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Délibération 17811213(15)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17811213(15)
CODE de la session 17811129
Date 13/12/1781
Cote de la source C 7617
Folio 109-112
Espace occupé 3,2

Texte :

Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Qu'il résulte du mémoire remis par le sieur Garipuy à raison des travaux faits cette année au Grau d'Agde, que le réhaussement de la digue de l'ouest a été prolongé de cent cinquante toises ; de sorte qu'il n'en reste plus qu'environ cinquante pour achever le réhaussement de ce bord jusqu'au phare qui le termine.
Que ce Directeur annonce que l'année prochaine on perfectionnera en entier cette digue de l'ouest, & qu'on fera une bonne partie du réhaussement de celle de l'est.
Qu’il a remis le toisé des travaux faits à ce Grau en 1780 & 1781, lesquels montent à vingt-cinq mille sept cents quarante trois livres dix-huit sols onze deniers ; & que l'entrepreneur n'ayant reçu à compte que la somme de vingt-quatre mille livres, à laquelle se portent les impositions faites les mêmes années, il lui reste dû dix-sept cents quarante-trois livres dix-huit sols onze deniers, qui lui seront payées sur la nouvelle imposition de douze mille livres à faire l'année prochaine pour la suite desdits travaux.
Que la dune de sable qui s'étoit formée sur le bord de la digue de l'ouest a été presque entièrement détruite par les vents & par les vagues de la mer qui se sont avancées de près de quarante toises, de manière qu'il y a aujourd'hui environ trois pieds d'eau dans une partie de l'emplacement occupé l'année dernière par la dune que les vents avoient formée.
Que les plantations en tamarins ou en pins délibérées par les Etats le 12 décembre 1780 pour fixer les sables que les vents entraînent dans le chenal n'ont pas été faites faute d'entrepreneurs, & que l'expérience fait voir que si on les exécute, elles doivent être abritées par des clayonnages, pour empêcher qu'elles ne soient étouffées, tandis qu'elles seront basses, par les sables que les vents transportent.
Que Monseigneur l'archevêque de Narbonne ayant bien voulu se transporter lui même à Agde, après la séparation des Etats derniers , pour vérifier les travaux du Grau, avoit reconnu par la sonde qu'il fit faire que les inondations de l'Héraut du mois de janvier avoient tellement augmenté la barre qui est au-devant de l'entrée du Grau à la mer, que la profondeur d'eau se réduisoit à environ six pieds ; que le commerce de lad. ville lui avoit fait les plus vives instances pour obtenir un secours extraordinaire qu'exigeoit la nécessité pressante de faire travailler à l'enlèvement de cette barre, qui interceptoit entièrement l'entrée & la sortie aux bâtiments.
Que ce prélat, touché de ces représentations, accorda auxdits négociants, sous le bon plaisir des Etats, une somme de deux mille livres pour être employée à faire manoeuvrer le ponton, afin de rétablir la libre entrée & sortie des bâtiments ; mais que, vu les risques & les cas fortuits qui pouvoient résulter de ce genre d'ouvrage, lesquels ne devoient point être à la charge de l'entrepreneur, aux termes de son bail, il fut arrêté que lesdits négociants & l'inspecteur du port feroient faire cet ouvrage par économie, & que ladite somme seroit délivrée sur les contrôles par eux visés.
Que MM. les Commissaires des travaux-publics étant assemblés le 3 mai dernier, les députés du commerce d'Agde rapportèrent des contrôles & autres pièces produites en bonne forme, qui constatoient qu'on avoit déjà dépensé quinze cents quarante-une livres, & demandèrent d'être autorisés à entreprendre aux dépens du commerce la continuation des travaux qu'ils se proposoient de pousser avec vigueur ; sur quoi la Commission déclara n'entendre empêcher le commerce d'Agde de faire tout ce qu'il jugeroit le plus convenable pour mettre l'entrée de la rivière en état de recevoir les bâtiments, sans toutefois que la Province pût être exposée à aucune dépense au-delà de deux mille livres, jusqu'à ce que les Etats l'eussent autrement déterminé.
