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Délibération 17880105(02)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17880105(02) |
CODE de la session |
17871213 |
Date |
05/01/1788 |
Cote de la source |
C 7643 |
Folio |
255-265 |
Espace occupé |
10,35 |
Texte :
Commission des travaux-Publics de la province. Cinquieme rapport.
Monseigneur l'evêque de Montpellier a dit : Que le sieur Rome, Syndic-Général, a rendu compte à MM. les Commissaires des ouvrages de la route d'Auvergne, traversant le Vivarais.
Il leur a d'abord rappellé les différents chefs de la délibération prise par les Etats le 21 décembre 1786, par laquelle il fut arrêté, 1°. Que l'on continuerait les travaux de la côte de Tareire, de même que la démolition des maisons situées sur l'emplacement de l'avenue du pont d'Olaison vers le fauxbourg Saint-Gilles de la ville du Puy, & que le sieur O-Farell seroit chargé de dresser le devis de ce pont, ainsi que de l'avenue nécessaire pour la réunir a la côte de Tauliac ou Saint-Benoît, & de celle qui devra aboutir jusqu'à la porte d'Avignon seulement, pour le tout être adjugé dans le courant de l'année 1787 par MM. les commissaires de ce diocese.
2°. Que l'entrepreneur du sommet de la côte des Mayres en termineroit au plutôt les entiers ouvrages, & qu'il seroit chargé de la construction du pontceau sur le ruisseau de l'Hoste, par delà la Chavade, ainsi que des cent vingt-cinq toises de chemin à établir dans cette partie, & ce, sur le prix de sa soumission du 30 octobre 1783.
3°. Que l'on continueroit de même les travaux du pont de la Léonne & de ses avenues, à concurrence des fonds qui leur seroient affectés en 1787, & que le sieur O-Farell pourroit recevoir les parties de cet attelier qui seraient mises en état de perfection lorsqu'elles auraient une longueur de deux cents cinquante toises, pour être lesdites parties données à entretenir à l'entrepreneur de l'entretien du pont de Gueule d'Enfer, en recevant à cet égard sa soumission.
4°. Qu'il en seroit usé de même à l'égard de la partie de jonction des Maupas de la Begude avec l'avenue d'Aubenas.
5°. Que le sieur O-Farell dresseroit un état de la valeur des divers murs de clôture réclamés par des particuliers à l'avenue d'Aubenas, pour leur être le prix desdits murs payé par forme d'indemnité, afin qu'ils pussent les faire construire eux-mêmes, en leur en fixant les emplacements ; & que si les entrepreneurs de la première & de la seconde partie de cette avenue tardoient à exécuter les ouvrages ordonnés, il y seroit pourvu à leurs frais ; comme aussi qu'il seroit payé à l'entrepreneur de la troisieme partie de lad. avenue, comprenant le pont de Mercuer, la somme de quatre mille sept cents quatre-vingt-quinze livres, pour lui tenir compte de ce qui lui étoit dû.
6°. Que ce directeur dresseroit les devis nécessaires pour la fourniture des graviers & l'entretien des maçonneries des diverses parties de cette route qui sont en état de perfection, pour l'adjudication en être faite par MM. les commissaires ordinaires, tant du diocese du Puy que du pays de Vivarais, chacun pour les parties comprises dans leur territoire, & qu'il placeroit des cantonniers sur chaque division, en faisant choix d'hommes habitués aux travaux des chemins.
7°. Que l'on feroit en 1787, conformément aux instructions du Roi à MM. ses Commissaires, un fonds de cent mille livres, savoir, cinquante mille livres par imposition & cinquante mille livres réservées sur le produit de la ferme de l'équivalent pour la continuation des ouvrages de cette route, lequel fonds étant joint aux trente-trois mille huit cents vingt-une livre cinq sols dix deniers du résidu de 1786 produisoit une somme totale de cent trente-trois mille huit cents vingt-une livre cinq sols dix deniers, qui seroit répartie entre les différents atteliers comme il suit,
savoir :
Pour l'attelier du pont Saint-Barthelemi, ou pour celui de Tareire 44 962 l. 1 s. 6 d.
