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Délibération 17811222(08)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17811222(08) |
CODE de la session |
17811129 |
Date |
22/12/1781 |
Cote de la source |
C 7617 |
Folio |
212-214 |
Espace occupé |
1,7 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Commenge a dit ensuite : Que par un dernier mémoire, le syndic du diocese de Lavaur expose que sur la demande faite en 1779 par ce diocese du crédit des Etats, à l'effet d'obtenir de Sa Majesté la permission d'essarter sur la lisiere de la forêt royale de l'Aiguille la largeur nécessaire pour l'emplacement du chemin de Revel à Saissac , MM. les députés à la Cour ont été chargés de faire des démarches à l'effet dudit essartement, mais qu'elles n'ont point eu le succès qu'ils devoient en attendre, par les difficultés qu'a élevées le sieur de Chayssac, Grand Maître des Eaux & Forêts au département de Languedoc, qui, dans son avis envoyé au Conseil, combat cet essartement, & indique un nouvel emplacement pour la route que fait construire le diocese de Lavaur de Revel vers Saissac.
Que suivant l'idée dudit sieur Grand-Maître, il faudroit se servir du chemin déjà fait de Revel à Sorese, jusqu'à deux cents toises ou environ de cette ville ; entrer ensuite dans la combe de Durfort ; établir le chemin sur la partie gauche de cette gorge pour profiter de l'exposition du midi ; monter par une rampe douce jusqu'au haut de la montagne, dont la hauteur égale celle où est située la forêt de l'Aiguille, en passant par la métairie de Conquet & le pas de la Verrerie ; venir ensuite longer les forêts royales de Crabesmortes & de Sarramegé, & arriver par un terrein presque toujours plat & une pente insensïble à la communauté de Saissac ; qu'ainsi, par cette direction, ce chemin, qui à la vérité ne traverseroit aucun village, passeroit néanmoins très-près de ceux des Campmases, Bastouils, Arfons, Escudiés, la Combe & autres.
Qu'en conséquence du projet proposé par M. le Grand-Maître, il a été fait par MM. les commissaires du diocese un dernier examen sur les lieux contentieux, duquel il a résulté que ce projet, en allongeant le chemin de mille toises, entraîneroit dans de plus grandes dépenses sans vivifier aucun lieu principal, & nécessiteroit l'essartement d'une plus grande quantité de bois que ce chemin demandé au travers de la forêt de l'Aiguille.
Que par rapport à la dépense, l'âpreté de la gorge indiquée & les ravins dont elle est coupée exigeroient de forts remblais & la construction de plusieurs ponts très-dispendieux, qui cependant ne rendroit pas le chemin moins rude, la montée étant distribuée dans un plus court espace qu'en suivant le plan adopté par le diocese ; qu'en outre, cette route ne pourroit être utile aux villages & hameaux dénommés dans ce rapport, attendu leur éloignement ; le plus à portée, celui de Bastouils, en étant à plus de deux mille toises de distance ; qu'à la vérité la direction proposée s'éloigneroit du bois de l'Aiguille, mais qu'elle ne pourroit s'exécuter sans traverser les bois de Lalquié, de Segneboudon, de Crabesmortes & autres, sur leur plus grande longueur & sans occasionner au diocese la perte de plus de trente mille livres d'ouvrages déjà faits ; que cette perte lui seroit d'autant-plus sensïble qu'il avoit pris toutes les précautions nécessaires pour s'assurer du meilleur emplacement possible, emplacement qui est celui de l'ancienne route fréquentée par les voituriers pour aller de Revel à Saissac, & qui en longeant le bassin de Saint-Ferriol, économisera le chemin projeté dans cette partie ; que d'ailleurs les opérations faites à travers la forêt de l'Aiguille pour la confection du projet qu'on exécute l'avoient été de l'agrément même de M. le Grand-Maître ; & qu'enfin, l'exécution de ce projet n'a été définitivement arrêtée par les Etats qu'en connoissance de cause ; motifs sans-doute bien puissants pour se flatter d'obtenir de Sa Majesté une décision favorable, pour laquelle le syndic du diocese de Lavaur réclame de nouveau la protection de l'assemblée.
Que des considérations aussi fortes & aussi légitimes n'ont pu que porter la Commission à proposer aux Etats de charger MM. les députés à la Cour de renouveller leurs instances auprès de Sa Majesté pour obtenir la permission d'essarter sur la liziere de la forêt de l'Aiguille la largeur nécessaire pour l'emplacement du chemin de Revel à Saissac.
Ce qui a été délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.
Doléances mentionnées dans les délibérations |
17811222(08) |
Travaux publics |
Les députés à la Cour renouvelleront les instances pour obtenir du roi l'autorisation d'essarter sur la lisière de la forêt royale de l'Aiguille pour le chem. de Revel à Saissac, auquel s'oppose le grand-maître des Eaux-et-Forêts au départem. de Languedoc |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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