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Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - E16620301(03)
Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
Code du discours/geste |
E16620301(03) |
CODE de la session |
16620103 |
Date |
01/03/1662 |
Cote de la source |
C 7132 |
Folio |
120r-121v |
Espace occupé |
2,4 |
Locuteur
Titre |
Monsieur de Bezons |
Nom |
np |
Prénom |
np |
Fonction |
Intendant |
Texte :
Monsieur de Bezons a dict :
Messieurs,
Ceux qui ont l'honneur de porter les volontez du Roy trouvent un advantage singulier lorsqu'elles tendent au soulagement de ceux a qui elles sont expliquées puisque, satisfaisant a leur obligation et a leur devoir, ilz ont ce contentement d'estre l'instrument du bonheur et de la felicitté des peuples. Vous avez entendu apprès l'ouverture des estatz les propositions qui vous ont esté faittes de la part de Sa Majesté pour obtenir un don gratuict considerable, l'on vous a faict cognoistre l'obligation que vous aviés de donner un grand secours par la consideration des bezoins de l'Estat, par la necessitté de reparer les dezordres que la dissipation des finances avoit cauzés, par la proportion de ce que ceste province est obligée de contribuer, et enfin pour effacer les impressions qui pouvoint rester dans l'esprit du Roy de la conduitte qui feust tenue aux estatz l'année derniere. Mais Sa Majesté ayant esté informée des desliberations que vous avez prinzes pour la satisfaire ou pour mieux dire ayant veu le tableau que Monseigneur le prince de Conty luy a fait des sentimens de ceste compagnie en general et de tous les particuliers qui la compozent, elle a resoleu de se contenter de l'offre que vous luy faittes de quinze cens mil livres et a vouleu en ceste occazion tromper vos attentes et prefferer les sentimens de bonté qu'elle a pour ceste province au bezoin de ses affaires.
Vous n'estes pas persuadés, Messieurs, que c'est esté [sic] la somme que vous avez offerte qui ait obligé le Roy a s'en contenter, mais comme il est le pere de ses peuples aussy bien comme il est le Roy, le respect et la soubmission avec laquelle vous avés receu ses ordres, ceste defference entiere que vous avez eu pour ses volontés vous ont procuré ces nouvelles graces, vous avez souvant dans les autres années fait offre de sommes plus considerables, mais vos offres n'ayant pas esté accompagnées d'une soubmission aussy parfaitte et d'une defferance aussy entiere, elles n'ont pas meritté la mesme satisfaction de vostre souverain, enfin vous avés effacé touttes les impressions qui pouvoint rester dans l'esprit du Roy de la conduitte de l'année derniere, semblables a ces corps athletiques qui tombent quelquefois dans une deffaillance par l'impression d'une humeur peccante, mais si une fois elle vient a estre esloignée ilz donnent des nouvelles preuves d'une nouvelle vigueur, et puisque pandant tout le cours de cez Estatz les trois ordres qui le compozent n'ont point eu d'autre contestation qu'une emulation genereuze de donner des marques de leur respect et de leur soubmission et de procurer par ceste voye le soulagement de la pro(vin)ce, animés par l'esprit de celluy qui vous preside, qui est a vostre teste, il reste que vous acheviés cest ouvrage en accordant a Sa Majesté le payement du don gratuict de mois en mois pour garder le mesme ordre que le Roy establit dans le reste de ses receptes, et ceste demande doit estre accordée par une acclamation plaine de recognoissance plustost que d'estre le subjet d'une desliberation.
Pour ce qui regarde le commerce et le payement des debtes des communautés, S. A. S(erenissi)me continuera d'y travailler avec Messieurs vos deputtés dans les conferances et vous verrez, Messieurs, que touttes les pensées de Sa Majesté ne tendent qu'a procurer le bien general de son Royaume et de touttes les provinces particulieres qui le compozent.
Monseigneur l'evesque de Viviers, president, a respondu etc.