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Délibération 17880116(14)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17880116(14) |
CODE de la session |
17871213 |
Date |
16/01/1788 |
Cote de la source |
C 7643 |
Folio |
531-536 |
Espace occupé |
4,8 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit ensuite : Que le sieur Rome, Syndic-Général, a rappellé à la Commission que sur le rapport des travaux du Grau du Roi qui fut fait à la dernière assemblée des Etats, il fut délibéré que le toisé du logement de l'inspecteur & de celui du garde seroit incessamment fait, que l'on continueroit les ouvrages pour l'entretien des môles & ceux du recreusement du Grau, en profitant de la saison favorable pour faire travailler aux parties défectueuses de son embouchure ; & qu'attendu que le bail de l'entrepreneur doit expirer le 12 février 1788, MM. les Commissaires des Travaux-Publics pendant l'année procéderoient à une nouvelle adjudication, dans laquelle seroit compris le prolongement du mur de défense destiné à garantir le Grau des sables que les vents y amènent, au cas que MM. lesdits Commissaires jugeassent ce prolongement nécessaire.
Qu’en exécution du premier article de cette délibération, le sieur Ducros a arrêté le 31 janvier dernier le toisé définitif du logement de l'inspecteur & du garde, qui se porte à la somme de neuf mille deux cents cinq livres, pour solde de laquelle il a été payé en 1787 deux mille six cents quarante livres un sol six deniers.
Qu’à l'égard de l'entretien des môles, il n'y a été porté que cinquante-sept toises cubes solides & demi, qui ont principalement été employées à réparer les caladats formant le revêtement de ces môles ; en sorte que la dépense totale pour cet objet ne se porte qu'à trois mille cinq cents vingt-quatre livres treize sols un denier, ainsi qu'il résulte du toisé définitif dressé par le sieur Ducros.
Que le sieur Alard, entrepreneur de ces ouvrages, s'étoit chargé par une soumission du 26 avril 1784 de creuser jusqu'à trente pouces de profondeur au-dessous des basses-eaux les canaux de Vie & de Candillargues, ainsi que la partie des étangs qui sert au passage des barques qui portent les pierres depuis la carrière de Vie jusqu'au Grau, & de rendre ce passage en bon état à la fin de son bail, le tout moyennant la somme de quatre mille livres ; mais qu'il résulte d'une sonde générale qui vient d'être faite qu'il s'en faut de beaucoup que cet entrepreneur ait rempli cette dernière obligation, & qu'en conséquence il ne lui a été rien payé sur le montant du toisé ci-dessus, afin que la Province ait devers elle de quoi fournir au recreusement & au nettoyement desdits canaux & passage dans les étangs, si le sieur Alard n’y pourvoit lui-même avant l'expiration de son bail.
Que pour ce qui concerne le recreusement au ponton, il y a été travaillé presque sans interruption, & on l’a occupé aussi longtemps qu'il a été possible pendant la belle saison aux environs de l'extrémité des jetées ; qu'au moyen de ce travail assidu, on étoit parvenu à creuser jusqu'à dix pieds de profondeur moyenne un canal de seize toises de largeur, & environ quatre-vingt toises de longueur, qui se terminoit un peu en-dehors des jetées au-delà du banc de sable qui y est ordinairement formé ; mais que les vents violents qui ont soufflé à plusieurs reprises depuis le mois de septembre ont porté une si grande quantité de sable dans cette partie qu'on n'y trouve plus aujourd'hui que six à sept pieds de profondeur, comme avant qu'on y eût placé le ponton.
Que cette machine a été aussi employée à approfondir le chenal aux endroits où il a moins de neuf pieds de profondeur, & on a encore travaillé à élargir ce chenal sur cent quatre-vingt-dix toises d'un côté, & quatre-vingt-dix de l'autre, à un endroit où la largeur entre les bermes est moindre de treize toises.
Que d'après le toisé du sieur Ducros, tous les recreusements faits depuis le 15 juillet 1786, époque du commencement du travail du ponton, jusques à ce jour, auxquels il a été joint l'état de divers frais pour les sondes, levées de plan, & pour quelques menues réparations dont les pièces justificatives sont rapportées, se portent à la somme de trente-trois mille neuf cents quinze livres huit sols cinq deniers.
