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Délibération 17890210(09)
Nature |
Délibération en séance plénière |
Code de la délibération |
17890210(09) |
CODE de la session |
17890115 |
Date |
10/02/1789 |
Cote de la source |
C 7648 |
Folio |
262-265 |
Espace occupé |
2,9 |
Texte :
Monseigneur l'évêque de Montpellier a dit : Que le sieur Rome, Syndic-Général, a rendu compte à MM. les Commissaires des ouvrages qui ont été exécutés pendant l'année derniere pour la construction du pont de Ners ; il leur a rappellé en même temps la délibération des Etats du 3 janvier 1788 par laquelle il fut ordonné que l'entrepreneur s'occuperoit sans délai des travaux nécessaires pour la construction de ce pont ; & qu'attendu que les fonds déjà faits pour cet ouvrage pouvoient suffire aux dépenses de la campagne, il ne seroit rien imposé en 1788.
Pour l'accomplissement de cette délibération, l’entrepreneur travailla d'abord à faire des approvisionnements de pierre de taille, de moilon, de chaux ; mais il étoit nécessaire de pourvoir à la construction des batardeaux & aux épuisements sans lesquels les fondations de ce pont ne pourroient être entreprises ; objets qui ne font point partie du bail de l'entrepreneur, & que la Province devoit faire exécuter par économie.
Les crues fréquentes du Gardon ne permirent de s'en occuper qu'au mois de juillet ; le sieur Grangent proposa alors de substituer aux travaux mis ordinairement en usage pour les fondations des ponts, & dont les entrepreneurs avoient refusé de se charger à moins d'une somme de cent mille livres, le recreusement d'une rigole ou canal dans le lit même de la riviere, en donnant au canal sept pieds de profondeur, afin d'abaisser d'autant la hauteur des eaux, & de pouvoir fonder à sec.
Ce moyen fut employé avec succès ; le canal fut creusé à cette profondeur de sept pieds, sur une longueur de quinze cents toises, & on parvint à fonder de cette maniere la culée du pont du côté de Boucoiran, & la premiere pile à la suite ; les fondations de la seconde pile auroient même été établies, si les orages qui survinrent à la fin de septembre n'eussent comblé la rigole, & forcé d'abandonner les travaux.
Mais il faut observer que les fondations de la premiere pile ne purent point être établies à l'emplacement qui étoit indiqué par le plan & par le devis, parce que le rocher sur lequel on croyoit pouvoir la fonder, d'après les sondes qui avoient été faites, ne présenta, lorsqu'il fut à découvert, qu'une pointe isolée & trop faible pour soutenir la masse de la pile.
Le directeur qui étoit sur les lieux s'étant convaincu de l'impossibilité d'établir cette pile dans l'emplacement projeté, proposa de changer d'emplacement, & de fonder la pile à trente-quatre pieds plus loin dans un endroit où le rocher offroit une surface suffisante ; ce qui entraîne la suppression de quatre arches & de quatre piles ; de maniere que le pont ne sera formé que de cinq arches au lieu de neuf, & que l'ouverture de chaque arche, au lieu de n'être que de soixante pieds, sera de quatre-vingt-quatorze.
MM. les Commissaires des travaux-publics se déterminerent d'autant-plus volontiers à approuver ce changement qu'il n'en devoit résulter qu'une légère augmentation dans le prix des cintres, l'entrepreneur ayant souscrit à la suppression de quatre arches sans autre demande que celle de l'addition à faire au prix des cintres, proportionnellement au prix fixé en bloc dans le bail pour cet objet.
Les dépenses faites pour ces travaux d'économie s'élèvent, d'après les états & contrôles qui en ont été tenus, à la somme de trente mille trois cents trente-une livres cinq sols cinq deniers, savoir :
1°. Vingt-trois mille quatre cents quatre-vingt-neuf livres trois deniers pour le recreusement du canal de ce dessèchement.
2°. Mille vingt-cinq livres quatorze sols six deniers pour la construction d'une travée en bois faite sur ledit canal pour donner passage aux voitures.
3°. Quinze cents huit livres treize sols huit deniers pour les outils qui ont servi à faire le dégravoiement.
4°. Deux mille deux cents quatre-vingt-dix livres seize sols pour des approvisionnements faits en terre glaise, en planches & en barres de fer qui ont servi à la construction de quelques batardeaux qu'on a été obligé de former en plusieurs endroits pour l'établissement de la culée & de la pile.