Pour la construction du pont de l'Hoste (4 204 l. 8 s. ) et pour les
ouvrages de la côte des Mayres (8 408 I. 1 s. 7 d.) 12 612 I. 9 s. 7 d.
Pour l'attelier du pont de la Léonne 25 000 l.
Pour celui de la jonction des Maupas avec l'avenue d'Aubenas 25 000 l.
Pour parfaire le paiement des entrepreneurs de la première &
seconde partie de l'avenue d'Aubenas (7 761 l. 14 s. 9 d.), et pour
faire compte à l'entrepreneur du pont de Mercuer de divers travaux
qui lui restoient dus (4 785 l.), 12 546 l. 14 s. 9 d.
Pour les entretiens (7 686 l. 3 s. 6 d.) et pour frais de levée de
carte ou nivelements (513 l.16 s. 6 d.) 8 200 l.
Pour les frais d'inspection 5 500 I.
Toutes les sommes réunies faisant celle ci-dessus 133 821 I. 5 s. 10 d.
1°. Pour remplir en conséquence le vœu des Etats, le sieur O-Farell ayant dressé les plans & devis du pont d'Olaison & de ses avenues, lesdits ouvrages furent adjugés le 10 avril dernier pardevant MM. les commissaires du diocese du Puy ; l'entrepreneur s'est occupé d'y faire ses establissements, & il a commencé par diverses maçonneries & deux arceaux sur les canaux des moulins qui traversent la chaussée du côté du Puy, où les bâtiments ne gênent plus les constructions ; il a également commencé les maçonneries d'une place circulaire de l'avenue du côté de Tauliac, & il a fait en même-temps les pavés de la suite de ladite route, depuis la porte d'Avignon jusqu'à la porte Aiguière en exécution de la délibération du 8 janvier 1787; sur quoi le diocese du Puy représente qu'à l'extrémité de ce pavé se trouve une maison attenant à la porte de Saint-Gilles qui masque absolument la route, & dont la démolition a été reconnue indispensable afin de procurer aux voyageurs une traversée facile.
Les sommes déboursées pour la construction dudit pont, en y comprenant vingt-un mille deux cents soixante-une livres neuf sols neuf deniers payés en 1786 pour les maisons qui étoient à abattre sur l'emplacement de ses avenues, se portent jusqu'à présent à trente-quatre mille cent cinquante-huit livres deux sols huit deniers, dont douze mille huit cents quatre-vingt-seize livres douze sols onze deniers ont été comptées pendant l'année ; savoir, dix mille huit cents trente-six livres douze sols onze deniers audit entrepreneur & deux mille soixante livres pour d'autres indemnités.
L'entrepreneur de la côte de Tareire s'est occupé de divers genres d'ouvrages, soit en maçonneries à chaux & sable & à pierre seche pour des ponts & murs de soutenement, soit en déblais de toute nature & en terrassement, & enfin en empierrements & engravements ; & il a fait assez de progrès pour espérer que cette partie, depuis le sommet de la côte de Tauliac jusqu'à la jonction de l'ancien chemin vers le village de Tareire, sera entièrement perfectionnée à la fin de la campagne prochaine.
La totalité desdits ouvrages s'élève jusqu'à ce jour à cinquante-neuf mille six cents soixante livres dix-sept sols six deniers, dont trente-un mille neuf cents quatre-vingt-treize livres dix-neuf sols dix deniers ont été employées dans l'année ; savoir, vingt-quatre mille sept cents quarante livres onze sols un denier pour des paiements faits audit entrepreneur ; six mille six cents cinquante-trois-livres huit sols neuf deniers pour les frais d'indemnités, & six cents livres pour construire un logement à l'inspecteur, attendu l'éloignement de la ville du Puy du sommet de ladite côte.
