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Délibération 17801230(04)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17801230(04) |
CODE de la session |
17801130 |
Date |
30/12/1780 |
Cote de la source |
C 7612 |
Folio |
275-278 |
Espace occupé |
3 |
Texte :
Commission des Travaux-Publics de la province. Huitieme rapport.
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Que le Sieur de Montferrier, pour rendre compte à la commission de tout ce qui a rapport au pont d'Hérépian, dont on entend parler depuis plusieurs années, lui a rappellé que les inondations de 1766 ayant renversé plusieurs arches du pont d'Hérépian sur l'Orb, il fut établi provisoirement un bac pour traverser cette rivière ; mais que ce bac ne fut que d'une médiocre utilité, attendu que les bords de la rivière ne permettoient point de s'en servir lors des crues les plus légères & que le gué étoit praticable dans le temps des basses eaux : que les dioceses de Castres & de Beziers ayant délibéré de continuer les chemins qui doivent former les avenues de ce pont, les Etats en déterminèrent la réparation en pierre, & le bail en fut passé au Sieur Giral sur les devis du Sieur Garipuy ; il s'agissoit de refaire des piles & des arches à la place de celles qui avoient croulé ; que les fondations des nouvelles piles ne pouvoient qu'être difficiles, à cause des débris des vieilles maçonneries éparses dans les endroits où elles devoient être établies ; qu'ainsi, la dépense devoit être considérable.
Que sur de nouvelles observations qui furent faites à cet égard par l'entrepreneur, &. sur l'avis du Sieur Garipuy, les Etats délibérèrent la réconstruction à neuf de ce pont , qu'on croyoit ne devoir être guère plus coûteuse, & ils accepterent la soumission du Sieur Giral, qui offroit de s'en charger à la toise pour les mêmes prix de l'adjudication qui lui avoit été faite pour les réparations ; mais la construction de ce pont devant être d'une longue durée, il fut construit provisoirement sur les piles renversées quatre travées en bois, dont deux portoient par chaque bout sur de vieilles maçonneries, là où les piles étoient assez proches, et les deux autres avoient une palée au milieu, dont l'intervalle entre les vieilles est de onze toises.
Que les inondations du mois d'octobre de l'année 1779 emportèrent la palée avec les deux travées en bois qui y étoient contigues ; la chaussée d'avenue vers Hérépian fut emportée aussi, & il s'ouvrit un nouveau lit à travers cette chaussée.
Que l'entrepreneur du nouveau pont, qui avoit commencé les excavations de la culée vers Hérépian, perdit la plus grande partie des approvisionnements qu'il avoit fait, & les excavations furent absolument comblées ; qu'il se pourvut aux Etats derniers pour demander des indemnités à raison desdits dommages, prétendant qu'ils avoient été occasionnés par les travaux que la province avoit fait faire pour la fondation de la culée opposée, laquelle devoit être construite par économie, & il offrit en même-temps le résiliement de son bail. Sur quoi les Etats délibérèrent dans leur séance du 2 janvier dernier, 1°. Qu'il n'y avoit pas lieu d'avoir égard à la demande en indemnité du Sieur Giral. 2°. Mais attendu que l'offre du résiliement pouvoit permettre de retarder l'exécution d'un ouvrage aussi dispendieux, ils autoriserent MM. les Commissaires des Travaux-Publics pendant l'année d'accepter ledit résiliement aux conditions qui leur paroîtroient les plus avantageuses. 3°. De rétablir la communication en construisant une grande travée en bois, au lieu des deux emportées, & en formant une nouvelle chaussée sur les devis qui seroient dressés incessamment par le Sieur Garipuy, pour l'adjudication en être faite par MM. les Commissaires des Travaux-Publics.
Qu'en vertu de cette délibération, le bail du Sieur Giral fut résilié moyennant la somme de dix mille livres, & MM. les Commissaires passèrent celui des travaux qui devoient être faits cette année aux Sieurs Audibert & Boué, lesquels ont mis la main à l'œuvre- bientôt après ; que la travée en bois fut exécutée conformément au devis ; le nouveau lit a été formé dans l'emplacement de l'ancienne chaussée au moyen d'une jetée de grosses pierres recouverte de gravier, défendue par quatre grands épis : que ces travaux, quoique menés fort lentement, malgré les instances du directeur & de l'inspecteur, ont procuré le rétablissement de la communication interrompue, & les dernières inondations ont comblé presque en entier le nouveau lit ; que cependant les épis supérieurs ayant été endommagés, on les a rétablis aussi solidement qu'il a été possible.
