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Délibération 17801230(06)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17801230(06) |
CODE de la session |
17801130 |
Date |
30/12/1780 |
Cote de la source |
C 7612 |
Folio |
282-284 |
Espace occupé |
2 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit encore : Qu'il fut rendu compte aux Etats, il y a deux ans de la construction du batardeau de la première pile du pont de Gignac, malgré les grandes difficultés qu'on avoit éprouvé pour l'asseoir solidement, à cause des rochers mouvants & des blocs de maçonnerie qui s'étoient trouvés sur le ferme, dont la masse, jointe à la profondeur de l'eau, n'avoit permis d'en enlever qu'une partie ; que la saison étant trop avancée lorqu'on eut achevé ce batardeau, on s'étoit borné à faire les ouvrages nécessaires pour les mettre en état de résister aux inondations.
Que les premières tentatives qu'on fit l'année dernière pour parvenir aux épuisements eurent peu de succès, à cause des sources abondantes qui passoient à travers les vieilles maçonneries sur lesquelles le batardeau étoit assis ; ce qui détermina le Sieur Garipuy à faire faire un contre-batardeau intérieur, avec une cloison dans le milieu de la longueur, pour n'avoir à épuiser à la fois que l'espace de la moitié de la pile : que ces travaux ayant rendu les épuisements praticables, on fonda le quart de la pile ; mais qu'ensuite, à mesure qu'on enlevoit les blocs de rocher mouvants & les graviers déposés par les inondations, il s'ouvrit de nouvelles sources, auxquelles les machines d'épuisement ne purent suffire ; en sorte qu'on fut obligé de les différer jusqu'à ce qu'on fût parvenu à boucher les sources par des pilots plantés dans les intervalles des rochers ; qu'enfin, les travaux de cette espece ayant été faits & ayant produit l'effet qu'on en avoit attendu, on fut cependant obligé de suspendre le surplus de la fondation à cause des inondations survenues aux mois de septembre & octobre ; & qu'attendu que les charpentiers avoient été occupés à fortifier le batardeau de la pile, les maçons & les autres ouvriers avoient été employés à jeter les fondements des deux culées qui furent élevées jusques au-deffus des basses eaux.
Que cette année on a repris les épuisements avec un plus grand nombre de machines ; & quoiqu'il soit arrivé, comme l'année dernière, que les dégravoyements aient ouvert de nouvelles sources, cependant on a achevé toutes les fondations de cette pile, qui ont été assises sur le roc à vingt-quatre pieds de profondeur, sous la face qui répond à la grande arche, & à quinze pieds du côté opposé ; que cette grande inégalité de profondeur des fondations, qui forme un plan incliné fort rapide, a été rachetée par des échelons de niveau ; en forte que la fondation eft assise avec toute la solidité possible, malgré les grands obstacles qu'on a éprouvés & qui ne pouvoient être vaincus avec les précautions qu'exige un aussi grand ouvrage que par le succès des épuisements.
Que bientôt après que la pile a été fondée, on a détruit un très-grand épi qui avoit été fait au-dessus pour défendre les batardeaux des eaux de l'Hérault, & on en a construit un second dans un sens opposé, pour ramener les eaux de l'Hérault dans leur ancienne direction & afin de protéger les travaux à faire pour la fondation de la seconde pile.
Qu'on s'occupera l'année prochaine à faire des approvisionnements en bois & en pierre pour cet objet, & on réconstruira le ponton destiné aux dégravoyements , lequel a été emporté par les dernières inondations, & dont on n'a retrouvé que les débris.
Que le fermier du moulin de Gignac, situé au-dessus du pont, s'étant plaint en divers temps aux Etats de ce que le regonfle des eaux causé par ces travaux diminuoit la chûte du moulin & retardoit le jeu des meules, il fut délibéré à cet égard l'année dernière qu'on entretiendroit le canal du fuyant dudit moulin, de manière que la hauteur des eaux n'excédât pas celle qu'elles avoient auparavant, & cela seulement jusqu'à ce que la fondation de la première pile seroit finie, après lequel temps, les eaux de l'Hérault reprenant leur ancien cours, il n'y auroit plus lieu de faire aucun dégravoyement ; mais que quoique les travaux de la première pile soient achevés, on observe que ceux de la seconde pile pouvant influer aussi aux ensablements dudit canal, il paroît juste d'ordonner qu'il sera entretenu, comme par le passé, jusques à ce que la fondation de cette pile soit finie, après quoi il n'y aura plus lieu de s'occuper dudit recreusement ; enfin, qu'outre les travaux dont il vient d'être fait mention, on a travaillé aux déblais d'une alluvion nécessaire pour éloigner les eaux de la fondation de la seconde pile, à raison de quoi il est dû une indemnité au propriétaire, laquelle se porte, d'après le verbal dressé à cet effet, à la somme de quatorze cents une liv. un sol, & que ces différents travaux ayant consommé tous les fonds destinés à cet ouvrage , MM. les Commissaires ont jugé convenable de faire l'année prochaine une nouvelle imposition de cinquante mille livres, pareille à celle de la présente année.
Sur quoi il a été délibéré qu'il sera imposé dans le département des Dettes & Affaires de l'année prochaine une somme de cinquante mille livres pour la continuation des travaux du pont de Gignac.
Economie |
17801230(06) |
Travaux publics |
Les travaux du pont de Gignac, pour lesquels les Etats imposent 50 000 l., en sont au fondement de la première pile |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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