En ablotant enfin lesdites sommes employées tant au pont Saint-Barthelemi qu'à ladite côte de Tareire pendant l'année, elles forment une somme totale de quarante-quatre mille huit cents quatre-vingt-dix livres douze sols neuf deniers qui a été versée sur ces deux atteliers ; & comme la somme qui leur étoit destinée s'élevoit à quarante-quatre mille neuf cents soixante-deux livres un sol six deniers, il en résulte un résidu de soixante-onze livres huit sols neuf deniers.
2°. Les travaux du pont de l'Hoste au sommet de la côte des Mayres ont eu également lieu, suivant les ordres des Etats, d'après une soumission acceptée par MM. les Commissaires, le 27 mars dernier ; l'entrepreneur a construit ce pont ainsi que ses deux avenues; mais il a été nécessaire pour la solidité de cette route d'y ralonger les murs de revêtements, les empierrements & engravements y sont à peu-près faits, & cette traversée exposée aux encombrements des neiges en hiver est actuellement en état passant, sans être néanmoins à sa perfection, puisqu'il y manque encore quelques terrassements qui auroient été achevés sans les froids qui s'y font ressentir de bonne heure ; on les terminera au commencement de la campagne prochaine ; mais après avoir achevé cette partie, il en restera encore deux autres qui obligeroient de porter ce même travail jusqu'au village de Lanarche sur une étendue d'environ douze cents toises.
Le sieur O-Farell expose en conséquence que pour hâter les progrès de cette route dans un pays exposé aux frimats, il y faudroit établir le plutôt possible un attelier d'été, d'autant que l'on ne peut s'y occuper de construction que pendant sept mois de l'année, & qu'en y jettant annuellement une somme de dix mille livres, la jouissance des parties perfectionnées en même-temps dans la plaine, tant en Vélai qu'en Vivarais, ne seroit pas retardée par le mauvais état de celles de la montagne.
Les à-comptes fournis à l'entrepreneur dudit pont dans le cours de l'année se portent à quatre mille deux cents quatre livres huit sols, ce qui consomme le fonds qui y étoit destiné ; mais l'entière perfection de ses avenues exigera encore une somme de neuf cents livres.
Ce Directeur s'est occupé sur la côte des Mayres de vérifier les ouvrages auxquels l'entrepreneur devoit retoucher afin de pouvoir retirer la somme de huit mille quatre cents huit livres un sol sept deniers qui lui étoit due selon la susdite délibération du 21 décembre 1786, & les ayant terminés on lui a compté de ladite somme, paiement qui solde la dette de la province pour les entiers ouvrages de perfection de la dernière partie de ladite côte & qui en même-temps a consommé le fonds destiné à cet objet.
Mais le sieur O-Farell ajoute que la construction du pont de Saint-Martin, au pied de ladite côte & sur la rivière d'Ardeche, obligea lors de son établissement de détruire une digue au travers de ladite rivière, laquelle servoit à la prise d'eau d'un moulin, ainsi qu'à divers arrosages ; que cette digue fut relevée par les entrepreneurs sous la direction des ingénieurs des ponts & chaussées, à quelques toises au-dessus dudit pont ; mais que n'ayant pas été placée assez profondément dans le banc de rocher qui traverse ladite rivière, elle fut emportée ; que le propriétaire l'ayant réconstruite deux fois, a essuyé de rechef les mêmes événements, & qu'il demande en conséquence aujourd'hui que la province qui lui a enlevé cette ancienne digue solidement faite, lui en réconstruise une semblable.
Le sieur O-Farell, étant sur les lieux, a convenu avec les propriétaires, sous le bon plaisir de MM. les Commissaires, de la forme de cette construction, en le chargeant toutefois de la faire lui-même au moyen de la somme de sept cents douze livres un sol, qu'il seroit de la justice des Etats de lui accorder à titre d'indemnité, avec la réserve expresse qu'il ne pourra à l'avenir en réclamer d'autre à cet égard.
