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Délibération 17190208(02)



Nature Mémoire, pièces diverses. à l'appui d'une délibération
Code de la délibération 17190208(02)
CODE de la session 17181215
Date 08/02/1719
Cote de la source C 7380
Folio 96v
Espace occupé 3,5 pages

Texte :

Memoire sur la levée des milices.

Les Estats de la Province de Languedoc ayant eu connoissance de l'ordonnance du Roy du 15 janvier 1719 sur la levée des milices dans le Royaume, ils ont crû qu'ils devoient exposer au Roy les raisons particulieres qu'ils ont pour demander que lad. province n'y soit pas assujetie, puisqu'elles interessent autant le service du Roy que le bien public.
Ils prennent la liberté de representer qu'il y a moins d'hommes en Languedoc que dans les autres provinces du Royaume a proportion de son étendue. C'est en partie par cette dizette que les terres ne sont pas cultivées.
Puisque sa Majesté excepte de cette Province pour fournir des milices, les Paroisses qui avoisinnent l'Espagne de 5 ou 6 lieux, et celles qui fournissent des gardes cottes, les dioceses de Mirepoix, Allet, Limoux, Rieux, Commenge, Besiers, Narbonne et Montpelier et une partie de celuy de Nimes en doivent être distraits, et par cette exception, les 1 320 hommes de milice qu'on demande au Languedoc tomberont seulement sur les dioceses de Toulouse, Alby, Castres, Lavaur, Carcassonne, Usez, Viviers, Mende et le Puy qui dans cette occasion ne font pas a beaucoup près la moitié de la Province, parce que la plupart de ces dioceses sont dans des pays de montagne, et les paroisses qui les composent sont fort petites et fort peu peuplées. On doit conclure de ce principe que si en general dans des semblables occasions on a estimé que le Languedoc fait la dix- huit(iem)e partie du Royaume, on a entendu que tous les dioceses qui le composent doivent former le corps de la Province, et puisque dans cette occasion, on en exempte plus de la moitié pour des causes justes et des raisons de prudence, on doit aussi reduire son contingent à une juste proportion qui seroit la moitié de 1 320 hommes qu'on a regardé comme le dix-huit(iem)e de 23 400 hommes de milice dont Sa Majesté à ordonné la levée.
Mais d'autres raisons encores plus essentielles par raport au service du Roy obligent les Estats à faire à sa Majesté des très humbles representations. Le Languedoc en entier n'est pas moins frontiere de l'Espagne que les generalités d'Auch et de Bearn qui sont exemptes de fournir des milices, et il ne doit pas moins que ces 2 paÿs songer à sa deffense, il a même des raisons particulieres par le grand nombre de religionnaires qu'il renferme pour ne pas affoiblir ses forces dans le besoin, la guerre étant actuellement déclarée avec ses plus proches voisins.
Les Estats ne peuvent ignorer que la levée des milices ne soit facheuse pour les peuples qui y sont assujetis. Ils ont veu dans de semblables occasions que dans les paroisses qui devoient fournir 2 soldats, 20 paysans abandonnoient leurs pays pour eviter de tirer au sort, ils allaient chercher une retraitte jusques dans le pays étranger. Les Estats savent que les premiers bruits de cette levée commancent a produire le même effet, et ils craindroient avec raison de manquer à leur devoir s'ils ne representoient à sa Majesté une circonstance aussy essentielle dans cette occasion qui est celle de l'Espagne, qui par sa proximité et par le nombre de routtes qu'il y a entre ce royaume et le Languedoc rendront cette desertion ou cette fuitte plus facille et plus frequente.
Si ces representations ne determinent pas sa Majesté à dispenser le Languedoc de fournir ces milices, ainsy qu'on l'observe pour les generalités d'Auch et de Bearn qui ne sont pas plus frontieres d'Espagne que cette Province, et que Sa Majesté fut dans la necessité de remplacer d'ailleurs cette levée, les Estats pour donner des marques ordinaires de leur zele pour ce qui peut plaire au Roy offriroient de payer en argent ce qu'on estimeroit que la levée de 660 hommes pourroit couter qui est la juste proportion de ce que les dioceses dont les paroisses ne fournissent pas à la garde cotte ou qui ne sont pas frontiere d'Espagne seroient obligés de fournir. C'est une grace que les Estats demandent qui interesse le bien du service, ce qui ne seroit d'aucune consequence pour les autres provinces du Royaume qui ne sont pas comme le Languedoc frontiere du Royaume d'Espagne.

Plaintes 17190208(02)
Milices
Fuite des paysans à l'annonce d'une levée de la milice : pour 2 soldats à fournir, 20 paysans quittent le pays Action des Etats

Affaires militaires et ordre public

Doléances mentionnées dans les délibérations 17190208(02)
Milices
Que les 660 hommes de milice auxquels les Etats proposent de réduire la demande de levée faite par le roi soient remplacés par une somme d'argent Action des Etats

Affaires militaires et ordre public

Doléances mentionnées dans les délibérations 17190208(02)
Milices
Que les 1 320 hommes de milice demandés par le roi soient réduits à la moitié (660), les diocèses frontaliers et côtiers étant dispensés de milice Action des Etats

Affaires militaires et ordre public

Affaires militaires 17190208(02)
Milices
Ordonnance du 15/01/1719 prescrivant la levée de 1 320 hommes de milice représentant 1/18e des 24 400 hommes levés dans le royaume, "la guerre étant actuellement déclarée" Action royale

Affaires militaires et ordre public

Plaintes 17190208(02)
Misère de la province
Dépopulation et abandon de terres surtout dans les diocèses de montagne Action des Etats

Catastrophes et misères

Religion 17190208(02)
Réformés et nouveaux convertis
Parmi les raisons invoquées pour échapper à la levée de la milice, les Etats rappellent le grand nombre de religionnaires et la nécessité de ne pas affaiblir les forces de la province dans le besoin Action des Etats

Religion