Que les négociants d'Agde viennent de présenter une requête tendante à demander aux Etats le remboursement de la somme de trois mille quatre cents vingt-huit livres douze sols, à laquelle se portent les récreusements faits pour rompre la barre, en-delà de celle de deux mille livres qui leur a déjà été payée ; qu'ils ont joint à cette requête un mémoire, tant en leur nom qu'en celui de la ville, par lequel ils réclament de nouveaux secours de la Province, pour achever d'améliorer l'entrée de leur port. Que les moyens qui leur paroissent les plus propres sont, l'un, de prolonger les jetées de l'est & de l'ouest pour atteindre le plus grand fond, & l'autre, de construire sur la barre, dans la ligne des jetées, quatre caissons isolés, autour desquels le choc des eaux entretiendroit un plus grand fond. Enfin, que quelque considérable que paroisse la dépense de l'un & de l'autre de ces travaux, elle seroit peu sensible, parce qu'elle pourroit être divisée en plusieurs années & qu'elle ne seroit point comparable à l'objet important d'assurer dans tous les temps une libre issue à la mer ; avantage également désirable pour la Province en général & pour la ville d'Agde en particulier.
Que ce mémoire ayant été communiqué au sr Garipuy, ce Directeur observe que tous les ports formés par les embouchures des rivières éprouvent des obstacles pareils à ceux qui gênent l'entrée de celui d'Agde, malgré les travaux dispendieux qui y ont été faits ; que jusqu'à présent on n'a point imaginé de moyens certains pour rompre les bancs de sable qui s'y forment ; que depuis le temps auquel les Etats lui ont confié la Direction de ce port, il en a fait plusieurs sondes, & il n'a rien négligé pour reconnoître les causes particulières de ces ensablements & les moyens d'y remédier ; mais qu'il n'a pu encore acquérir les connoissances nécessaires pour former un projet à cet égard ; qu'il est seulement certain que l'exhaussement & la perfection des digues qui bordent la rivière en ont sensiblement augmenté la profondeur ; qu'il est à présumer que lorsque cet ouvrage sera fini, l'action des eaux se portera plus en avant dans la mer ; mais que la barre s'étendant à environ deux cents cinquante toises de l'extrémité des digues, ainsi que la Commission en a été convaincue par les plans des sondes qui ont été mis sous ses yeux, ce moyen sera insuffisant. Enfin, qu'il croit convenable de faire des sondes fréquentes à l'entrée de ce Grau, surtout après le gros temps & après les inondations, & d'observer quelle est la direction des vents qui favorise le plus le réhaussement de la barre, afin de tâcher de découvrir les moyens propres à s'y opposer.
Que d'après cet exposé, MM. le Commissaires ont cru devoir proposer aux Etats de délibérer,
1°. De remercier Monseigneur l'archevêque de Narbonne de l'attention qu'il veut bien donner à tous les détails qui intéressent la Province, & d'approuver en conséquence l'emploi des deux mille livres pour l'enlèvement de la barre qui s'étoit formée à l'entrée du Grau-d'Agde ; ayant d'ailleurs pensé que le secours qui avoit été accordé auroit dû suffire aux négociants pour les aider à rompre l'obstacle qui gênoit leur commerce ; & que cependant les Etats, en étendant leur bienfait, pourroient encore accorder au Corps du commerce une somme de deux mille livres, qui sera portée dans le compte du Trésorier de la Bourse en dépense extraordinaire, le restant de la dépense devant être à sa charge, ainsi que ses députés l'avoient offert lorsqu'ils demandèrent l'autorisation à la continuation des ouvrages.
2°. D'ordonner qu'il sera fait par le sieur Garipuy de fréquentes sondes à l'entrée du Grau-d'Agde, dont il tiendra un régistre exact, & dans le cas du recomblement de la barre, de donner pouvoir à MM, les Commissaires des travaux-publics de faire faire, s'il y a lieu, les ouvrages nécessaires, en en prélevant la dépense sur le fonds destiné aux ouvrages du Grau ; de manière cependant que les douze mille livres imposées pour cet objet ne soient pas excédées.
3°. D'imposer en 1782, comme les années précédentes, une somme de douze mille livres, qui sera employée au paiement des dix-sept cents quarante-trois livres dix-huit sols onze deniers qui restent dus à l'entrepreneur, & à la continuation des ouvrages du Grau.
Ce qui a été délibéré conformément à l'avis de MM. les Commissaires.

Economie 17811213(15)
Travaux publics
Les Etats approuvent l'emploi de 2 000 l. que l'arch. de Narbonne a pris l'initiative d'accorder aux négociants d'Agde pour ôter la barre obstruant le Grau d'Agde, accordent 2 000 l. en plus & autorisent à poursuivre dans la limite des 12 000 l. imposées Action des Etats

Travaux publics et communications

Indemnisations et calamités 17811213(15)
Catastrophes
Les inondations de l'Hérault en janvier 1781 ont augmenté la barre à l'entrée du Grau d'Agde, empêchant le passage des bâtiments Action des Etats

Catastrophes et misères