3°. L'entrepreneur de l'attelier de la Léonne a continué de s'occuper de divers travaux de maçonnerie pour la construction de quelques pontceaux & aqueducs ou murs de revêtements : il y a ouvert la largeur de la voie au moyen des déblais de toute nature, dont partie a servi aux terrassements, & il a fait des empierrements & engravements ; le toisé général desdits ouvrages se porte jusqu'à ce jour, déduction faite du dixième, à la somme de quatre-vingt-seize mille vingt-huit livres dix-sept sols six deniers, à compte de laquelle somme il n'a été payé audit entrepreneur que celle de soixante mille deux cents quatre-vingt-neuf livres dix deniers, dont vingt-cinq mille livres dans le courant de l'année ; de sorte qu'il lui est encore dû vingt-six mille sept cents trente-cinq livres seize sols huit deniers.
4°. Les travaux de l'attelier pour la jonction des Maupas avec l'avenue d'Aubenas ont été également continués ; on s'y est occupé de murs de revêtement de quelques aqueducs, & dans ce moment l'on construit le pont du Mazel, dont l'établissement a été de difficile exécution par la profondeur à laquelle il a fallu descendre pour asseoir solidement les fondations ; l'on y a fait encore divers terrassements provenants des déblais. La totalité des travaux de cet attelier se porte, en déduisant le dixième, à quatre-vingt-deux mille trois cents six livres trois sols trois deniers, & l'entrepreneur ayant reçu à compte de cette somme celle de soixante-deux mille cinq cents cinquante-une livres quatre sols six deniers, dont vingt-cinq mille livres dans le courant de cette campagne, il lui est dû encore celle de dix-neuf mille sept cents cinquante-quatre livres dix-huit sols neuf deniers.
5°. Le sieur O-Farell s'est également occupé de la vérification des travaux de l'avenue d'Aubenas, dont la situation fut mise sous les yeux des Etats dans leur dernière assemblée, & pour lesquels il restoit dû, savoir, deux mille six cents cinq livres sept sols un denier à l'entrepreneur de la première partie, & quatre mille cinquante livres neuf sols deux deniers à celui de la seconde, sommes qui ne devoient leur être payées qu'après qu'on se seroit assuré si tous les ouvrages étoient à leur perfection. Ces entrepreneurs ont donc substitué aux mauvais engravements dont ils s'étoient servis en premier lieu d'autres engravements de bonne qualité ; ils ont fait encore quelques changements de bahus sur quelques parapets ; mais n'ayant pas entièrement accompli les travaux exigés dans les actes que ce directeur leur a fait signifier à diverses reprises, il n'a été payé à l'entrepreneur de la seconde partie, dans le courant de l'année, que onze cents soixante-seize livres sept sols, ce qui réduit la somme qui lui reste due à deux mille huit cents soixante-quatorze livres deux sols deux deniers. Le sieur O-Farell expose au surplus qu'il ne sauroit encore procéder à la réception définitive de ces ouvrages, attendu que dans la première partie il y a un mur de revêtement sous Saint-Benoît qui est étayé d'un contrefort par la raison qu'il avoit fait un mouvement hors de la ligne, & que dans la seconde partie un semblable mur au-dessus de Fontbonne avoit fait un autre mouvement, mais qui est bien moins à craindre ; ce qui peut provenir du fardeau des terrassements ou de l'assise de leurs fondations, ou peut-être de quelque vice de construction ; que pour procéder régulièrement, il convient dans la première partie d'abattre ce mur pour le réconstruire sur la ligne, en jetant les frais de cette opération sur ledit entrepreneur, si ce mur est jugé mal fait, & d'attendre encore une année pour s'assurer si le mur de ladite seconde partie peut sans appréhension n'être pas condamné, d'autant qu'il n'y a pas un dérangement sensible.
Quant aux divers murs de clôture réclamés par quelques particuliers sur ladite avenue d'Aubenas, & pour lesquels on réservoit la somme de mille quatre-vingt quinze livres dix-huit sols six deniers, on s'en est servi à compter six cents soixante-quatre livres treize sols quatre deniers à trois particuliers qui ont construit leurs murs eux-mêmes ; & le résidu de quatre cents trente-une livre cinq sols deux deniers suivra la même destination envers ceux dont les demandes pourront être accueillies.
