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Délibération 17811224(12)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17811224(12) |
| CODE de la session |
17811129 |
| Date |
24/12/1781 |
| Cote de la source |
C 7617 |
| Folio |
285-288 |
| Espace occupé |
3,1 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Montpellier a ajouté : Que conformément à la délibération des Etats du même jour 8 janvier dernier, le sr Grangent s'est occupé pendant l'année des projets de la route d'Auvergne, depuis la ville du Puy jusqu'aux limites du Languedoc.
Qu’il a parcouru à cet effet la route proposée par Espaly, & la route actuelle par le pont de Trouillas ; il rapporte les plans de la première, & il en résulte qu'en passant par ledit village d'Espaly & par la gorge de Sensac, on aboutit au sommet de la montagne, où l'on trouve un terrain uni que l'on traverse en passant par Chadenac, Coyac, Sensac, Moriac, & de là au ravin de Thiaulan, où sont les limites des deux provinces : Que ce terrain, quoique uni , est néanmoins coupé par plusieurs ravins, sur lesquels il sera inévitable de construire des ponts, ainsi que sur le ruisseau de Sensac, & quantité de petits pontceaux dans la gorge de Sensac ; qu'en suivant ce projet, on évite de passer deux fois la rivière de Borne, ce qui est un très-grand avantage, à cause des ponts qu'il seroit nécessaire d'y construire, ceux qui existent étant très-vieux & très-étroits ; & que la dépense de ce projet, dont la longueur est de huit mille trois cents toises, sera d'environ cinq cents mille livres, y compris les ponts, & en donnant au chemin une largeur de trente pieds ; mais il ne comprend point dans cette somme le montant des indemnités, qu'il évalue par approximation à quatre-vingt mille livres.
Quant à la route actuelle qui passe par le pont des Trouillas sur la rivière de Borne, par la côte Ste. Anne, par le second pont de la rivière de Borne, & ensuite par Coubladou, Fitz, Villeneuve & St. George d'Aurat, ledit sieur Grangent a reconnu que les pentes de ce chemin sont extrêmement rudes, surtout à la côte Ste. Anne & à la montée de Fitz, où elles lui ont paru de huit pouces par toise ; qu'il seroit donc indispensable, pour adoucir ces pentes, d'allonger le chemin, en sorte que la totalité de cette direction, actuellement plus courte que celle par Espaly, deviendroit à-peu-près de la même longueur, c'est-à-dire, de près de trois lieues ; mais que d'ailleurs il y auroit très-peu d'ouvrages de maçonnerie, le pays étant beaucoup moins coupé par des ravins ; qu'il faudroit cependant construire dans le moment un nouveau pont sur la rivière de Borne, & dans la suite un second pour remplacer celui des Trouillas, qui est très-étroit & très-mauvais ; à quoi ledit Sr, Grangent ajoute que les occupations du sr. Offarel, inspecteur, ne lui ayant pas permis de lever la carte du projet qui pourroit être fait pour adoucir les pentes de cette route, il n'a pas été possible de rapporter quel sera l'objet de la dépense de sa reconstruction. .
Ledit sieur Grangent a aussi parcouru les différentes lignes qu'il seroit possible de suivre dans l'Auvergne pour se raccorder avec la route de Clermont ; mais le défaut d'autorisation pour pouvoir travailler dans cette province étrangère ne lui a pas permis de faire des observations certaines à cet égard.
Enfin, ce Directeur, pour se conformer à la susdite délibération des Etats du 8 janvier 1781, s'est aussi occupé du projet de l'avenue du Puy depuis le bas de la côte St. Benoît allant aboutir à la porte d'Avignon, & il en rapporte le plan, duquel il résulte qu'il y a deux différentes directions à suivre.
Par la première, qui consisteroit à aller aboutir d'abord à la porte d'Avignon, & puis à la porte d'Aiguiere, en longeant & contournant la ville, on sera obligé avant & après le pont d'Olezon de faire divers contours indispensables pour pouvoir placer ledit pont quarrément sur la rivière ; les rampes de ce pont auront trois pouces & demi de pente par toise jusques à ladite porte d'Avignon, & il y aura plusieurs maisons à démolir. La dépense à faire pour l'exécution de ce projet, dont la longueur sera de trois cents toises, se portera à cent quarante-trois mille six cents treize livres ; savoir, cinquante-un mille six cents cinquante-neuf livres pour les ouvrages de construction ; quarante-cinq mille livres pour le pont, & quarante-six mille neuf cents cinquante-quatre livres pour les indemnités ; en observant néanmoins, à l'égard desdites indemnités, qu'on pourroit renvoyer à un autre temps l'exécution de la partie dudit chemin qui longe la ville depuis la porte d'Avignon jusques à celle d'Aiguiere, ce qui diminueroit dans ce moment la dépense des ouvrages de cinq mille quatre cents quarante-cinq livres, celle des indemnités de vingt-quatre mille six cents neuf livres, & réduiroit par conséquent le total des frais à faire à cent treize mille cinq cents cinquante-neuf livres.
