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Délibération 17890216(07)



Nature Délibération en séance plénière
Code de la délibération 17890216(07)
CODE de la session 17890115
Date 16/02/1789
Cote de la source C 7648
Folio 374-379
Espace occupé 5,3

Texte :

Commission des Travaux Publics de la province. Huitieme rapport.
Rivière d'Ardêche.
Monseigneur l'évêque de Montpellier, a dit : Que le sieur Rome, Syndic-Général, a rendu compte à MM. les Commissaires des ouvrages de la riviere & chaussée d'Ardêche, & qu'il leur a en conséquence rappellé la délibération des Etats du 5 janvier 1788 par laquelle il fut déterminé,
1°. Que la somme de quatorze cents quatre-vingt-dix-sept livres cinq sols six deniers restant du préciput du pays de Vivarais serait réservée pour être employée à la continuation des ouvrages le concernant, consistant en certains épis & jettées, ou pour faire face à ce qui pouvoit être dû à l'entrepreneur.
2°. Que l'on continueroit les travaux des jettées au pourtour aval de la culée & des piles de la chaussée pour les mettre à couvert des affouillements, & qu'il seroit fait en conséquence un fonds de huit mille deux cents cinquante-cinq livres onze sols six deniers, tant pour cet objet que pour payer ce qui étoit dû à l'entrepreneur.
3°. Que le sieur O-Farell s'occuperoit pendant l'année d'une maniere plus particulière de l'examen du pont d'Ardêche à l'effet de constater quelle pourrait être la dépense de la restauration, comme aussi qu'il examinerait la possibilité & la dépense du projet qui consisteroit à abandonner le pont actuel pour en établir un nouveau sur l'emplacement de la chaussée, dans la direction la plus droite du lit de la riviere, & en alignant ce lit dans cette partie, pour le tout rapporté aux Etats, être pris telle détermination qu'il conviendroit.
Les ouvrages à la charge du pays du Vivarais n'ayant exigé aucun nouveau travail, soit vers les épis dont la construction solide défend le bord gauche au-dessus du calada, soit aux jetées qui longent la banquette dudit calada, la somme de quatorze cents quatre-vingt-dix-sept livres cinq sols dix deniers restant du préciput dudit pays a été employée à solder le compte définitif de l'entrepreneur dont les ouvrages se sont portés à treize mille cinq cents cinquante livres, en ajoutant à cette somme celle de quatre cents cinquante livres pour les appointements d'un contrôleur, ce préciput se trouve entièrement consommé.
Quant aux travaux qui regardent la Province, & qui consistoient en jetées vers la culée du pont & contre les piles de la chaussée, ils ont été continués, & l'on étoit parvenu à remplir toutes les profondeurs que les divers courants y avoient occasionné, & à former des radiers sous les arceaux au moyen de ces jetées dont les interstices avoient été garnis d'un gravelage introduit par les eaux, lorsque les pluies de l'automne ayant occasionné une crue des plus fortes, il s'ouvrit encore une brèche au clayonnage que cette riviere attaque de front, tendant continuellement à se jeter dans la lône où son cours est plus accéléré que dans son lit ordinaire en raison du contour sinueux qu'elle est forcée de parcourir dans ce lit pour arriver au pont. La colonne d'eau qui s'y introduisît, s'étant portée diagonalement contre la culée & sur la premiere & seconde pile, dégravoya les pilotis de leur baze. La troisieme pile auroit également souffert, si elle n'étoit enveloppée de pierres de quartiers qui y forment une crèche de douze pieds de largeur. La quatrieme pile & la culée du côté du Saint-Esprit étant fondées sur le rocher n'ont point souffert, mais les arches couroient le risque d'éprouver quelques mouvements & même de s'écrouler si l'une des piles portant sur des pieux isolés souffroit un affaissement.
Pour prévenir cet événement, le sieur O-Farell a fait construire des jetées vers la culée & contre la premiere pile dans les parties les plus affouillées, comme étant le travail le plus urgent ; mais il n'a pu fermer l'ouverture du clayonnage, ouvrage d'autant plus essentiel que la lône qu'il devroit intercepter deviendroit bientôt le principal lit de cette riviere ; il estime au surplus qu'il convient d'élever ce clayonnage en chaussée, à la hauteur des terres latérales auxquelles il est inférieur, afin d'éviter qu'il ne soit surmonté par les moindres inondations, les eaux s'y précipitant pour-lors avec furie, & formant à leur chute des excavations qui y perpétuent des brèches.
Cet exhaussement à donner au clayonnage n'empêchera pas néanmoins les hautes eaux de s'y introduire lorsqu'elles s'élèveront au-dessus de ces terres, & par cette raison il est instant d'envelopper les jetées, la susdite culée & les deux piles, pour les mettre à couvert, & d'étendre ces jetées derriere le clayonnage, en attendant que les sédiments des eaux en retour puissent combler la lône.
