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Délibération 17590303(04)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17590303(04) |
| CODE de la session |
17590125 |
| Date |
03/03/1759 |
| Cote de la source |
C 7516 |
| Folio |
207v-209r |
| Espace occupé |
4,5 p. |
Texte :
Monseigneur l'evêque de Montpellier continuant son rapport a dit que M. le controlleur general ayant proposé aux états lors de la suppression des gratifications accordées aux draps fabriqués pour le Levant, d'en accorder à des étoffes de soyes appelées damasquettes qui font une partie du commerce des Venitiens au Levant, l'assemblée ne fut pas en état de proposer aucune gratification pour cette espèce d'etoffe, attendu qu'il étoit necessaire au préalable d'en connoitre la qualité et de la faire imiter, soit pour savoir à quel prix elle pourra être vendue, soit pour en faire la comparaison avec celui auquel les Venitiens les vendent dans le Levant.
Qu'il fut delibéré en consequence le 24 janvier 1758 de charger les sindics generaux de prendre les connoissances necessaires au sujet des damas façon de Venise et de se procurer les echantillons des dites étoffes pour qu'elles puissent être imitées dans la Province à l'effet de scavoir à quel prix elles pourroient être vendues par comparaison avec celles de Venise.
Que M. de Trudaine ayant envoyé des échantillons, ils ont été imités à Nismes par le Sieur Regniès, fabriquant, qui s'est pretté avec empressement à faire cet essay, et qu'il a bien exécuté, de manière qu'on peut se flatter de parvenir à une imitation parfaite des dites étoffes, ou même de les surpassser, et que la principale difficulté sera du prix auquel on pourra les vendre.
Qu'en effet suivant l'état qui en a été remis, les huit aunes trois quart du premier essay ont couté 169 l. 17 s. 6 d., y compris la façon de l'ouvrier à 3 l. 10 s.l'aune, et sans y comprendre les frais de monter le métier, ce qui revient par aune à 18 l. 16 s., sur quoy il est a remarquer que sy elle étoit sillindrée à Nismes, on pourroit épargner 17 l. 2 s. pour le port de l'étoffe à Lyon, les frais de la douane, la façon du sillindre et le port de Lyon à Nismes, le tout revenant à 17 l. 2 s., ce qui diminueroit le prix de l'étoffe de 40 s. par aune.
Q'uon a épargné quelque chose lors du deuxième essay sur la quantité de cinq aunes, mais que cette difference est peu considérable.
Que sur l'avis qui fut donné par M. de St. Priest et par le Sieur de Joubert à M. de Trudaine du succès de l'essay, il répondit qu'il paroissoit difficile d'établir ces étoffes aux prix ou elles pussent avoir la preference en Levant, et qu'il envoya en même temps au dit Sieur de Joubert la copie d'une lettre écritte par M. de Vergennes ambassadeur de France à Constantinople le 30 juin 1758 à M. de Massiac, alors ministre de la marine, suivant laquelle le commerce des damasquettes de Venise à Constantinople est aujourd'huy très borné, que la quantité de soyeries qui se fabriquent dans la dite ville et dans quelques autres endoirt du Levant a beaucoup ralenti le débit de celles qui y viennent d'ailleurs, et qu'a en juger par la facilité que les ouvriers du pays ont a alimenter leurs manufactures des matières premières, et d'être préferé par les acheteurs, il semble que l'on doit craindre de perdre avec le temps la consommation de toutes les étoffes qu'on peut imiter ou suppléer, et de ne conserver que le débouché de nos étoffes riches dont on ne fait en Levant que peu d'usage.
Qu'il paroit difficile après une pareille réponse de pouvoir se flatter d'établir avec avantage à Constantinople le débit des damasquettes fabriquées en France, mais qu'il est toujours utile de s'être assuré, par l'essai qui en a été fait, que cette qualité d'étoffe peut être imitée et même surpassée, et qu'on pourroit peut être à la paix en trouver plus aisément le débit.
Qu'il s'agit cependant de pourvoir aux frais de remboursement auquels reviennent les deux essais qui ont été faits, et dont le diocese de Nismes a fait l'avance, scavoir 169 l. 17 s. 6 d. pour le premier, 92 l. 17 s. 6 d. pour le second, a quoy il faut ajouter 315 l. 15 s. pour la copie du dessin et pour monter le métier, revenant le tout à 578 l. 10 s., et que MM. les commissaires ont été d'avis d'accorder une gratification au Sr. Regniès tant pour s'être déterminé à entreprendre cet essay, ce que bien d'autres fabricants de Nismes n'ont pas voulu faire, que pour y avoir reussi, et qu'on a cru pouvoir fixer cette gratification à 500 l., tant par rapport à ces considerations que par rapport au talent et au génie de ce fabriquant.
Surquoy il a été delibéré en approuvant ce qui a été fait par rapport à l'essay des damasquettes de faire payer au sindic du diocese de Nismes la sommme de 578 l. 10 s. à raison des avances par luy faites pour les susdits essays, et au Sr. Regniès celle de 500 l. par forme de gratification pour les causes énoncées cy dessus.
| Economie |
17590303(04) |
| Commerce |
| Trudaine a transmis à Joubert un avis défavorable de Vergennes, ambassadeur à Constantinople, sur l'opportunité d'essayer en ce moment de vendre au Levant des damasquettes à la façon de Venise qui seraient fabriquées à Nîmes |
Action royale
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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| Economie |
17590303(04) |
| Commerce |
| Les E., ayant réussi à faire imiter à Nîmes les damasquettes façon de Venise, renoncent jusqu'à la paix à les fabriquer & à les vendre au Levant ; Vergennes estime que ce commerce serait peu rentable, Constantinople & d'autres lieux du Lev. en produisant |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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| Economie |
17590303(04) |
| Sériciculture et soierie |
| Le contrôleur général a proposé aux Etats, lors de la suppression des gratifications accordées aux draps fabriqués pour le Levant, d'en accorder aux étoffes de soie appelées damasquettes qui font une partie du commerce des Vénitiens |
Action royale
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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| Economie |
17590303(04) |
| Sériciculture et soierie |
| Les Etats payeront au diocèse de Nîmes, malgré l'abandon provisoire du projet, les frais avancés pour imiter les damasquettes à la façon de Venise à vendre au Levant, et 500 l. au sr Régniès, seul fabricant de Nîmes à avoir fait et réussi l'essai |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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