Il a été aussi payé quatre mille sept cents quatre-vingt-cinq livres en exécution de la même délibération des Etats du 21 décembre 1786 pour les omissions sur le toisé définitif des ouvrages de la troisieme partie de ladite avenue, qui comprend le pont de Mercuer.
En rapprochant toutes les sommes employées sur cette avenue pendant l'année, elles forment ensemble celle de six mille six cents vingt-six livres quatre deniers, & il reste par conséquent de la somme de douze mille cinq cents quarante-six livres quatorze sols neuf deniers qui y étoit destinée celle de cinq mille neuf cents vingt livres quatorze sols cinq deniers, dont cinq mille quatre cents soixante-dix-neuf livres neuf sols trois deniers doivent servir au compte définitif des travaux de la première & seconde partie, & quatre cents quarante-une livres cinq sols deux deniers pour les indemnités des susdits murs de clôture.
6°. Quant à l'entretien des parties neuves de cette route, le sieur O-Farell ayant, en exécution de la susdite délibération, dressé le devis pour la fourniture des graviers & l'entretien des maçonneries de la côte de Tauliac au Puy, ce travail a été adjugé par MM. les commissaires de ce diocese le 20 avril dernier, & l'on a reçu la soumission de l'entrepreneur du pont de Gueule d'Enfer, pour une étendue de deux cents soixante-trois toises mises en état de perfection sur l'avenue du pont de la Léonne, faisant suite à celle du pont de Gueule d'Enfer, & cette soumission a été agréée par MM. les Commissaires dans leur séance du 27 mars dernier à Montpellier, au prix en bloc de cent dix-huit livres par année ; le sieur O-Farell a encore placé deux cantonniers sur ladite côte de Tauliac, & trois autres cantonniers, tant pour la dernière partie de la côte des Mayres que pour celle du pont de la Motte, dont les entretiens n'étoint point adjugés ; mais il n'a pu achever ce travail pour l'avenue d'Aubenas, par la lenteur qu'ont mis les entrepreneurs à perfectionner les engravements & le reste de leurs ouvrages.
Les sommes déboursées pendant l'année à raison de l'entretien des susdites parties neuves s'élèvent à cinq mille deux cents trente livres quatre sols neuf deniers ; savoir, douze cents quarante-deux livres pour les gages des susdits cantonniers ; six cents quatre-vingt-cinq livres pour la fourniture des graviers sur ladite côte de Tauliac ; dix-neuf cents quarante-huit livres six sols huit deniers pour les quatre parcelles de la côte des Mayres, sur lesquelles il y a quelques retenues, eu égard à leur situation ; neuf cents livres pour celle des Maupas de Romegier & de la Begude ; & quatre cents cinquante-quatre livres dix-huit sols un denier pour les ponts de Gueule d'Enfer, Portaloup, & Maisonneuve.
Les Maupas de Romegier & de la Begude ont occasionné d'autres dépenses d'entretien extraordinaires à raison de leurs murs de revêtement, qui longent la rivière d'Ardeche ; il a fallu sur celui de Romegier reprendre sous-œuvre une partie de quinze toises d'étendue, entièrement sous-chevée, afin d'en prévenir la ruine ; & sur celui de la Begude, outre de semblables réparations, on a été obligé de relever une partie de vingt-deux toises de longueur à l'entrée dudit Maupas, du côté de Salindre, laquelle, dans le principe, avoit été construite à une distance assez considérable du rivage de l'Ardeche, & qui, par cette raison, n'avoit été fondée que sur la terre ferme ; mais cette rivière ayant emporté le terrein qui l'en séparoit, s'y porta en ligne directe de près de deux cents toises sur la fin de l'année 1786, la renversa & après avoir enlevé les matériaux qui avoient servi à sa construction, elle menaçoit de prendre en droite ligne lesdits Maupas, ce qui auroit causé des ravages fort dispendieux. Le sieur O-Farell traita pour les prévenir avec l'entrepreneur de l'entretien desdits Maupas, & MM. les Commissaires acceptèrent sa soumission le 27 mars dernier. Ledit entrepreneur s'est donc attaché aussitôt à reconstruire ce mur ; mais la fondation a donné beaucoup de travail ; il a fallu pour l'asseoir solidement descendre à quatorze pieds six pouces au dessous des eaux, dans leur plus bas terme, point auquel l'on a trouvé le rocher, ce qui a occasionné des épuisements coûteux ; ce mur est élevé aujourd'hui à la hauteur de son couronnement & il ne manque à la perfection de cette partie que des terrassements, & d'y établir l'empierrement ; mais comme cette rivière dégrade toujours ce même rivage, il seroit encore essentiel pour le mettre à couvert de le revêtir d'un perré.
