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Délibération 17590217(17)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17590217(17) |
| CODE de la session |
17590125 |
| Date |
17/02/1759 |
| Cote de la source |
C 7516 |
| Folio |
108v-110v |
| Espace occupé |
3,5 p. |
Texte :
Monseigneur l'archevêque de Narbonne a dit que l'assemblée a sans doute connoissance d'un ouvrage qui a paru l'année dernière et qui l'intéresse singulièrement, puisqu'il a pour objet de traiter de l'utilité des états provinciaux. Qu'une matière aussi importante pour le gouvernement politique de l'état ne pouvoit être mieux traitée que par un auteur qui joint à la noblesse de ses sentiments digne de sa naissance, un génie fécond, des vues également sages et profondes, et plus encore les qualités de cœur qui le rendent vraiment citoyen et patriote.
Que ces titres sont bien suffisants pour rendre cet ouvrage précieux à une assemblée d'états, qui est uniquement occupée du bonheur des peuples dans toutes les parties de son administration, mais qu'il ne peut pas différer de l'informer de l'empressement que M. le marquis de Mirabeau, autheur de cet ouvrage, a témoigné d'en faire présent aux états en sa personne, et de la lettre qui a accompagné ce présent, que pour remplir les vues de l'autheur, il a fait remettre sur le bureau l'exemplaire qui lui a été remis avec la lettre dont il sera fait lecture, et que l'assemblée sera flattée d'y reconnoitre la place distinguée que M. le Marquis de Mirabeau accorde aux états parmi les pays d'états, auxquels il ne craint pas de proposer l'administration de cette province comme pouvant servir de modèle. Que l'assemblée ne sera pas sans doute peu empressée à témoigner à un auteur aussy digne de ses éloges et de son estime sa juste sensibilité pour tout ce qu'il a dit d'elle dans son ouvrage. Que l'amour de la vérité qui dans l'ami des hommes ne peut pas être séparée de l'amour du bien public y donne un nouveau prix. Que la vérité seule donne le droit à proprement parler à l'immortalité, et que ce sera un nouveau motif pour l'assemblée d'ordonner que l'ouvrage dont il lui fait présent et la lettre qui l'a accompagné seront déposés dans ses archives, comme un témoignage qui doit être transmis à la postérité en faveur d'une administration aussy ancienne et respectable qu'elle est simple et utile, que si l'assemblée le juge aussy à propos, il se chargera d'exprimer pour elle à M. le Marquis de Mirabeau tous les sentiments dont elle est remplie pour sa personne et pour son ouvrage, et qu'il lui propose volontiers de reconnoitre par un juste retour le présent qu'elle reçoit de lui, en lui donnant l'histoire d'une Province dont la forme du gouvernement et de l'administration lui paroit aussy digne de louanges et qu'en témoignant ainsy à M. le Marquis de Mirabeau les sentiments qu'il mérite à tous égards, les états ne feront qu'imiter ce qui a été déjà fait par ceux d'Artois, de Bretagne, et de Provence, et que s'il est permis de le dire, les états de Languedoc devroient surpasser les autres en ce point, comme cet illustre auteur n'a pas craint de donner l'avantage à leur administration.
Surquoy, lecture faite de la lettre de M. le Marquis de Mirabeau à Monseigneur l'archevêque de Narbonne du mois de juillet dernier en lui adressant son ouvrage sur l'utilité des états provinciaux, et désirant lui témoigner une sensibilité qui égale le jugement qu'elle porte de son auteur, l'assemblée a délibéré par acclamation, conformément à la proposition de Monseigneur l'archevêque de Narbonne, que l'ouvrage dont M.le Marquis de Mirabeau lui a fait présent sera déposé dans les archives avec la lettre qui l'accompagne, laquelle sera aussy transcrite dans le présent procès verbal. Elle a également prié Monseigneur l'archevêque de Narbonne, qui vient d'exprimer dignement les sentiments dont elle est remplie pour cet ouvrage et pour son illustre auteur, de vouloir bien le lui faire connoitre de sa part, comme aussy de lui faire présent de l'histoire de la Province qui aura à ce qu'elle espère un nouveau mérite auprès de lui par rapport à tout ce qu'elle contient sur une assemblée qui se faira toujours un devoir et un honneur de conserver et de transmettre à la postérité dans la plus parfaite intégrité, les droits dont elle a toujours jouy sous l'autorité de nôs roys, et les règles qui sont la base et le fondement le plus solide de son administration.
| Privilèges des Etats |
17590217(17) |
| Capital symbolique |
| L'archevêque de Narbonne signale que le marquis de Mirabeau "accorde une place distinguée aux Etats parmi les pays d'Etats auxquels il ne craint pas de proposer l'administration de cette province comme pouvant servir de modèle" |
Privilèges de la province, des groupes et des particuliers
Institutions et privilèges de la province |
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| Histoire de la province |
17590217(17) |
| Légitimation par l'histoire |
| Les Etats témoignent au marquis de Mirabeau de leur reconnaissance pour l'envoi de son livre sur les Etats provinciaux "en lui donnant l'histoire d'une Province dont la forme du gouvernement et de l'administration lui paroit aussy digne de louanges" |
Action des Etats
Culture |
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| Relations avec les personnalités extérieures à la province |
17590217(17) |
| Manifestations d'égards |
| L'ouvrage du marquis de Mirabeau, offert par l'auteur au président-né des Etats, et la lettre qui l'accompagne, seront déposés aux archives de la province ; les Etats, en retour, offriront à "l'ami des hommes" l'histoire de la province |
Action des Etats
Relations avec le roi, la cour, les commissaires royaux |
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