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Délibération 17820105(11)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17820105(11) |
| CODE de la session |
17811129 |
| Date |
05/01/1782 |
| Cote de la source |
C 7617 |
| Folio |
443-445 |
| Espace occupé |
1,7 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Lodève a dit : Que le sr. Suchet l'ainé, de Largentiere en Vivarais, presente un mémoire aux Etats, dans lequel il expose les avantages de la nouvelle méthode de tirer la soie qu'il a inventée & exécutée sous les yeux de MM. les Commissaires des manufactures, & que le sieur Rome, syndic-général, a rappellé à ce sujet à MM. les Commissaires que dès l'année 1776, ledit sieur Suchet, qui prétendoit avoir trouvé le moyen de filer les cocons sans feu à l'aide d'une préparation dont la dépense étoit de beaucoup au-dessous de celle qui se fait par le feu, & qui réunissoit plusieurs autres avantages, supplia les Etats de vouloir bien nommer des Commissaires devant lesquels il feroit ces expériences, & que par leur délibération du 28 décembre 1776, les Etats chargèrent les sieurs Buffel & Rodier, inspecteurs des manufactures, d'être présents aux expériences que ledit sieur Suchet feroit de son secret, & d'en dresser leur rapport, pour que sur le compte qui leur en seroit rendu dans leur assemblée lors prochaine, ils pussent délibérer ce qu'il appartiendroit.
Ledit sieur Suchet s'étant aussi adressé au Ministre des Finances, M. l'intendant, en conséquence des ordres à lui adressés par ce Ministre, commit son subdélégué, lequel nomma des commissaires pour vérifier sur les lieux cette découverte ; il résulta du procès-verbal de ces deux commissaires, signé par les deux inspecteurs de la Province, que cette découverte étoit utile ; & ledit sieur Suchet se borna à demander que les Etats voulussent bien s'intéresser auprès du Ministre, pour lui procurer une gratification proportionnée à sa découverte, ce qui fut ainsi délibéré par les Etats le 2 janvier 1778.
Le Ministre n'ayant pas jugé à propos d'accorder audit sieur Suchet la récompense qu'il sollicitoit, qu'autant qu'il rendroit sa méthode publique, ledit sieur Suchet présente aujourd'hui un nouveau mémoire aux Etats, dans lequel après avoir exposé tous les avantages que sa méthode réunit & l'économie qui en résulte qui seroit très-considérable pour la Province, il déclare que le principal secret de sa méthode consiste dans la construction du tour à filer, pour lequel il faut nécessairement des modèles.
Il justifie en même temps par des certificats des maire & consuls des villes du Bourg Saint-Andeol & du Saint-Esprit, ainsi que des syndics & jurés-gardes du Corps des marchands fabricants de bas, fileurs de soies de cette ville, devant lesquels ledit sieur Suchet a procédé à sa nouvelle méthode de tirer la soie, qu'elle présente une économie considérable dans la consommation du charbon, & une plus grande perfection dans la soie ; les fabricants de Montpellier ont même déclaré qu'ils adoptoient la méthode du sieur Suchet, & qu'ils l'avoient prié de leur laisser un modèle pour s'y conformer.
Ledit sieur Suchet supplie en conséquence les Etats de vouloir bien concourir à la publicité de sa découverte ; il croit que le moyen le plus assuré pour y parvenir seroit de faire déposer dans chaque ville principale un tour complet pour servir de modèle ; il offre de le fournir, à la charge de ceux qui voudront s'en servir, ne demandant aux Etats que les frais de ses voyages ; il supplie les Etats d'engager le Ministre à lui donner une récompense ; ou s'il restoit quelque doute sur le parfait succès de sa méthode, de l'admettre à faire à Paris, aux frais du Roi, telles épreuves qu'on jugeroit convenables ; & il espere enfin que les Etats voudront bien le défrayer de son voyage.
Sur quoi MM. les Commissaires ont observé qu'il paroît par les délibérations ci-dessus énoncées que les Etats n'ont point eu intention d'accorder aucune gratification audit sieur Suchet ; que d'ailleurs, la méthode inventée par ce particulier pour tirer la soie ayant été reconnue utile & avantageuse par les marchands de soie de plusieurs villes, & ceux de Montpellier l'ayant adoptée, ledit sieur Suchet doit trouver dans le mérite de son invention le dédommagement de ses soins & de ses dépenses ; ils ont donc cru qu'il n'étoit pas possible d'avoir égard à la demande dudit sieur Suchet.
Ce qui a été délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.
| Economie |
17820105(11) |
| Sériciculture et soierie |
| Les Etats refusent d'accorder au sieur Suchet la gratification qu'il demande pour la nouvelle méthode de tirer la soie qu'il a inventée, considérant que le succès qu'il a déjà rencontré suffit à le dédommager |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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| Culture |
17820105(11) |
| Découvertes scientifiques et techniques |
| Le sieur Suchet a découvert une nouvelle méthode de tirer la soie en chauffant les cocons sans feu |
Action des Etats
Culture |
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