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Délibération 17890205(01)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17890205(01) |
CODE de la session |
17890115 |
Date |
05/02/1789 |
Cote de la source |
C 7648 |
Folio |
161-163 |
Espace occupé |
2,1 |
Texte :
Du jeudi cinquieme dudit mois de février, Président Monseigneur l’archevêque et primat de Narbonne, commandeur de l’Ordre du St. Esprit.
Commission de la vérification des impositions des assiettes des dioceses & de tout ce qui a rapport à leurs travax publics. Cinquième rapport.
Monseigneur l'archevêque de Damas, coadjuteur d'Albi, a dit : Que le sieur de Montferrier a rendu compte à la commission d'un mémoire du syndic du diocese de Carcassonne, par lequel il expose que lorsque ce diocese entreprit l'ouverture d'un chemin de communication entre la ville de Carcassonne & celles de Montolieu & de Saissac, ce chemin fut dirigé avec économie ; qu'on s'attacha seulement à le rendre praticable, & qu'on laissa subsister dans plusieurs de ses parties des rampes très-rudes & des passages difficiles, surtout aux avenues desdites villes de Montolieu & de Saissac.
Que cette route fut à peine ouverte que le diocese sentit les avantages qui résulteroient de sa continuation jusqu'à la ville de Revel & de la communication qui seroit établie par ce moyen entre la plaine de Revel & celle de Carcassonne.
Que l'utilité de ce projet ayant été également reconnue par le diocese de Lavaur, l'un & l'autre diocese a concouru à son exécution en conséquence des autorisations des Etats ; le diocese de Lavaur surtout a fait construire avec beaucoup de soin la partie de ce chemin enclavée dans ses limites.
Que cependant le fruit des dépenses déjà faites seroit en partie perdu, si le diocese de Carcassonne ne s'attachoit à perfectionner ce chemin dans l'étendue de son territoire, & à le rendre praticable aux grandes voitures, en adoucissant les rampes trop rudes qu'on y rencontre.
Que cet objet intéressant a été déjà rempli partiellement & peu-à-peu ; mais depuis la plaine de Versailles jusqu'au grand pont de Montolieu, le chemin offre des imperfections qu'il est indispensable de détruire.
Que la route n'a pas été construite à neuf dans cette partie ; que jusqu'à présent, on a suivi les diverses rues des fauxbourgs ou de la ville de Montolieu, dont la traversée présente des passages si étroits, des contours si brusques, surtout aux avenues des ponts, & des rampes si rudes, que la voie en est presque impraticable.
Qu’indépendamment des difficultés locales & presque insurmontables qu'offre l'emplacement actuel du chemin, si on vouloit le perfectionner tel qu'il est, il faudroit démolir un grand nombre de maisons, & reconstruire le pont de l'Abbé sur la riviere de Durre, trop étroit & peu solide, ce qui ne remédieroit pas à l'inconvénient d'arriver sur ce pont de l'Abbé & sur le grand pont par des contours extrêmement brusques.
Que ces considérations ont porté l'assiette du diocese à adopter un projet qui lui a été présenté par l'inspecteur de ses travaux-publics, suivant lequel la route auroit dans cette partie une direction plus commode & plus avantageuse.
Que ce projet consiste à prolonger le chemin en droite ligne, après avoir passé devant le palais abbatial ; & au lieu de se retourner vis-à-vis la porte de ce palais pour passer sur le pont de l'Abbé, à établir la route sur le bord gauche de la riviere de Durre, en suivant la pente du coteau jusqu'au derriere de l'auberge située vis-à-vis du grand pont.
Que là on traverseroit la riviere de Durre sur un pont qu'il seroit indispensable d'y construire, & à la sortie duquel le chemin prolongé sur l'emplacement actuel de l'auberge iroit aboutir à la petite place qui est au devant du grand pont sur la riviere d'Alzau, laquelle serviroit d'avance aux ponts construits sur les deux rivieres, qui seroient presque dans le même alignement, de maniere qu'on arriveroit sur l'un & l'autre pont avec la plus grande facilité.
Qu’il résulte au surplus des opérations de l'inspecteur que l'étendue de cette partie de chemin seroit d'environ six cents toises ; que les frais de sa construction se porteroient à trente-quatre mille neuf cents soixante livres, sans y comprendre le montant des indemnités estimées à sept mille cent trente livres, ce qui présente une dépense totale de quarante-deux mille quatre-vingt-dix livres, à laquelle il faut ajouter les frais de la construction du pont sur la riviere de Durre, appréciés à environ trente-deux mille livres.
Que l'exécution de ce projet n'entraîne pas une grande dépense, & devient d'une nécessité indispensable pour utiliser les dépenses considérables faites sur cette route par les deux dioceses, ce qui a déterminé l'assiette de Carcassonne à l'entreprendre, & à délibérer d'emprunter à cet effet en trois années la somme de trente-quatre mille neuf cents soixante livres, à laquelle les travaux ont été appréciés.
Que le syndic sollicite en conséquence le consentement des Etats, remettant la carte du chemin avec les profils de pente & le détail estimatif, visés par le sieur Ducros, & la délibération de l'assiette.
Que la Commission a reconnu que l'exécution de cette entreprise entraîneroit la construction d'un pont, dont la dépense doit excéder les préciputs du diocese & de la sénéchaussée, & exigeroit conséquemment la contribution de la Province ; qu'il est donc essentiel que les Etats, avant de donner l'autorisation qui leur est demandée à la continuation dudit chemin, passant par Montolieu, s'assurent par une vérification faite par leur Directeur de l'utilité de ce projet & de la dépense du pont, en le chargeant à cet effet d'en faire l'appréciation, pour, sur son rapport, être pris telle détermination qu'il appartiendra.
Ce qui a été ainsi délibéré.
Economie |
17890205(01) |
Travaux publics |
Le diocèse de Carcassonne propose un nouveau tracé de chemin entre Carcassonne, Montolieu et Saissac, l'ancien étant incommode ; cela nécessiterait la construction d'un nouveau pont sur la Durre ; les Etats ordonnent d'en vérifier l'utilité |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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