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Délibération 17820105(12)
| Nature |
Délibération en séance plénière |
| Code de la délibération |
17820105(12) |
| CODE de la session |
17811129 |
| Date |
05/01/1782 |
| Cote de la source |
C 7617 |
| Folio |
445-448 |
| Espace occupé |
2,5 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Lodève a dit : Qu'il fut rendu compte aux Etats dans leur dernière assemblée de ce qui avoit été fait en exécution de leur délibération du 3 janvier 1780, concernant les moyens d'améliorer la fabrication des papeteries d'Annonay, des soumissions qui avoient été faites d'abord par le sieur Pierre Montgolfier & ensuite par le sieur Mathieu Johannot & fils, pour l'établissement des cylindres hollandois, sous toutes les conditions exigées pour la formation de cet établissement ; des demandes que ces deux fabricants, ainsi que les sieurs Jean-Baptiste Johannot & Antoine-François Montgolfier faisoient en conséquence ; & ils furent informés en même temps que suivant le témoignage de M. Desmaretz, l'établissement étoit alors presque perfectionné dans la fabrique dudit sieur Montgolfier, les deux cylindres étant finis & en activité.
Ledit sieur Montgolfier ayant par conséquent acquis cette priorité qui, suivant l'intention de l'assemblée, le mettoit dans le cas d'obtenir, du moins en partie, le remboursement des frais extraordinaires que l'établissement des cylindres lui avoit occasionné, les Etats lui accordèrent, par délibération du 4 janvier 1781, une somme de neuf mille livres, en déclarant qu'ils étoient dans l'intention de lui accorder une autre somme de neuf mille livres lorsque son établissement sera perfectionné ; & ils déclarèrent encore par la même délibération qu'ils étoient également disposés à donner des secours, quoique moins considérables, aux sieurs Mathieu Johannot & fils, & même aux sieurs Jean-Baptiste Johannot & Antoine-François Montgolfier, lorsqu'après l'entière confection de l'établissement du sieur Pierre Montgolfier, & à son exemple, ils auroient jeté les fondements d'un attelier de cylindres exactement semblables, & qu'ils auroient mérité ces secours tant par la perfection de leurs établissements que par leur diligence à les former.
Ledit sieur Montgolfier représente aujourd'hui par un mémoire qu'il présente aux Etats qu'il n'a pas cessé de donner ses soins à l'augmentation & à l'amélioration de son établissement ; qu'aux deux cylindres déjà construits sous la direction de l'ouvrier holandois, il en a ajouté un troisieme, qu'il a garni son attelier de toutes les autres machines nécessaires pour l'exécution des procédés hollandois ; qu'il a fabriqué avec ces machines, & en suivant ces procédés, des papiers d'écriture fin & superfin, d'autres propres au dessein, de violet pour sucre, & des papiers de pliage & pour le doublage des vaisseaux ; qu'enfin, son attelier a toujours été ouvert aux fabricants de la Province qui ont désiré d'y prendre des éclaircissements, & qu'il a fait des desseins exacts de toutes les machines qui composent son établissement & de leurs divers détails, qu'il a remis à M. Desmaretz, qui se propose de les rendre publics.
Ces faits sont certifiés par MM. les commissaires du Pays de Vivarais, qui ont vérifié l'établissement dont il s'agit en présence de Monseigneur l'archevêque de Toulouse, lors de son passage à Annonay ; ledit sieur Montgolfier justifie encore par un certificat du sieur Sabatier, propriétaire de la rafinerie des sucres établie en cette ville, qu'il lui fournit du papier violet pour le pliage du sucre, lequel remplace celui que ledit sieur Sabatier faisoit venir de Hollande ; il a enfin mis sous les yeux de MM. les Commissaires des échantillons de papier fin & superfin qu'il a obtenus par les nouvelles machines & les nouveaux procédés, & qu'il espère de perfectionner encore par ses soins ; & il supplie en conséquence les Etats de vouloir bien lui accorder la seconde somme de neuf mille livres qu'ils lui ont fait espérer lorsque son établissement seroit perfectionné.
Les sieurs Mathieu & Pierre-Louis Johannot, père & fils, associés, représentent de leur côté qu'ils ont profité de tous les moments dont l'artiste hollandois a pu disposer en leur faveur pour établir un petit cylindre rafineur, dont la matière est effilochée par un moulin à maillets, & un attelier pour l'échange ; qu'il en est résulté le papier qui a été présenté à la Commission, dont deux articles ont été faits sous les yeux de Monseigneur l'archevêque de Toulouse, & que ce cylindre, avec ses accessoires, leur a occasionné autant de dépense que s'ils avoient formé le premier établissement, puisqu'il a été fini aussitôt, & produit du papier.
Ils ajoutent qu'ils font construire actuellement une manufacture entière avec tous ses bâtiments, dont ils ont aussi présenté les plans à la Commission ; que cette manufacture, dirigée par le sieur Lecrevisse, sera absolument conforme à celles de Sardam, & composée de six cylindres, dont trois effilocheurs & trois rafineurs, plus grands que ceux qui ont été déjà exécutés ; qu'ils ont apporté toute la célérité possible à la formation de cet établissement, & qu'ils se flattent d'y faire du papier dans quelques mois.
La vérité de cet exposé est attestée par un procès-verbal de MM. les commissaires du Pays de Vivarais, & lesdits sieurs Johannot supplient en conséquence les Etats de vouloir bien leur accorder des secours pareils à ceux qu'ils ont accordé audit sieur Montgolfier.
MM. les Commissaires n'ont pu qu'être satisfaits des échantillons de papier que lesdits sieurs Montgolfier & Johannot leur ont présenté, ainsi que des plans de la nouvelle manufacture que lesd. srs. Johannot font construire ; ils ont été persuadés que les Etats apprendroient avec plaisir les bons effets de l'émulation qui anime ces deux fabricants & leurs succès, & ils n'ont trouvé aucune difficulté à leur proposer d'accorder au sieur Montgolfier une autre somme de neuf mille livres, conformément à leur délibération du 4 janvier 1781.
Mais quoique l'empressement des sieurs Johannot à établir une manufacture hollandoise mérite des éloges, & que la réputation dont ils jouissent paroisse ne laisser aucun doute sur le succès de cet établissement, MM. les Commissaires ont pensé que la délibération des Etats s'opposoit à leur demande ; qu'ils ont été d'ailleurs prévenus par cette même délibération des intentions des Etats à leur égard ; & qu'ainsi les secours qu'ils ont droit d'espérer des Etats doivent être bornés à une somme de neuf mille livres.
Sur quoi les Etats ont délibéré,
1°. D'accorder audit sieur Montgolfier une somme de neuf mille livres, laquelle sera imposée dans le département des Dettes & Affaires.
2°. D'accorder aux sieurs Johannot pere & fils une somme de neuf mille livres qui sera imposée en deux années dans le même département.
| Economie |
17820105(12) |
| Manufactures autres que textiles |
| Les Etats accordent au sieur Montgolfier 9 000 l. pour sa papeterie d'Annonay qui a produit toutes sortes de papiers et 9 000 l. en deux ans aux sieurs Johannot père et fils qui font construire une manufacture à la hollandaise |
Action des Etats
Agriculture, élevage, commerce, industrie |
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