souci de favoriser le commerce, particulièrement par le soutien qu'il leur demande d'apporter à la manufacture de Clermont ; une délibération sera prise à ce sujet |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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Relations avec le roi |
16811203(01) |
Sentiments exprimés explicitement par les Etats |
Les Etats se félicitent de la paix et de la tranquillité établies par le roi et de son souci de favoriser le commerce, particulièrement par le soutien qu'il leur demande d'apporter à la manufacture de Clermont |
Action des Etats
Relations avec le roi, la cour, les commissaires royaux |
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Economie |
16811203(01) |
Draperie |
L'intendant d'Aguesseau insiste sur la fragilité des productions agricoles, soumises aux aléas climatiques, opposée à l'abondance créée par les manufactures |
Action royale
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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