Ce directeur s'étant convaincu que le moilon de St. Pancrace que l’on employoit aux jetées étoit de qualité inférieure, tant pour le poids que pour la dureté, à celui des carrières de Saint-Martin d'Ardêche, qui sont éloignées de plus de demi-lieue, proposa à l'entrepreneur de se servir de ces dernieres carrières dont les transports peuvent se rendre par eau à l'emplacement des travaux ; mais cet entrepreneur s'y étant refusé, le sieur O-Farell trouva, après quelques recherches, un ouvrier qui lui offrit de se charger de cette fourniture au même prix dont jouissoit l'entrepreneur ; celui-ci ayant d'ailleurs donné son désistement, ce désistement & la nouvelle soumission furent acceptés par MM. les Commissaires chargés de la direction des travaux-publics qui autoriserent le directeur à faire commencer, d'après cette soumission, les travaux les plus urgents, en y employant de la pierre des carrières de Saint-Martin d'Ardêche, & ces travaux ont été en conséquence commencés.
Ledit sieur O-Farell s'est aussi occupé, conformément aux ordres des Etats, de l'examen particulier de l'état du pont d'Ardêche, & il rapporte que ce pont est composé de cinq arches de dix toises d'ouverture, ayant vingt-neuf pieds de fleche ; que la mauvaise qualité de la pierre qui y a été employée, & qui fut extraite de Saint-Marcel, nécessite une restauration générale des deux faces amont & aval, l'impression de l'air & la gelée y ayant fait les plus grands ravages ; que les dégradations augmentent annuellement, & que les délais qu'on pourroit apporter à les réparer augmenteroient chaque jour la dépense.
Il a reconnu d'ailleurs qu'il y a des parties qui peuvent être conservées dans ce moment à peu de frais, comme les voussoirs intérieurs des voûtes qui n'ont pas autant souffert, & qui occasionneroient une dépense exorbitante si on attendoit le temps où il seroit nécessaire de les changer ; qu'il en est de même des avant arriere becs qui sont élevés de vingt-un pieds, & dont les angles seulement, de même que les chaperons, exigent d’être refaits.
Ce directeur ajoute que les six arceaux en plein cintre de la chaussée qui suivent les arches du pont, & dont l'ouverture va en décroissant depuis sept toises jusqu'à cinq toises trois pieds, présentent des faces encore plus dégradées, n'y ayant pas une seule pierre qui puisse servir, tant aux faces desdits arceaux qu'à celles de leurs piliers, étant toutes en ruine, mais que les voussoirs intérieurs sont assez bien conservés.
Et qu'enfin les dix arceaux surbaissés qui viennent à la suite, & dont l'ouverture est de cinq toises sur une fleche de dix pieds quatre pouces, sont en leur entier, ce qu'on doit attribuer à l'emploi de la pierre de Baume pour les voussoirs de tête, cette derniere qualité ayant résisté aux ravages du temps.
Ledit sieur O-Farell expose, que pour remédier à toutes ces dégradations, il faudra substituer de la pierre de taille desdites carrières de Baume à celle qui y tombe en ruine, travail qui exigera un entrepreneur intelligent, afin de garder l'ancien appareil ; & que pour préserver à l'avenir les douelles, ainsi que les avants & arriere-becs, il conviendroit d'y passer un enduit de ciment. Entrant ensuite dans le détail de la dépense, il s'est convaincu, d'après des toisés exacts, qu'il faudra employer quarante-huit mille trois cents quatre-vingt-dix pieds cubes de pierre, qui coûteront, à raison des assujettissements, des frais de cintres & des échafaudages, cent trente-trois mille soixante-douze livres dix sols, ci…... 133 072 l. 10 s.
Qu’il sera nécessaire d'y faire huit cents cinquante toises quarrées d'enduits évalués trois mille quatre cents liv., ci…...3 400 l.
Et que les enrochements au pourtour des piles ou de la culée du pont & les réparations du clayonnage & de la chaussée à y élever sur deux cents toises d'étendue pour contenir la riviere dans son lit exigeront une somme de trente-sept mille trois cents trente-cinq liv., ci…...37 335 l.
Ce qui porte la dépense totale de la restauration de ce pont & du maintien de l'Ardêche dans son lit à cent soixante-treize mille huit cents sept livres dix sols, ci…...173 807 l. 10 s.
Ledit sieur O-Farell observe qu'il n'a pu établir pour cette restauration qu'un prix approximatif sur la valeur de la pierre de taille, attendu qu'il est bien difficile de juger des frais d'arrachement & d'incrustation, ces assujettissements ne pouvant être bien connus qu'au moyen d’un essai qui pourroit être fait d'une maniere économique par un ouvrier intelligent, préalablement à l'adjudication que les Etats pourroient déterminer.
Pour exécuter ce qui étoit encore prescrit par la délibération des Etats, ce directeur a mis sous les yeux de MM. les Commissaires le projet d'un pont qu'il seroit possible de construire sur la ligne de la chaussée au-dessous de la métairie de Bordelet, sur la direction que prendroit naturellement la riviere d'Ardêche pour se rendre au Rhône, si elle n'étoit contenue par les divers travaux qu'on lui oppose.