Cette réparation a obligé à une dépense de huit mille neuf cents soixante-dix livres dix sols cinq deniers ; savoir, trois mille trois cents quatre-vingt-une livres six sols six deniers employées aux épuisements, ce qui est prouvé par les contrôles tenus à cet égard, qui ont été mis sous les yeux de MM. les Commissaires ; & cinq mille cinq cents quatre-vingt-neuf livres trois sols onze deniers pour frais de construction ; mais comme cet ouvrage n'est pas entièrement fini, & qu'il est nécessaire d'y construire le susdit perré, tous ces travaux exigeront encore une dépense de trois mille cinq cents livres.
En rapprochant les diverses sommes employées audit entretien pendant l'année, elles forment ensemble celle de quatorze mille deux cents livres quinze sols deux deniers ; & comme on
ne leur avoit destiné que sept mille six cents quatre-vingt-six livres trois sols six deniers, il en résulte un excédent de dépense de six mille cinq cents quatorze livres onze sols huit deniers,
Quant aux déboursés des levées de carte ou des frais d'inspection, ils s'élèvent à cinq mille quatre cents quatre-vingt-onze livres huit sols, ce qui établit un résidu de cinq cents vingt-deux livres huit sols six deniers, sur la somme de six mille treize livres seize sols six deniers, qui y avoit été affectée ; & ce résidu réuni à ceux des atteliers du Puy & de la descente d'Aubenas, forme la somme de six mille cinq cents quatorze livres onze sols huit deniers, qui a servi à l'excédent de dépense des travaux extraordinaires des Maupas, de Romegier, & de la Begude, dont on vient de donner les détails.
MM, les Commissaires, en résumant les dépenses faites pendant l'année sur ladite route, ont reconnu qu'on y a employé en ouvrages neufs la somme de cent cinq mille quatre cents quinze livres treize sols onze deniers, & en indemnité, celle de huit mille sept cents treize livres huit sols neuf deniers ; que les entretiens ont coûté quatorze mille deux cents livres quinze sols deux deniers, & que ces sommes réunies à celle de cinq mille quatre cents quatre-vingt-onze livres huit sols pour les frais de levée de carte ou d'inspection, forment ensemble celle de cent trente-trois mille huit cents vingt-une livres cinq sols dix deniers ; somme égale au fonds qui étoit destiné à ces ouvrages, & ils ont en conséquence été d'avis de proposer aux Etats de délibérer,
I°. D'approuver l'emploi des sommes qui ont été dépensées sur les divers atteliers de la route d'Auvergne, dans le courant de l'année.
2°. Que l'on continuera les travaux du pont Saint-Barthelemi & de la côte de Tareire.
3°. Que l'entrepreneur du pont de l'Hoste au sommet de la côte des Mayres en terminera au plutôt les entiers ouvrages, & que l'on payera l'indemnité de sept cents douze livres un sol due à raison du changement de la digue au travers de la rivière d'Ardeche, à raison de l'emplacement du pont de Saint-Martin au bas de ladite côte, conformément à ce qui est réglé à cet égard par le sieur O-Farell.
4°. Que l'on continuera de même les travaux de la Léonne.
5°. Qu'il en sera de même pour les ouvrages de la jonction des Maupas de la Begude avec l'avenue d'Aubenas.