Que le devis d'après lequel se font lesdits recreusements énonçant que le chenal entre les bornes qui bordent les digues sera élargi aux endroits où il aura moins de treize toises de largeur, & qu'il sera recreusé à ceux où sa profondeur est moindre de neuf pieds, le sieur Ducros a pensé qu'il étoit indispensable de reconnoître par une sonde générale du Grau quelle étoit la largeur & la profondeur actuelle du chenal, entre les deux bermes ; que pour cela il a été nécessaire de lever le plan dudit Grau, & de le dresser à une échelle un peu grande, & que ce plan ayant été mis sous les yeux de MM. les Commissaires, ils ont reconnu qu'à l'exception de la partie de cent quatre-vingt-dix toises de longueur qu'on a commencé d'élargir, ainsi qu'il vient d'en être rendu compte, il y a treize toises de largeur, ou à peu près, dans les endroits les plus étroits, & qu'on trouve partout neuf pieds de profondeur au moins, excepté sur les deux cents quarante toises qui se terminent à la mer.
Qu’au sujet du travail à faire dans cette partie, le sieur Ducros expose qu'il a été reconnu par diverses observations que l’ensablement qui s'y forme provient principalement des sables que les vents de terre & de mer y portent alternativement ; que tant que ce transport des sables ne sera pas arrêté, les recreusements que l'on pourra faire seront aussi inutiles que ceux qui ont été faits cette année, & qu'ainsi il est absolument indispensable avant tout de prendre les moyens nécessaires pour fixer ces sables ; que pour remplir cet objet du côté de l’ouest, les Etats ont déjà déterminé la construction d'une muraille dont on a bâti l'année dernière une partie de vingt-trois toises de longueur, & derrière laquelle on a applani, semé & enjonché le terrein ; lesquels ouvrages se portent, d'après le toisé définitif qui en a été dressé, à la somme de six mille six cents quatre-vingt-dix-neuf livres un sol huit deniers ; que cette dépense étant considérable pour une si petite étendue, le sieur Ducros propose de couvrir les deux côtés de la plage par une plantation de tamarins, ainsi qu'on l'a fait au Grau d'Agde avec succès ; ce qui sera d'une exécution prompte & ne coûtera guère plus cher, à surface égale, que les semis & enjonchements qu'il a fallu faire en 1787 pour diminuer l'action du vent sur les sables, dans la partie au-devant de laquelle le mur a été construit.
Que la dernière assemblée des Etats avoit délibéré que l'entrepreneur du magasin destiné au canot seroit contraint à construire au plutôt ce magasin, lequel seroit disposé de manière à pouvoir renfermer deux petits batelets outre le grand canot ; mais que la dépense de deux mille quatre-vingt-dix livres qui devoit être faite pour la construction de ce magasin, & la distance où il auroit été placé de la ville d'Aiguesmortes ayant engagé le sieur Ducros à chercher s'il n'y auroit pas dans cette ville, & sur le bord de quelqu'un des canaux qui y aboutissent, une maison propre à remplir l'objet de la Province, MM. les Commissaires des Travaux-Publics, assemblés le 17 juillet dernier, furent informés que ce Directeur avoit trouvé sur le bord du canal du Bourgidou, un magasin solidement bâti & en bon état, propre à contenir le canot, les deux batelets, le plus grand nombre d'effets ou machines ; & qu'ayant traité du prix avec le sr. Crouzet qui en est propriétaire, celui-ci avoit remis une soumission dans laquelle il offroit de vendre ledit magasin à la Province, moyennant le prix de neuf cents livres ; qu'en ajoutant à cette somme celle d'environ deux cents livres pour une porte à construire dont la largeur doit être proportionnée à celle du canot, & pour former une rampe au bord du canal vis-à-vis cette porte, la dépense totale seroit d'environ onze cents livres seulement ; que ce magasin étant plus vaste que celui qui étoit adjugé, il pourroit servir à remplir d'autres objets, & qu'il seroit d'ailleurs placé a la porte de la ville d'Aiguesmortes, au lieu de l'être dans un endroit isolé, & éloigné du Grau du Roi pour lequel il est principalement destiné.
Que sur cet exposé, il fut arrêté de charger le Syndic-Général d'acheter au nom de la Province ledit magasin, ce qui n'a pu être encore effectué à cause de diverses difficultés relatives à la validité de la vente ; mais que ces difficultés étant à présent terminées, le contrat pourra être passé incessamment.
