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Discours/Cérémonie
Discours d'un membre des Etats - E17500217(1)
Nature |
Discours d'un membre des Etats |
Code du discours/geste |
E17500217(1) |
CODE de la session |
17500129 |
Date |
17/02/1750 |
Cote de la source |
C 7484 |
Folio |
45r |
Espace occupé |
2,5 p. |
Locuteur
Titre |
Monseigneur |
Nom |
np |
Prénom |
np |
Fonction |
Archevêque de Toulouse, président |
Texte :
(Page barrée) Du mardy dix septieme fevrier, president monseigneur l'archevêque de Toulouse.
Monseigneur le president a dit qu'il avoit l'honneur d'observer a l'assemblée, lors de la deliberation qu'elle a pris le cinq de ce mois sur le Don Gratuit, les suites funestes qui pourroient avoir pour la Province dont on a que le bien pour objet, ce qui seroit capable de rependre la moindre ombre de desobeissance sur le parti qu'il avoit alors a prendre, qu'il sçavoit mieux que personne a quel point de pareils soupsons ont été jusqu'ici et seront toujours opposés aux veritables sentiments des Etats, qu'il avoit pris la liberté suivant les intentions de l'assemblée de les exposer au Roy et a ses ministres, ces sentiments si dignes de tous ceux qui composent cette auguste assemblée, qu'il n'avoit point laissé ignorer a Sa Majesté ni le zele, ni la fidelité de tous ses membres, ni leur soumission a ses volontés en luy rappelant toutes les preuves qu'elle en a reçu.
Que les Etats avoient tout lieu de se flater que des protestations et des assurances si positives de leur veritables sentimens seroient favorablement accueillies.
Que cependant par une fatalité qu'on ne pouvoit prevoir et que ne sçauroit assez deplorer, la pureté des intentions des Etats n'auroit pu les garantir du plus grand de tous les malheurs, qu'il ne pouvoit dissimuler que l'assemblée avoit eu celui de deplaire au meilleur et au plus juste de tous les maitres, qu'on n'en seroit que trop convaincu par la lecture des ordres qui lui furent notifiés hier de la part de Sa Majesté par MM les Commissaires, ordres qui doivent faire l'objet de la deliberation pourquoi siegent les Etats.
Qu'il etoit bien dur pour lui de rappeler a l'assemblée ce que tous ses membres auroient reconnu devoir a la religion du serment, et a l'honneur qui les engagent a soutenir des privileges qui ne leur sont chers que par l'usage que les Etats sont en possession d'en faire, pour donner au Roy et a l'Etat des marques d'un zele dont ils sont prets a redoubler leurs efforts.
Mais qu'en remettant sous les yeux de l'assemblée un si juste devoir, elle auroit des reproches a luy faire s'il luy laissoit perdre de vue la glorieuse possession ou elle etoit de se distinguer par une fidelité a toute epreuve, et le danger que pourroient courir les peuples dont les Etats auroient encore plus les interests a coeur que les leurs propres, si les Etats s'eloignoient le moins du monde d'un ordre aussi formel et aussi precis que celui qui leur est notifié.
Que pour lui dans la cruelle perplexité qui agitoit tous les esprits en ce moment, uni de coeur et d'esprit avec l'assemblée, il ne craignoit point de repeter que des suffrages unanimes dictés par des sentimens aussi nobles et aussi purs que ceux des Etats seroient la regle de sa façon de penser et qu'il ne scauroit avec des guides aussy surs s'ecarter de tous les devoirs qui etoient communs a tous ceux qui composoient l'assemblée.