6°. Que le sieur O-Farell ne donnera point de réception définitive aux entrepreneurs des ouvrages de la première & seconde partie de l'avenue d'Aubenas, sans s'être assuré d'où est provenu le dérangement du mur étayé sous Saint-Benoît, & sans qu'il n'aie été réconstruit, de manière que son arête extérieure soit sur la ligne de la route ; comme aussi, que ce Directeur s'assurera de la solidité du mur au-dessus de Fontbonne, pour être ledit mur également réconstruit, s'il y a lieu ; & quant aux murs de clôture réclamés par divers particuliers dont les possessions ont été ouvertes, on continuera de leur en payer la valeur en forme d'indemnité.
7°. Que les entretiens des parties neuves de ladite route continueront d'avoir lieu dans la forme établie, & que non-obstant les imperfections des parcelles de maçonnerie sur la première & seconde partie de ladite avenue d'Aubenas, le sieur O-Farell y placera un cantonnier, & dressera le devis de l'entretien des autres maçonneries, & de la fourniture des graviers qui y seront nécessaires, pour que ces objets puissent être adjugés pendant l'année pardevant MM. les Commissaires du Pays de Vivarais, & que l'entrepreneur de l'entretien de Maupas achèvera d'y réparer les dégradations occasionnées par la rivière d'Ardeche, & qu'il y construira un perré conformément à ce qui est proposé par le sieur O-Farell.
8°. Que la démolition de la maison attenant la porte Saint-Gilles au Puy, qui est demandée par le diocese, sera exécutée si MM. les Commissaires du diocese le trouvent convenable ; les Etats s'en rapportant à cet égard à leur sagesse, y ayant toutefois lieu de présumer que cette démolition pourroit être différée jusqu'après l'exécution des travaux plus utiles qui sont entrepris.
9°. Qu'attendu la confection prochaine des ouvrages de la côte de Tareire, le sieur O-Farell s'occupera pendant l'année des plans & devis estimatifs de la portion de ladite route d'Auvergne, entre le Puy et Brioude ; qu'il estimera la plus pressante, pour, lesdits plans & devis rapportés aux Etats dans leur prochaine assemblée, être par eux pourvu à leur exécution.
10°. De faire en 1788, conformément aux instructions du Roi à MM. ses Commissaires, un fonds de cent mille livres, savoir : cinquante mille livres par imposition, & cinquante mille livres réservées sur le produit de la ferme de l'equivalent, pour la continuation des ouvrages de cette route, laquelle somme sera répartie,
savoir :
Pour l'attelier du pont Saint-Barthelemi & de la côte de Tareire 38 000 l.
Plus, pour le résidu : 71 l. 8 s. 9 d.
Pour celui du pont de l'Hoste & l'indemnité pour la digue du pont de Saint-Martin 1 612 I. 1 s.
Pour les atteliers de la Léonne & de la jonction des Maupas 38 000 l.
Pour finir les ouvrages d'Aubenas 5 920 l. 14 s. 5 d.
Pour les entretiens des parties neuves & pour achever la réparation des
Maupas de la Begude 10 867 l. 4 s. 7 d.
Pour les frais d'inspection & de levées des cartes 5 600 l.
________________
100 000 l.
Ce qui a été délibéré sur tous les chefs, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.
Economie |
17880105(02) |
Travaux publics |
Approbation des travaux faits sur la route d'Auvergne traversant le Vivarais, continuation du pont St-Barthélemy, de la côte de Tarreyres, du pont de l'Hoste au sommet de la côte de Mayres, de la Léonne, & de la jonction des Maupas à l'avenue d'Aubenas |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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Economie |
17880105(02) |
Travaux publics |
Financement des travaux de la route d'Auvergne par le Vivarais : 133 821 l. 5 s. 10 d. déjà dépensés, 50 000 l. à imposer et 50 000 l. à prendre sur la ferme de l'équivalent |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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Géographie de la province |
17880105(02) |
Climat et conditions naturelles |
Le sommet de la côte des Mayres, sur la route d'Auvergne, est " exposée aux encombrements des neiges en hiver", " il y manque encore quelques terrassements qui auroient été achevés sans les froids qui s'y font ressentir de bonne heure" |
Action des Etats
Catastrophes et misères |
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