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Délibération 17791221(05)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17791221(05) |
CODE de la session |
17791125 |
Date |
21/12/1779 |
Cote de la source |
C 7604 |
Folio |
228-232 |
Espace occupé |
3,7 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Montpellier, continuant son rapport, a dit : Que le sieur de Joubert, syndic-général, a rendu compte des ouvrages qui ont été faits dans le cours de l'année pour le dessèchement des marais de Saint-Laurent d’Aigouze.
Que suivant le rapport qui en fut fait aux Etats derniers, il ne restoit, pour finir les ouvrages faits à St. Laurent, qu'à perfectionner la chaussée transversale dont l'exécution avoit été suspendue par délibération du 2 janvier 1777 jusqu'à ce qu'on eut reconnu par expérience les avantages ou les inconvénients qui pouvoient en résulter ; que sur les observations faites par l'inspecteur, dans le temps des crues de la riviere du Vidourle, des dépôts que les eaux de cette riviere avoient faits dans les marais en passant par la martelliere de Barbut, qui auroient été beaucoup plus abondants si la chaussée transversale avoit été finie dans toute la largeur des marais, il fut délibéré le 28 novembre 1778 d'achever cette chaussée, en y construisant deux martellieres pour vuider les eaux après qu'elles auroient fait leur dépôt dans les marais & un reversoir, dont la hauteur seroit à quatre pieds pour vuider aussi les eaux superflues & les empêcher par ce moyen de nuire aux chaussées qui entourent ces marais ; cette chaussée ayant également pour objet d'empêcher les eaux salées d'y pénétrer.
Que les ouvrages qui ont été faits pour la continuation de cette chaussée consistent au reversoir dont la fondation est faite, & à une des martellieres qui est déjà bien avancée, l'autre n'étant pas encore entreprise ; que tous ces ouvrages seront achevés dans le cours de l'année prochaine, & qu'il n'a été payé pendant celle-ci que des à comptes à l'entrepreneur, qui se portent à la somme de huit mille cent cinq livres, indépendamment des travaux d'économie faits pour la fondation du reversoir dont on a rapporté les contrôles certifiés de l’inspecteur, qui se portent à douze cents vingt livres, & des indemnités qui ont été payées pour l'emplacement de la chaussée, qui sont comprises dans l'état des indemnités, & qui se portent à deux mille sept cents soixante-dix-neuf livres dix sols : qu'on doit remarquer que depuis que l'on a ouvert le canal, où l'on a pris les déblais pour fermer la chaussée transversale, on s'est apperçu que les eaux de la mer qui refluent dans ce canal, sont portées dans le terroir de Briande, appartenant à M. le marquis de Calvisson, & qu'il paroît juste de le mettre à couvert de ces eaux salées, en formant le long de ce canal un levadon dont la hauteur doit être portée à trois ou quatre pieds au-dessus de la plus basse mer.
Que sur les plaintes portées par M. de Baschi à raison des omissions intervenues dans l'arpentement qui avoit été fait de ces fonds occupés par l'emplacement du nouveau lit du Vistre, cet arpentement a été refait, & il en résulte une erreur à son préjudice de mille vingt livres, qui lui a été payée pour trois carterades & demie de terrein qui avoient été omises dans le premier arpentement, laquelle indemnité est aussi comprise dans l'état des indemnités dont on vient de parler ; que la martelliere d'arrosage de M. de Calviere, a été changée, conformément à la même délibération, & qu'il a été fait à cette occasion une dépense de quatre cents cinquante livres.
Que suivant cette délibération, il avoit été retenu au sieur Liquier, entrepreneur, six cents livres, qui ne devoient lui être payées qu'après qu'il auroit perfectionné les défectuosités des chaussées du contre-canal du Vistre ; que cet entrepreneur ayant rempli ses obligations à cet égard, cette même somme lui a été payée.
Qu'il a été aussi payé au sieur Baissat, entrepreneur, dix-neuf cents livres pour les plantations des tamaris qu'il a faites sur les levées du Vistre, & autres qui ont été construites pour le dessèchement.
Que le sieur Galibert, marchand de bois, étant réliquataire envers la Province de la somme de quatre cents soixante-dix-sept livres pour les bois que le sieur de Lisle, inspecteur, lui avoit vendus, provenant de ceux qui étoient en dépôt dans le magasin de Psalmody, n'ayant point encore satisfait au paiement de cette somme, on a continué les poursuites contre lui, conformément à la même délibération, & qu'il a été fait un banniment entre les mains des consuls de Laudun sur la somme de trois mille liv. qui lui est due par cette communauté à raison du bâtiment de son église.
