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Discours/Cérémonie
Discours d'un membre des Etats - E17500217(2)
Nature |
Discours d'un membre des Etats |
Code du discours/geste |
E17500217(2) |
CODE de la session |
17500129 |
Date |
17/02/1750 |
Cote de la source |
C 7484 |
Folio |
47r |
Espace occupé |
3 p. |
Locuteur
Titre |
Monseigneur |
Nom |
np |
Prénom |
np |
Fonction |
Archevêque d'Albi, premier opinant |
Texte :
(page barrée) Monseigneur l'archeveque d'Alby, premier opinant, a dit que les Etats venoient d'entendre les ordres qui leur sont signifiés par MM les commissaires du Roy, que le premier sentiment qui existe dans les coeurs est celui de la plus vive douleur, qu'il est affligeant pour des coeurs penetrés de la soumission la plus parfaite et du zele le plus inviolable pour la personne et pour l'autorité du meilleur de tous les maitres, d'apprendre que leur conduite lui aye pu deplaire, que s'il ne fallait prouver son obeissance que par le sacrifice entier des biens et de la vie de chacun, il prevenoit les voeux de l'assemblée qui feroit avec joie ce sacrifice conforme a l'amour qu'elle porte a son souverain et dû à celui dont il l'honnore, mais qu'on ne pouvoit croire qu'un Roy aussi juste, un prince aussi religieux, un monarque aussi jaloux du bonheur de ses sujets voulut exiger des Etats une demarche qui les rendroit indignes de son estime et de ses bontés. Qu'il ne scauroit avoir aucune confiance en des personnes capables de trahir un serment fait a Dieu tel qu'est celui des Etats, que Sa Majesté approuve elle même ce serment et renouvelle cette approbation toutes les fois qu'elle les assemble, que ce serment les engage a transmettre a leurs successeurs dans tout son eclat et toute sa pureté le depot qu'ils ont reçu de leurs predecesseurs, depot inalterable qu'on ne pouvoit abandonner sans s'attirer les justes repproches du Ciel et de la terre, qu'il n'estoit pas possible de croire que l'intention de Sa Majesté soit que les Etats violent eux même des privilèges dont ils ne sont que les depositaires et dont ils ont juré la conservation, privileges qui ne sont pas moins utiles au service du Roy, dont les Etats sont les fideles sujets, qu'avantageux aux peuples de cette province dont ils sont les peres et les tuteurs, que les Etats n'ont jamais reclamé ces privileges pour se soustraire aux besoins de l'Etat, qu'ils ont donné l'exemple aux autres provinces, que Sa Majesté a la bonté de leur rendre la justice qui leur est due, qu'ils auroient cessé aujourd'huy d'être de bons et fideles sujets parce qu'ils ne scauroient voir avec indifference le renversement de leur administration, n'y la province livrée a des mains etrangeres souvent guidées par de faux principes et toujours plus attachées a leurs interests qu'a ceux du Roy.
Que tels etoient les motifs qui avoient determiné les Etats a prendre la premiere deliberation, qu'ils subsistent encore et sont même devenus plus forts et plus pressans puisqu'ils avoient demandé qu'il plut au Roy de concilier la contradiction qu'ils avoient trouvé entre le premier et le second article des instructions de MM les commissaires en leur donnant une assurance positive de la conservation de leurs privileges par rapport a l'etablissement et a la levée du vingtieme, que les nouveaux ordres que l'assemblée venoit d'entendre n'offroient rien qui peut la rassurer sur cet objet important, qu'ils prescrivoient de deliberer sur l'article du vingtieme qu'on avoit jugé incompatible avec la troisieme condition du Don Gratuit.
Que dans de pareilles conjonctures ou il n'estoit plus permis aux Etats de varier sur leur premiere determination que sur les sentimens pleins de respect et de soumission qui l'ont dictée, ils ne pouvoient qu'estre d'avis de recourir encore a MM les Commissaires du Roy pour leur temoigner toute la douleur dont l'assemblée etoit accablée par la seule crainte de deplaire au Roy lors qu'elle n'avoit d'autre but que celui de lui obeir et de lui offrir tous ses biens en evitant de se rendre coupable et de persister dans la precedente resolution prise le cinq de ce mois si les deputés des Etats ne rapportoient aucune reponse favorable de MM les commissaires.