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Discours/Cérémonie

Discours de l'un des commissaires du roi - E16781122(2)

Nature	Discours de l'un des commissaires du roi
Code du discours/geste	E16781122(2)
CODE de la session	16781117
Date	22/11/1678
Cote de la source	C 7199
Folio	5v
Espace occupé	0,8

Texte :

En suitte de quoy Monsieur d'Aguesseau, intendant, a dit que lorsqu'ils estoient entrez les années dernieres dans cette assemblée pour luy demander de la part du roy un don gratuit proportionné aux necessitez de l'estat, et pour ayder Sa Majesté a supporter les depenses extraordinaires qu'elle estoit obligée de faire pour soutenir la guerre qu'elle avoit depuis longtemps sur les bras contre tous les princes de l'Europe, ils avoient employé tous les termes et toutes les figures de l'eloquence pour tascher de persuader a cette compagnie que si les sommes qu'on luy demandoit de la part de Sa Majesté luy paroissoient extraordinaires et au dessus des forces de la province, elle devoit faire reflexion a toutes les choses surprenantes que Sa Majesté faisoit pour contraindre ses ennemis a faire la paix qu'elle regardoit depuis long temps comme le souverain bien de ses peuples, et en particulier de ceux de cette province qui luy avoient donné dans toutes les occasions tant des marques de sa fidelité et de sa soumission pour ses ordres, mais a present que le roy avoit commancé de faire la paix a son royaume et qu'on avoit lieu d'esperer que bientost nous la verrions consommée, le roy vouloit bien que cette province commansat a gouster les fruitz de cette paix et luy demander une moindre somme que celle de l'année derniere, que cette grace devoit paraître d'autant plus considerable que c'estoit une marque de l'affection particuliere que Sa Majesté avoit pour cette province qu'elle avoit bien voulû distinguer des autres de son royaume, que l'assemblée avoit raison d'estre convaincue presentement de toutes les asseurances qu'on luy pourroit permettre puis qu'elle commançoit d'en ressentir des effectz, mesme dans un temps auquel Sa Majesté estoit encore obligée de faire des despenses considerables pour l'entiere consommation de la paix, qu'ils estoient aussy persuadez que cette assemblée n'avoit pas besoin d'estre sollicitée d'accorder au roy la somme de deux millions quatre cent mil livres qu'elle luy demandoit cette année par aucun autre motif que celuy de la recognoissance qu'elle devoit avoir des bienfaits et des graces qu'elle recevoit de Sa Majesté avec profusion, et pour luy donner de nouvelles marques de sa fidelité et de la passion qu'elle a toûjours eu de luy plaire et d'obeir aveuglement a ses ordres.