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Délibération 17590217(07)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17590217(07) |
| CODE de la session |
17590125 |
| Date |
17/02/1759 |
| Cote de la source |
C 7516 |
| Folio |
96r-97r |
| Espace occupé |
2 p. |
Texte :
Monseigneur l'evêque de Montpellier a dit ensuite que MM. les commissaires ont entendu la lecture de la vérification que le Sieur Garipuy a fait le 20 janvier dernier desdittes dégradations causées par les dernières innondations de la rivière d'Orb au pont d'Herépian qui sert à la communication du Languedoc avec les provinces voisines et à un grand commerce qui se trouve interrompu par l'irruption qu'a fait la rivière à un des deux bouts dudit pont qu'elle a abandonné et rendu par là inutile.
Qu'il paroit par les rapports dudit Sieur Garipuy que la principale cause de cet evenement vient des plantations et ouvrages qu'ont faits les riverains principalement de l'abbaye de Villemagne pour agrandir leurs possessions en détournant les eaux de manière que la rivière qui lors de la construction dudit pont le traversoit presque à l'équerre n'y passoit plus depuis un certain temps qu'avec une très grande ôbliquité, et dès que les eaux grossissent un peu elles versent sur le bas fonds qui est entre le pont et le village d'Herepian.
Que la perte de ces fonds, et encore plus l'interruption du commerce dans le temps des crües, jointe à la crainte qu'il ne fut intercepté si la rivière venoit à changer de lit comme il est présentement arrivé, obligèrent les habitants d'Herepian à faire construire il y a quelques années cinq épis de maçonnerie pour defendre la partie de leurs terres la plus menacée et la plus voisine du pont, mais que ces ouvrages furent bientôt dégradés par les grands avantages qu'avoient sur eux les travaux du bord opposé.
Que ces nouvelles dégradations ayant renouvellé les alarmes de la communauté, elle attaqua en 1754 les religieux de Villemagne pour les obliger à démolir les ouvrages qu'ils avoient faits dans les lits des rivières d'Orb et de Marre, que sur une vérification des lieux faite d'autorité de M. l'intendant en 1755, on détermina deux nouveaux ouvrages à faire par la communauté sans rien statuer contre ceux des bénédictins.
Que ces ouvrages estimés alors huit mille livres furent commencés en 1756 en y employant deux mille six cent livres dont la communauté pouvoit alors disposer, après quoy ils furent suspendus. Que dans le même temps les religieux de Villemagne firent construire de leur côté sept chevalets supérieurs aux épis de la communauté d'Herepian, qui étant d'ailleurs favorisés par la direction que les eaux ont pris depuis longtemps, les ont jettées avec tant de force sur ces épis qu'elles ont enfin causé leur destruction, en sorte que lors des grandes crues survenues l'automne dernier, les rivières d'Orb et de Marre, qui se réunissent au dessus du pont, se sont creusé un nouveau lit dans lequel elles passent presentement en entier entre le pont et le village.
Que c'est à cet accident qu'il est indispensable de remédier tout au plutôt, à quoi on ne peut parvenir qu'en commencant par faire détruire tous les chevalets qu'ont fait construire les religieux de Villemagne sur les rives gauches des rivières d'Orb et de Marre, et en faisant en même temps construire une chaussée de soixante dix toises de longueur depuis la culée du pont jusqu'à un terrain élevé qui est au dela des graviers du côté d'Hérepian, qu'il sera ensuite également necessaire de réparer les épis qu'on avoit commencé de construire en 1755 en leur donnant encore plus de solidité, et que la dépense de tous ces ouvrages montera à la somme de quinze mille livres.
Que la commission a en même temps pris conoissance d'un mémoire présenté par la communauté de Villemagne, tendant à ce qu'au lieu de réparer les avenues du pont d'Herepian on abandonne le dit pont pour en construire un au dit lieu de Villemagne, qu'on pretend pouvoir suppléer avantageusement à celui d'Herepian, mais qu'ayant vu par l'avis qu'a donné le Sieur Garipuy sur cette proposition que sans entrer dans les motifs qui pourroient l'avoir suggerée, il étoit certain que le pont d'Herepian étoit trop considérable pour qu'il convint de l'abandonner, d'autant mieux que la dépense qu'il propose pour en conserver l'usage sera beaucoup moindre que la construction d'un nouveau pont à Villemagne, MM. les commissaires n'ont pas cru qu'on dût s'arrêter à la demande de cette communauté, mais que paroissant indispensable de faire travailler sans retardement aux ouvrages indiqués par le Sieur Garipuy pour faire prendre aux eaux leurs cours naturel par le pont d'Herepian, ce qui suivant les réglements doit être à la charge de la sénéchaussée de Carcassonne jusque à concurrence de dix mille francs, et de la Province pour le surplus, on avoit pensé pouvoir proposer aux états de faire un fonds de cinq mille livres pour avec une pareille somme, qui sera imposée par la sénéchaussée de Carcassonne, les preciputs de la commmunauté et du diocèse, et quelques secours que MM. les députés pourront être chargés de demander au roy, il doit être incessament pourvû à l'execution desdits ouvrages dont le bail sera passé par MM. les commissaires des travaux publics et de charger en même temps les sindics generaux de poursuivre devant M. l'intendant, et même au conseil si il y a lieu , les ordres necessaires pour la démolition des ouvrages construits par les bénédictins et autres riverains sur les bords des rivières d'Orb et de Marre qui tendent à détourner le cours naturel de leurs eaux.
Surquoy il a été délibéré que sans s'arrêter à la demande de la communauté de Villemagne, les ouvrages projettés par le Sieur Garipuy pour remettre la rivière d'Orb sous le pont d'Hérepian seront incessament exécutés, auquel effet il sera imposé de la part de la province une somme de cinq mille livres pour pourvoir à leur dépense avec une pareille somme qui sera imposée par la sénéchaussée de Carcassonne, et les preciputs de la communauté et du diocèse, et le secours que MM. les députés demanderont à sa Majesté, comme aussy que les sindics generaux se pourvoiront partout ou besoin sera pour faire ordonner la démolission des ouvrages construits contre les règlements sur les bords des rivières d'Orb et de Marre avec deffenses d'en faire à l'avenir qui puissent nuire au libre cours des eaux et à leur direction sous le pont.
| Indemnisations et calamités |
17590217(07) |
| Catastrophes |
| Les ouvrages réalisés par des riverains, dont l'abbaye de Villemagne, ont détourné les eaux de l'Orb et de la Mare vers les terres du village d'Hérépian, causant lors d'une crue le creusement d'un nouveau lit entre le village et le pont |
Action des Etats
Catastrophes et misères |
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| Economie |
17590217(07) |
| Commerce |
| Le pont d'Hérépian assure la communication du Languedoc avec les provinces voisines |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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| Doléances mentionnées dans les délibérations |
17590217(07) |
| Travaux publics |
| Les députés à la cour doivent demander au roi un secours financier pour les ouvrages du pont d'Hérépian |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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| Economie |
17590217(07) |
| Travaux publics |
| Le projet de construction d'un pont à Villemagne, proposé par les habitants de cette communauté, est rejeté ; le projet du sieur Garipuy pour remettre la rivière d'Orb sous le pont d'Hérépian sera exécuté |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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| Economie |
17590217(07) |
| Travaux publics |
| Les syndics généraux ordonneront la destruction des ouvrages construits par l'abbaye de Villemagne contre les règlements sur les bords des rivières d'Orb et de Marre, avec défense d'en construire à l'avenir |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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