Ce pont seroit composé de sept arches de dix toises d'ouverture ; elles seroient élevées sur des socles & piédroits de dix-huit pieds six pouces de haut, & leurs cintres surbaissés auroient quinze pieds de fleche ; la fondation de cet édifice porteroit sur pilotis, afin de l'établir sur une base solide ; & pour en prévenir les affouillements, il y régneroit un radier général en y ménageant pour la navigation quatre pieds d'eau à leur plus bas terme.
Il faudroit encore que l'on ouvrît un lit au travers des terres en culture, sur neuf cents cinquante toises d'étendue, & auquel on ne donneroit que quatre toises, quoiqu'on payât aux propriétaires cent toises de largeur, laissant à cette riviere le soin de prendre elle-même l'étendue suffisante à son volume ; l'entrée de ce nouveau lit vers le caladat seroit renforcée d'ouvrages pour y maintenir perpétuellement le cours des eaux ; mais avant tout, il faudroit ne rompre la chaussée pour l'établissement du pont qu'après avoir fourni un passage amont, à peu près conforme à cette chaussée, autant pour ne pas interrompre la communication que pour empêcher que les eaux de la riviere ne pussent pénétrer dans les travaux pendant leur construction.
Tous ces ouvrages en général s'éleveroient, d'après les détails dans lesquels ledit sieur O-Farell est entré, à cinq cents quarante-un mille neuf cents vingt-trois livres cinq sols,
Savoir :
La dépense du pont, à la somme de 30 171 l. 10 s.
Celle pour l'ouverture du nouveau lit, ou pour la construction de la chaussée de communication qu'il faudroit ensuite enlever, à 94 209 l. 15 s.
Les ouvrages de défense à l'entrée de ce nouveau lit 33 500 l.
Et les frais d'indemnité seroient de 112 500 l.
[Total] : 541 923 l. 5 s.
Il y auroit encore à ajouter à cette somme la valeur des maçonneries qui deviendroient bientôt indispensables pour soutenir les arches du vieux pont & de la chaussée en ruine, cette addition porteroit la dépense totale à six cents mille livres ; de sorte qu'en comparant cette derniere somme à celle de cent soixante-treize mille huit cents sept livres dix sols que l'on a vu être nécessaire à la restauration de l'ancien pont, il en résulte que les entiers ouvrages du second projet occasionneroient un surcroît de dépense de quatre cents vingt-six mille cent quatre-vingt-douze livres dix sols.
Les fonds de huit mille deux cents cinquante-cinq livres onze sols six deniers qui avoient été destinés aux travaux de cette riviere pendant l'année ont été consommés par divers à-comptes donnés à l'entrepreneur ; la totalité des ouvrages s'est élevée à vingt-trois mille quatre-vingt-douze livres huit sols quatre deniers ; & comme l'entrepreneur n'a reçu que vingt-deux mille six cents soixante-cinq livres dix sols dix deniers, il lui est encore dû pour solde la somme de quatre cents vingt-six livres dix-sept sols six deniers.
D'après ces détails, MM. les Commissaires ont été d'avis de proposer aux Etats de délibérer,
1°. D'approuver l'emploi des sommes qui ont été dépensées aux ouvrages de ladite riviere d'Ardêche.
2°. Que le nouvel entrepreneur qui a fait sa soumission pour l'emploi des pierres de Saint-Martin aux jetées à faire au pourtour des piles & des culées du pont, ainsi que pour le rétablissement du clayonnage, continuera ses travaux conformément à ladite soumission qui sera exécutée.
3°. De charger le sieur O-Farell de faire travailler économiquement & par un ouvrier intelligent à la restauration de l'un des arceaux & d'une pile de la chaussée, avec de la pierre de taille des carrières de Baume, de même qu'à l'enduit de ciment sur les douelles dudit arceau, afin de connoître plus précisément la valeur réelle de ces divers genres d'ouvrages, & de mettre les Etats à portée d'adjuger en connoissance de cause la restauration entière dudit pont d'Ardêche.
4°. De faire en 1789 un fonds de douze mille livres, tant pour payer ce qui reste dû à l'entrepreneur dont les travaux sont terminés, que pour subvenir aux dépenses des nouveaux ouvrages ordonnés.
Ce qui a été ainsi délibéré.

Economie 17890216(07)
Travaux publics
Approbation des travaux faits à la chaussée et au pont d'Ardèche, de la soumission du nouvel entrepreneur qui remplacera les moellons de mauvaise qualité par la pierre de St-Martin ; réparation du pont à faire avec la pierre de Baume ; fonds de 12 000 l. Action des Etats

Travaux publics et communications

Economie 17890216(07)
Carrières
Pour réparer la chaussée et le pont d'Ardèche, l'emploi des pierres des carrières de Saint-Martin-d'Ardèche et de Labeaume doit être préféré à celui des pierres de Saint-Pancrace et de Saint-Marcel d'Ardèche, de mauvaise qualité Action des Etats

Agriculture, élevage, commerce, industrie

Indemnisations et calamités 17890216(07)
Catastrophes
Les pluies d'automne ont provoqué des crues qui ont dégradé la culée du pont d'Ardèche et une partie de ses piles Action des Etats

Catastrophes et misères