aide
Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - E16621124(02)
Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
Code du discours/geste |
E16621124(02) |
CODE de la session |
16621124 |
Date |
24/11/1662 |
Cote de la source |
C 7137 |
Folio |
2v-3v |
Espace occupé |
2,8 |
Locuteur
Titre |
Monseigneur le prince de Conti |
Nom |
Bourbon, de// |
Prénom |
Armand// |
Fonction |
Gouverneur |
Texte :
Messieurs,
Il n'est rien de sy necessaire dans touttes sortes de condi(ti)ons pour s'acquiter de son employ avec aprobation que ne n'estre pas tout afet nouveau dans l'exercice dont on se mesle, parce que l'experience estant la mere de la facilité, on executte sans peine après un long usage ce qu'on ne pouvoit faire qu'avec beaucoup de travail dans les commancements. Je n'ay pas aujourd'huy cest advantage, Messieurs, puisqu'en cette occasion mon experience produit mon embarras et qu'il m'est presque impossible de vous entretenir en ce jour parce que je vous ay desja trop souvent entretenus.
La paix ayant arresté le cours des triomphes du Roy m'a osté un des plus illustres sujets que je peusse traiter a l'ouverture de voz assemblées, sy je vous parlay l'année derniere de la grandeur de son administration je n'ay qu'a vous dire en celle cy qu'il continue avec l'admiration de l'univers ce qu'il avoit commancé avec l'etonnement de l'Europe, et sy je vous asseuray de son affection paternelle pour la province, les marques essentielles qu'il vous en a données despuis ostent presentement a mes discours, d'une maniere très advantageuses pour vous, la gloire de vous la persuader. Ainsy, Messieurs, je me trouve obligé ou d'user de redittes, ou de parler sans estre soustenu par aucune matiere et de tomber par la dans un fascheux inconvenient. Il me reste pourtant, Messieurs, encore une ressource pour vous entretenir en peu de mots, et sy je ne la trouve pas dans la feconditté de mes pensées le veritable amour que j'ay pour vostre bien me la fournit et ne me permet pas de me taire en cette occasion
C'est le motif qui m'engage a me despouiller de la qualité de commissaire du Roy pour vous dire, en entrant dans vos veritables interests, que lorsque dans la suitte de ces Estats vous sçaurés les intentions de Sa Majesté et que nous en solliciterons l'execution avec l'exactitude et la fidelitté que nous devons aux ordres de nostre souverain, vostre soumission aux volontés du Roy doit estre le grand ressort de vostre politique, et que vous devés faire consister la principalle finesse de vostre negotiation a ne point negocier.
Ceux qui connoissent la bonté de nostre monarque, sa justice, combien il est touché des procedés respectueux de ses sujets, les soins qu'il prend d'accorder les besoins de son Estat avec les necessités de ses peuples, et quy sçavent en mesme temps quelle est la fermetté de ses resolutions, ne prendront point cette proposition pour un paradoxe, ils en fairont asseurement la maxime la plus certaine et le plus solide fondement de leur conduitte, et ne croiront pas pouvoir s'esgarer cette année dans un chemin qui les conduisit si heureusem(en)t a leur but aux Estats precedents.
J'espere, Messieurs, que cest advis ne vous sera pas inutille et qu'il vous sera d'autant moins suspect qu'il vous vient d'une personne, laquelle après l'obeissance qu'elle doit au Roy n'a point de devoir plus pressent ny plus legittime que de rendre toutte sortte de services a cette compaignie en general et a tous les particuliers qui la composent.
Monsieur de Besons vous faira entendre les volontés du Roy plus au long.