Qu’il suit de ce qui vient d'être exposé sur l'état du chenal du Grau que lorsque l'élargissement peu considérable qu'on a commencé sera fini, ce seroit absolument sans utilité que l'on continueroit de faire de nouveaux recreusements au ponton avant l'époque où les sables de la plage auront été fixés ; & qu'attendu que l'entrepreneur de ces recreusements est aussi chargé du dessablement qui reste à faire dans le canal de Beaucaire près du pont de la Pinède, il est convenable de déterminer que cet entrepreneur s'occupera de nouveau des dessablements auquel le ponton étoit précédemment employé.
Qu’à l'égard de la nouvelle adjudication que MM. les Commissaires des Travaux-Publics étoient autorisés à passer, le sieur Ducros leur ayant exposé le 17 juillet dernier qu'il n'avoit pas encore une connoissance assez exacte de l'état du Grau pour dresser le devis des ouvrages qu'il pourroit convenir d'y faire, ils arrêtèrent de différer cette adjudication qui n'étoit pas pressante, le bail actuel ne finissant que le 12 février prochain ; que par les sondes qui ont été faites à plusieurs reprises à l'embouchure dudit Grau, il a été reconnu que l'on trouve constamment dix à douze pieds de profondeur d'eau, à moins de dix toises de distance de l'extrémité de la digue de l'est, & à environ quinze toises en avant de celle de l'ouest ; qu'ainsi, il y a lieu de présumer que lorsque le chenal ne recevra plus les sables de la plage que les vents y apportent, il sera facile d'y entretenir un fonds de neuf à dix pieds dans toute l'étendue de ce chenal & à son embouchure, sans prolonger les jetées, ou en ne les prolongeant du moins que très-peu ; que d'ailleurs, les digues construites à pierre sèche qui surmontent ces jetées près de la mer étant dans le plus mauvais état, il paroit indispensable de s'occuper, par préférence à tout autre ouvrage, de les rendre susceptibles de résister au choc des vagues qui y font annuellement des dégradations considérables, ce à quoi on parviendra en bâtissant, comme on l'a fait à Agde, leur parement & leur couronnement sur une épaisseur suffisante ; qu'à ce travail il faudra joindre l'entretien des bermes par des surchargements faits à propos & avec soin, & les réparations des dégradations que souffrent quelquefois les caladats des parties des digues que les vagues de la mer n'atteignent pas.
Que d'après ces détails, la Commission a été d'avis de proposer aux Etats de délibérer,
1°. Que le sieur Alard, entrepreneur actuel des jetées du Grau, sera tenu de remettre en bon état, conformément à la soumission du 26 avril 1784, les canaux de Vie & de Candillargues, & les parties des étangs qui servent au passage des barques destinées au transport des pierres de Vie jusques audit Grau ; & qu'en attendant, le montant du toisé des ouvrages faits en 1787 lui sera retenu.
2°. Que le contrat pour l'achat du magasin du sieur Crouzet sera incessamment passé au prix porté par la soumission de ce particulier.
3°. Que les recreusements du ponton dans ledit Grau seront suspendus, & qu'il sera fait sur les deux côtés de la plage une plantation de tamarins pour en fixer les sables, laquelle plantation sera adjugée par les consuls d'Aiguesmortes sur le devis qui sera dressé à cet effet par le sieur Ducros.
4°. Qu'il sera procédé par MM. les Commissaires des Travaux-Publics à l'adjudication des ouvrages proposés par le sieur Ducros pour l'entretien & l'amélioration des digues & jetées dudit Grau, & qu'il sera pourvu à tous ces travaux sur les fonds du canal de Beaucaire.
Ce qui a été ainsi délibéré.
Economie |
17880116(14) |
Travaux publics |
Amélioration du chenal du Grau-du-Roi : recreusement des canaux destinés à l'approvisionnement en pierre, achat d'un magasin pour les barques, plantation de tamaris sur les plages pour en fixer les sables, entretien et amélioration des digues et jetées |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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Gestion comptable |
17880116(14) |
Affectation de fonds |
Les travaux d'amélioration du chenal du Grau-du-Roi seront financés sur les fonds du canal de Beaucaire |
Action des Etats
Gestion financière et comptable |
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Géographie de la province |
17880116(14) |
Cartographie |
Un plan des sondes du Grau-du-Roi a été réalisé "à plus grande échelle" et mis sous les yeux des commissaires : il y a 13 toises de largeur dans les endroits les plus étroits et 9 pieds de profondeur au moins, sauf sur 240 toises qui se terminent à la mer |
Action des Etats
Culture |
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