La seconde direction proposée seroit en ligne droite à partir de la place circulaire marquée au bas de la côte, & iroit aboutir par un seul alignement de deux cents quinze toises à la porte d'Aiguiere ; suivant ce second projet, le pont d'Olezon seroit également placé d'équerre, & sa rampe n'auroit qu'un pouce de pente par toise. La dépense de ce second projet, qui aboutiroit également à la porte d'Avignon par une rampe détournée de l'alignement direct, est évaluée à cent deux mille quatre-vingt-trois livres ; savoir, trente-six mille huit cents quarante-sept livres pour la construction du chemin & de la rampe détournée ; quarante-cinq mille livres pour le pont, & vingt mille deux cents trente-six livres pour les indemnités, y compris la valeur d'une maison à démolir ; en sorte que ce second projet, comparé au premier, présente une diminution de dépense ou de quarante-un mille cinq cents trente livres si l'on suppose l'exécution complette de l'autre, ou seulement de onze mille quatre-cents soixante-seize livres, si l'on se borne à n'en exécuter qu'une partie.
MM. les Commissaires, après avoir pesé & discuté sur les plans tout ce qui vient d'être exposé, tant à l'égard de la direction de la route du Puy en Auvergne, soit par Espaly soit par le pont des Trouillas, qu'à l'égard des deux projets d'avenue de ladite ville du Puy, ont observé,
1°. Quant au premier point, qu'ils n'ont pas des instructions suffisantes pour se décider sur l'emplacement de ladite route, puisque le sieur Grangent n'a pas encore fait les opérations nécessaires pour former le projet estimatif du chemin passant par le pont de Trouillas, afin de pouvoir le comparer avec celui qui passeroit par Espaly, & qu'il seroit d'ailleurs important de se concerter avec l'Auvergne.
2°. Quant au second point, qui concerne l'avenue de la ville du Puy par la côte St. Benoît, qu'il paroît que le but principal de cette avenue doit être d'aboutir directement à la porte d'Avignon, & non à celle d'Aiguiere, puisque c'est à celle d'Avignon que vient se rendre la route de Lyon, route existante & très-fréquentée. Que d'ailleurs, pour aller aboutir directement à la porte d'Aiguiere, il faudroit abandonner pour ainsi dire la ville, traverser & couper une prairie qui en fait l'ornement & l'agrément, & se résoudre à n'arriver à la porte d'Avignon que par un embranchement de biais. Qu'ainsi, le premier projet proposé pour ladite avenue réunissant la direction la plus utile & la plus agréable, paroît devoir mériter la préférence, quoiqu'il doive être un peu plus dispendieux.
Sur quoi les Etats ont délibéré,
1°. Que le sieur Grangent dressera incessamment les plans, projets & détails estimatifs de la route du Puy en Auvergne en passant par le pont de Trouillas, pour lesdits plans, projets & détails, ensemble ceux de la route proposée par Espaly, être envoyés à Monseigneur l'archevêque de Narbonne, qui sera prié, ainsi que MM. les députés à la Cour, de vouloir bien le mettre sous les yeux du Ministre, & en conférer avec lui, à l'effet de s'assurer de l'adhésion de l'Auvergne, & être ensuite par les Etats délibéré ce qu'il appartiendra.
2°. Que dans le choix proposé des deux projets d'avenue de la ville du Puy, on préférera celui qui aboutit directement à la porte d'Avignon & qui longe ensuite la ville pour arriver à la porte d'Aiguiere, en observant, lorsque les Etats jugeront à propos d'exécuter ces ouvrages, de ne démolir aucune maison dans la partie située entre lesdites deux portes, la largeur de cette partie étant suffisante pour le passage de deux voitures ; comme aussi de ménager le plus qu'il sera possible la démolition des maisons dans la direction qui aboutira du pont d'Olezon à ladite porte d'Avignon.
| Economie |
17811224(12) |
| Travaux publics |
| Les Etats diffèrent de choisir entre 2 tracés de la route d'Auvergne entre Le Puy & la limite de la prov., par Espaly ou le pont de Trouillas ; pour Le Puy, ils choisissent l'avenue arrivant à la porte d'Avignon longeant la ville jusqu'à celle d'Aiguière |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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| Relations avec les autres provinces et pays |
17811224(12) |
| Mode de communication |
| Pour résoudre le problème du raccord de la route d'Auvergne dans le Velay avec la route de Clermont-Ferrand, il faut une coopération avec l'Auvergne, cette "province étrangère" ; on demandera au ministre de s'assurer de son adhésion |
Action des Etats
Institutions et privilèges de la province |
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| Culture |
17811224(12) |
| Urbanisme |
| Le choix, pour l'arrivée de la route d'Auvergne au Puy, d'une avenue aboutissant à la porte d'Avignon plutôt qu'à celle d'Aiguière préservera une prairie qui fait l'ornement et l'agrément de la ville |
Action des Etats
Culture |
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