Que le sieur de Lisle, inspecteur, a continué ses observations sur l'effet des inondations de la riviere du Vidourle, dont les eaux ont été introduites dans les marais par la martelliere de Barbut : qu'il résulte de son procès-verbal qu'il est survenu trois inondations, dont la plus forte est celle du 2 octobre dernier, dont les eaux ont submergé toutes les parties basses des marais, où elles ont fait un dépôt d'un demi pouce ; mais qu'elles s'écoulent par la partie de la chaussée transversale où il reste à faire des ouvrages en maçonnerie : que cette inondation ayant dégradé le talud du canal de fuite par où les eaux sont introduites dans ces marais, & notamment à l'endroit où elles s'échappent par les ouvertures de la martelliere, on a été obligé d'en fermer les trois vannes pour réparer tout de suite ces dégradations, à quoi il a été employé une somme de onze cents cinquante-trois livres, & que la fermeture des vannes n'a pas permis de profiter d'une seconde inondation qui est survenue dans cet intervalle ; de sorte qu'en ablotant toutes les sommes dépensées pendant l'année à raison du dessèchement des marais de Saint-Laurent, elles font un objet de dix-sept mille deux cents quarante livres.
Qu'a l'égard des dépôts que les eaux limoneuses de la riviere du Vidourle font dans les marais de Saint-Laurent, le sieur Grangent estime que pour les constater d'une maniere moins vague, il convient de faire placer dans les endroits bas de ces marais un ou deux repaires en pierre de taille pour reconnoître avec exactitude la hauteur des dépôts à chaque inondation.
Que Monseigneur l'évêque d'Alais, s'étant rendu à la Commission, a représenté, tant à son nom qu'à celui de la communauté de St. Laurent, que depuis que le levadon de ceinture qui sépare les terres cultes d'avec les marais de cette communauté est construit, les eaux pluviales de ces terres cultes n'ont plus d'écoulement & qu'il est nécessaire, pour leur en procurer un, de pratiquer deux petites martellieres sur le fossé qui longe ledit levadon pour leur donner le moyen de s'échapper dans le canal de la chaussée transversale, d'où elles se rendront à la mer par la grande roubine d'Aiguesmortes. Qu'il n'est pas moins essentiel d'ouvrir un fossé servant à prolonger celui qui borde la levée du Vistre, & qui doit être continué jusqu'à la Paluzette, attendu que sans ce prolongement, les eaux de la riviere du Vidourle, introduites dans les eaux par la martelliere de Barbut, refluant jusqu'à la Paluzette & submergeant les terres cultes, seroient obligées d'y séjourner ; & que cette demande a paru d'autant plus juste que ces mêmes eaux avoient anciennement leur écoulement dans le canal de Varenne, qui a été intercepté par le nouveau lit du Vistre.
Que M. le marquis de Calvisson a pareillement représenté que la chaussée transversale ayant coupé son terroir de Briande, dont une partie se trouve aujourd'hui englobée dans les marais de la communauté de St. Laurent, il étoit juste de le faire jouir de cette partie de terrein, en pratiquant une rampe percée d'un petit pont pour y communiquer.
Que d'après tout ce qui vient d'être dit, MM. les Commissaires ont cru devoir proposer à l'assemblée,
1°. D'approuver l'emploi des sommes qui ont été dépensées pendant l'année aux ouvrages du dessèchement des marais de Saint-Laurent, & que ces ouvrages seront continués jusques à leur entiere perfection.
2°. Qu'il sera placé un ou deux repaires en pierre de taille dans les endroits bas des marais pour constater d'une maniere fixe & certaine la hauteur des dépôts qui s'y formeront, & que l'inspecteur continuera ses observations sur les effets des inondations de la riviere du Vidourle, en prenant à chacun de ses repaires la hauteur des dépôts que les inondations y auront laissé, dont il dressera son procès-verbal.
3°. Qu'il sera fait le long du canal de la chaussée transversale un levadon pour mettre le terroir de Briande à l'abri d'être submergé par les eaux de la mer.
4°. Que les poursuites contre ledit sieur Galibert seront continuées jusqu'à l'entier paiement de la somme de quatre cents soixante-dix-sept livres.
5°. Qu'il sera construit deux petites martellieres sur le fossé qui longe le levadon de ceinture, pour donner aux eaux pluviales un écoulement dans le canal de la chaussée transversale, & qu'il sera aussi ouvert un fossé pour prolonger celui qui borde la riviere du Vistre, lequel sera continué jusqu'à la Paluzette.
6°. Qu'il sera construit une rampe percée d'un petit pont sur la chaussée transversale pour rétablir la communication interrompue avec la partie du terrein de Briande appartenant à M. le marquis de Calvisson, qui se trouve dans l'intérieur des marais de St. Laurent.
Ce qui a été ainsi délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.
Economie |
17791221(05) |
Assèchement des marais |
Approbation des ouvrages d'assèchement des marais de St-Laurent, placement de repères en pierre pour mesurer les dépôts, protection du terroir de Briande, mise en place de martellières pour les eaux de pluie, creusement d'un fossé latéral du Vistre |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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Indemnisations et calamités |
17791221(05) |
Catastrophes |
Trois inondations du Vidourle, dont la plus forte a eu lieu le 02/10/1779, ont déversé ses eaux dans les marais où elles ont fait un dépôt d'un demi-pouce |
Action des Etats
Catastrophes et misères |
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