5°. Enfin, deux mille dix-sept livres douze sols deux deniers pour la construction d'une petite maison qui sert d'asile à l’inspecteur & au contrôleur, n'y ayant aucune habitation à portée.
A quoi il faut ajouter trois mille trente-trois livres deux sols six deniers qui ont été payées à l'entrepreneur suivant son bail, y compris le dixième de bénéfice pour l'avance qu'il a fait des sommes ci-dessus, de maniere que l'ensemble des travaux d'économie se porte à trente-trois mille trois cents soixante-quatre livres sept sols onze deniers ; indépendamment de cette somme, l'entrepreneur a reçu encore celle de quarante-quatre mille six cents trente-trois livres douze sols un denier sur les toisés provisionnels des ouvrages faits, tant en maçonnerie qu'en pierre de taille, déblais & remblais de terre, y ayant eu cinquante toises de chaussée que l'on a formées avec les déblais provenant de l'emplacement de la culée & de la pile.
En réunissant toutes ces sommes, elles s'élèvent à celle de soixante-dix-sept mille neuf cents quatre-vingt-dix-huit livres ; mais il a été encore payé, 1°. Trois mille cinq cents soixante-quinze livres neuf sols dix deniers à l'entrepreneur pour solde de ce qui lui restoit dû l'année derniere. 2°. Dix-huit cents livres pour les appointements de l’inspecteur & du contrôleur ; de sorte que la dépense générale de l'année est de quatre-vingt-trois mille trois cents soixante-treize livres neuf sols dix deniers.
Les premiers fonds faits pour la construction de ce pont se portoient à quatre-vingt-onze mille livres, tant au moyen des préciputs réunis des dioceses d'Alais, d'Uzès & de Nismes, qu'au moyen de l'imposition de vingt-cinq mille livres faite en 1787 & du premier paiement de dix mille livres à compte du secours de quatre-vingt-dix mille livres accordé par le Roi en neuf années.
Ce fonds de quatre-vingt-onze mille livres avoit été réduit par les dépenses de l'année 1787 à quatre-vingt-neuf mille cent cinq livres : or, en défalquant de cette derniere somme celle de quatre-vingt-trois mille trois cents soixante-treize livres neuf sols dix deniers pour les dépenses de l'année 1788, il en résulte qu'il reste en caisse un fonds de cinq mille sept cents trente-une livre dix sols, auquel on pourra joindre cette année, 1°. Une imposition de vingt-cinq mille livres comme en 1787. 2°. Le second paiement de dix mille livres du secours accordé par le Roi. 3°. L'emprunt de soixante mille livres déjà déterminé & autorisé, & dont le diocese d'Alais doit supporter les intérêts ; ce qui fera une somme de plus de cent mille livres que le sieur Grangent estime pouvoir être employée cette année aux travaux de ce pont.
D'après cet exposé, MM. les Commissaires ont été d'avis de proposer aux Etats de délibérer,
1°. D'approuver l'emploi des sommes dépensées pour les ouvrages de ce pont, ainsi que tout ce qui a été fait pendant l'année relativement aux changements dudit pont.
2°. De faire par imposition les fonds ordinaires de vingt-cinq mille livres, qui, joints aux cinq mille sept cents trente-une livres dix sols restants en caisse, & aux dix mille livres accordées annuellement par le Roi, fera une somme de quarante mille sept cents trente livres, à laquelle on ajoutera à fur & à mesure du progrès des ouvrages celle de soixante mille livres de l'emprunt dont le diocese d'Alais doit payer les intérêts, ce qui portera la somme à dépenser aux ouvrages de ce pont à cent mille sept cents trente livres.
Ce qui a été délibéré, conformément à l'avis de MM. les Commissaires.
Economie |
17890210(09) |
Travaux publics |
Le roi a accordé un secours de 90 000 l. payable en 9 ans pour la construction du pont de Ners ; le second versement de 10 000 l. aura lieu cette année |
Action royale
Travaux publics et communications |
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Economie |
17890210(09) |
Travaux publics |
Approbation des dépenses faites pour le pont de Ners ; imposition de 25 000 l., ce qui, ajouté aux 5 731 l. 10 s. restant en caisse, au 2e versement du secours royal (10 000 l.) et au 60 000 l. dont le dioc. d'Alès paie les intérêts fera 100 730 l. |
Action des Etats
Travaux publics et communications |
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