Que suivant le toisé de tous ces travaux, rapporté par le Sieur Garipuy, leur dépense, d'après les prix fixés par l'adjudication, se porte à la somme de vingt-six mille quatre-vingt-treize livres cinq sols cinq deniers, à compte de laquelle les entrepreneurs ont reçu douze mille sept cents quatre-vingt-quinze livres cinq sols deux deniers, savoir : quatre mille cinq cents livres pour la valeur des matériaux appartenant à la Province, trois cents quarante-cinq livres six sols qui restoient entre les mains du Sieur Carbonnel, régisseur, & qu'il a remis ; & enfin, sept mille neuf cents quarante-neuf livres dix-neuf sols deux deniers en cinq mandements, & qu'ainsi, il leur est dû treize mille deux cents quatre-vingt-dix-huit livres trois deniers, qui leur seront payées au moyen de l'imposition qui doit être faite l'année prochaine ; & qu'attendu qu'il est absolument nécessaire de faire encore des épis pour achever de fixer la rivière dans l'ancien lit ou pour réparer les dégradations que les inondations pourroient faire à ceux déjà construits, MM. les Commissaires ont cru devoir proposer à l'assemblée de faire pour ces deux objets un fonds de dix-sept mille livres.
A quoi Monseigneur l'Evêque de Montpellier a ajouté : Que le grand détour que les eaux voisines d'Orb & de Mare sont obligées de faire pour passer à l'emplacement du vieux pont est la principale cause de sa chute & du bouleversement de la chaussée qui lui sert d'avenue : que ce n'est qu'avec une très-grande dépense qu'on peut espérer de donner à l'un & à l'autre la solidité nécessaire, l'irruption que les eaux firent l'année dernière dans la plaine indiquant leur direction naturelle ; que d'après ces observations, le Sieur Garipuy, instruit d'ailleurs de la grande profondeur du ferme à l'emplacement désignié pour le nouveau pont au-dessous de l'ancien, a fait faire des sondes dans celui qui venoit d'être indiqué par les eaux ; qu'elles lui ont appris que le roc qui est apparent à l'un des bouts n'est qu'à cinq pieds de profondeur moyenne dans la plus grande étendue & à huit pieds dans une petite partie vers Hérépian, en-sorte que ce nouvel emplacement a le double avantage d'une fondation aisée & de ne pas détourner le cours de la rivière.
Qu'un pont de sept arches égales de neuf toises d'ouverture suffiroit en cet endroit ; au lieu que dans l'ancien emplacement, il falloit cinq arches de onze toises trois pieds chacune ; que cette différence produit une économie considérable, parce que lorsque la fondation est facile, il est moins coûteux de faire de petites arches que de grandes, & parce qu'elles exigent moins d'élévation dans les chaussées d'avenue.
Que quoiqu'il ne doive pas être question, quant-à-présent, de rien déterminer sur ce nouveau projet, MM. les Commissaires, d'après l'examen du nouveau plan de ce pont, que le Sieur Garipuy a présenté, ont jugé que le dernier projet pourroit être préféré au précédent lorsqu'il sera jugé convenable.
Sur quoi, les Etats ayant approuvé ce qui a été fait par MM. les Commissaires des Travaux-Publics, il a été délibéré de comprendre dans le département des Dettes & Affaires de l'année prochaine une somme de dix-sept mille livres, tant pour le paiement de ce qui reste dû à l'entrepreneur du pont d'Hérépian que pour la construction des nouveaux travaux nécessaires pour contenir les eaux de la rivière dans son lit.
Economie |
17801230(04) |
Travaux publics |
Les Etats approuvent le paiement de 17 000 l. pour les travaux faits au pont d'Hérépian et l'endiguement de la rivière et renvoient à la commission des travaux publics le projet de construire ailleurs le nouveau pont |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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Indemnisations et calamités |
17801230(04) |
Catastrophes |
Le pont d'Hérépian, détruit par les inondations de 1766, et provisoirement reconstruit en bois, a été à nouveau emporté par les inondations d'octobre 1779 ; on projette de le reconstruire en un lieu où le sol ferme est moins profond |
Action des Etats
Catastrophes et misères |
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