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Discours/Cérémonie
Discours de l'un des commissaires du roi - E16881025(2)
Nature |
Discours de l'un des commissaires du roi |
Code du discours/geste |
E16881025(2) |
CODE de la session |
16881025 |
Date |
25/10/1688 |
Cote de la source |
C 7248 |
Folio |
002v-004v |
Espace occupé |
3,75 |
Locuteur
Titre |
Monseigneur le duc |
Nom |
Noailles, de |
Prénom |
Anne Jules |
Fonction |
np |
Texte :
Monseigneur le duc de Noailles a dit que son devoüemant aux volontez du Roy et les marques d'amitié qu'il avoit receû de tous les ordres de cette province luy donnent une grande consolation de son eloignement de la personne du Roy dans les conjonctures presantes, dont il a pris occasion de parler de la lettre du Roy ecrite et imprimée par l'ordre de S. M.
Qu'elle nous avoit appris les justes raisons que le Roy avoit eû de ne plus recevoir la mediation de N. S. P. le pape, engagé avec ses ennemis, les sages precautions que le Roy avoit pris pour prevenir les excès dans lesquels la passion a jetté quelques papes et pour detruire les scrupulles que l'ignorance de la religion fait naitre dans les esprits foibles.
Que, le Roy ayant été obligé de reprendre les armes, la prise de tant de forteresses le long du Rhin, qui seroit bientôt suivie de celle de Philisbourg, feroit repentir les ennemis de s'etre attiré des forces qu'ils avoient tant de fois eprouvées.
Que Monseigneur, marchant sur les traces et sous les ordres du Roy, apprendroit a l'Europe ce qu'elle devoit attandre d'un prince qui faisoit les coups d'essai par ou les plus grands capitaines fairoient gloire de finir leurs exploits.
Que dans tous ces mouvements, le Roy, aussi tranquille qu'au milieu d'une paix profonde, faisoit admirer la grandeur de son ame et sa parfaite santé, assuroit a ses peuples les mêmes prosperités qui avoient toujours suivy ses entreprises, qu'il etoit bien juste que tous ses sujets, redevables de tant de biens aux travaux continuels de ce Prince, s'efforçassent a l'envy de contribüer sous ses ordres a la gloire de son regne.
Adressant la parolle a Messeigneurs les eveques, il a dit qu'ils eleveroient leurs mains vers le Ciel pour attirer sur la personne de cet admirable Prince la continuation des prosperités qui avoient été la recompense de sa pieté et de sa justice.
Qu'ils demanderoient a Dieu d'inspirer au St Pere des sentiments paternels pour le fils ainé de l'Eglise.
Qu'ils instruiroient les peuples de la difference qu'il y a entre ces jugements redoutables a tous les chretiens que l'Eglise est en droit de prononcer et les foudres injustes qui ne sont que l'ouvrage de la passion de ses pontifes, qu'en même tems ils leur apprendroient l'obligation que nous avons de respecter le St Siege independamment de la conduite de ceux qui le remplissent.
Et ensuite, parlant pour l'ordre de la noblesse, il a dit qu'en attandant les ordres qu'il plairoit au Roy de luy donner pour son service, ils ne demanderoient d'autre grace a Dieu que la conservation de ce grand Prince sous la conduite duquel nous etions assurés de voir toujours rendre a Dieu les homages qui luy sont dûs, la pureté de la foy conservée, le St Siege honnoré, les droits de la premiere couronne de l'univers maintenûs dans toute leur etendüe, les desseins des ennemis confondûs, la gloire du Roy illustrée et le repos des peuples assuré par sa protection.